Pat Boies, étoile montante
Universitaires vendredi, 3 avr. 2009. 14:33 samedi, 14 déc. 2024. 04:07
Il y a dix ans, il remportait la coupe Vanier - la première de l'histoire du Rouge et Or de l'Université Laval. Aujourd'hui, à tout juste 33 ans, il est reconnu comme l'un des bons jeunes coachs du football québécois. Il s'appelle Pat Boies et il fait partie de ces gens qui ne vivent, qui ne rêvent, et qui ne mangent que de football.
Son équipe, les Élans du Collège F. X. Garneau, vient d'ailleurs de remporter le premier Bol d'Or de son histoire, dans le Collégial AAA. C'était également la première fois depuis l'an 2000 que ce n'était si les Spartiates du Vieux-Montréal, ni les Cheetahs de Vanier qui étaient sacrés champions de la ligue.
Celui qui en sera à une quatrième année à la tête des Élans incarne une nouvelle génération d'entraîneurs, qui est en train de s'établir fermement, dans les différentes ligues du Québec. S'il connaît beaucoup de succès au niveau collégial actuellement, on ne serait pas surpris de le voir occuper un poste au niveau universitaire, dans quelques années. Mais ça, il n'y a que l'avenir qui nous le dira!
Bourreau de travail
«Si je mets plus d'heures de préparation que le coach adverse, dans mon plan de match; il y a de très bonnes chances que mes gars soient mieux préparés que les siens.»
Cette maxime reflète bien la philosophie de Pat Boies et le type d'entraîneur qu'il est. Cet ancien porte-couleurs du Rouge et Or de l'Université Laval (1997-2001) avait la réputation d'être un joueur très énergique sur le terrain. Il arborait d'ailleurs fièrement le numéro 1. Aujourd'hui, c'est avec la même énergie qu'il entraîne ses jeunes, au Cégep F.X. Garneau.
«À la base, je suis vraiment exigeant en vers moi-même, avoue Pat. Je le suis également envers les joueurs, c'est certain. Je n'ai pas de problème à ce qu'un joueur rate un plaqué ou échappe une passe. Mais pour des erreurs mentales, je suis pas mal plus intransigeant.»
Par erreur mentale, il fait allusion à un receveur qui court un mauvais tracé, ou à un secondeur de ligne qui oublie de blitzer, par exemple.
«Je ne me gêne pas pour remettre un gars à sa place», rajoute-t-il en riant. On n'a pas de difficulté à le croire
Un véritable mordu!
Même s'il a joué au poste de demi défensif la majorité de sa carrière de joueur, c'est maintenant l'offensive qui est la spécialité de Pat Boies. En plus se son poste d'entraîneur-chef, il est également le coordonnateur offensif des Élans. Son unité offensive a d'ailleurs inscrit 268 points, en huit rencontres la saison dernière. Une fiche qui lui confère (et de loin!) le premier échelon de la ligue collégiale AAA, à ce chapitre.
«J'ai toujours été passionné par ce qui se passait du côté de l'attaque, affirme-t-il. Comme demi défensif à Laval, j'étais un gars qui faisait énormément de vidéo. C'était d'ailleurs une de mes forces en tant que joueur, ma compréhension et mon analyse du jeu. Mais j'étais souvent plus intéressé par ce qui se passait de l'autre côté du ballon.»
Passionné par le côté stratégique du football, il l'est encore. Chaque jour, il lit sur les nouvelles tendances utilisées par les différents coachs. Le système offensif qu'il utilise à Garneau est fortement inspiré de ce que se fait dans la NCAA.
Comme certaines universités américaines, dont Texas Tech et Missouri, Pat Boies utilise le spread offense. Mais son vrai mentor, dans la NCAA, c'est Urban Meyer, véritable génie offensif, et accessoirement entraîneur-chef des Gators de l'Université Florida.
Le spread est une philosophie offensive qui vise à étirer la défensive le plus possible, pour ouvrir des trous que l'on essaiera bien entendu d'exploiter.
Le tout commence par une attaque sans caucus. C'est donc le quart-arrière, avec l'aide de son entraîneur bien sûr, qui indique aux onze autres joueurs de l'équipe la stratégie offensive, avant chaque jeu. Il s'écoule donc beaucoup moins de temps entre deux jeux, ce qui laisse moins de temps à la défensive adverse pour se préparer.
«Le fait d'y aller sans caucus nous aide, puisque c'est très facile de changer le jeu dépendant de ce que la défensive nous montre. On appelle un jeu à la base, mais dans notre plan de match on a prévu comment réagir en fonction des différentes formations défensives. Le quart-arrière peut donc changer le jeu comme il le veut.»
La formation de base qui est utilisée avec le spread, c'est le shotgun (formation parapluie, pour les puristes) avec un porteur de ballon, placé à côté du passeur. Il y a donc généralement cinq receveurs de passe, qui se déplacent, dépendamment des jeux, d'un bord à l'autre du quart, histoire de mélanger la défensive.
C'était la première année que Garneau utilisait cette offensive sans caucus. Et à voir les résultats obtenus, on ne serait pas surpris de voir quelques équipes essayer de les imiter, la saison prochaine.
Nouvelle génération d'entraîneurs
Lors du dernier Bol d'Or du Collégial AAA, les Élans de Pat Boies ont vaincu les Cougars de Camplain-Lennoxville, dirigés par Jean-François Joncas. La finale revêtait un cachet particulier pour les deux entraîneurs, puisqu'ils ont été coéquipiers, avec le Rouge et Or de l'Université Laval. De fait, ils font l'un comme l'autre partie d'une nouvelle génération d'entraîneurs qui est en train de faire sa place, sur la scène du football québécois.
«C'est stimulant de voir des jeunes comme moi qui ont joué au foot universitaire et qui ont la même passion pour le coaching que moi, affirme-t-il. Ça doit faire un velours aux coachs du Rouge et Or de voir autant de leurs anciens joueurs occuper des postes importants dans des programmes collégiaux. »
De fait, lorsque l'on regarde l'alignement 2001 du Rouge et Or, on se rend compte que Boies et Joncas sont loin d'être les seuls à déjà avoir fait leur marque comme entraîneur.
L'an dernier, dans le Collégial AAA, trois des sept formations de la ligue étaient dirigées par un ancien du Rouge et Or. En effet, en plus des deux déjà nommés, il y avait Claude Juneau, qui était à la barre des Spartiates du Vieux-Montréal, jusqu'à tout récemment. Il agit dorénavant comme entraîneur de la ligne offensive pour les Carabins de l'Université de Montréal. On peut rajouter Francis Boivin, qui agit comme coordonnateur défensif des Élans.
De plus, Marc-André Dion est passé à deux doigts de remporter le Bol d'Or avec le Campus Notre-Dame de Foy (Collégial AA), il y a deux ans. Pierre Tremblay est d'ailleurs son coordonnateur offensif. Mathieu Brassard est entraîneur-chef pour les Jeannois d'Alma. Hugues Beauchamp occupe le même poste pour les Aigles du Collège Jean-Eudes (Juvénile AAA). Sébastien Dupuis est l'entraîneur de la ligne défensive des Carabins. Et Pascal Masson s'occupe des demis défensifs pour le Rouge et Or.
Ça vous donne une idée
Du foot 12 mois par année
Ce qui passionne vraiment Pat Boies c'est de préparer son plan de match et de choisir les jeux sur les lignes de côté durant une rencontre. Mais il faut savoir que son travail de coach ne s'arrête pas, une fois la saison terminée. Au contraire!
En plus de préparer son équipe le mieux possible pour la saison suivante grâce notamment au recrutement des athlètes qui graduent des rangs juvéniles et à la préparation physique de ses joueurs, il essaie aussi de devenir lui-même un meilleur coach.
Pour ce faire, il fréquente les différentes cliniques d'entraîneur qui sont données un peu partout au Québec.
«C'est important pour moi de toujours de m'actualiser, d'échanger et d'apprendre des autres. C'est ce qui nous permet d'avoir le succès qu'on a en ce moment avec les Élans, un groupe d'entraîneurs qui veut toujours se dépasser et aller chercher le plus de connaissances possible.»
L'homme de 33 ans s'est également beaucoup impliqué lors du Challenge Wilson, tournoi annuel qui regroupe les meilleurs joueurs de moins de 17 ans de la province.
Il s'est de plus rendu en Europe, à la suite de la saison 2004, pour diriger les Iron Mask de Cannes.
«Ça a vraiment été une belle expérience, déclare-t-il. On a fini avec une fiche de 10-0, en plus d'être couronnés champions de France, en division 2. Si je me souviens bien, on avait marqué 473 points, et on n'en avait accordé que 37!»
On a déjà vu pire!
Entraîneur de carrière
Comme Denis Touchette, dont on parlait la semaine dernière, Pat Boies est un des rares entraîneurs à temps plein, au Québec. À maintenant 33 ans, est-ce qu'il se voit être coach toute sa vie?
«Je me vois faire ça le plus longtemps possible, ça c'est sûr, déclare-t-il sans une seconde d'hésitation.» S'il se dit extrêmement bien avec les Élans de F.X. Garneau, il ne cache pas qu'il pourrait éventuellement être intéressé par un poste au niveau universitaire.
«Le niveau universitaire, c'est sûr que ça m'intéresse. Pour les pros, avec la manière dont la CFL fonctionne je ne sais pas si c'est si intéressant au niveau de la stabilité. Je suis super bien à Garneau et je me vois rester là encore plusieurs années. Mais c'est sûr qu'un jour ça va m'attirer de faire face à de nouveaux défis.»
Des nouveaux défis, on lui en souhaite. Et on mettrait un p'tit deux qu'il parviendra à les relever!
Son équipe, les Élans du Collège F. X. Garneau, vient d'ailleurs de remporter le premier Bol d'Or de son histoire, dans le Collégial AAA. C'était également la première fois depuis l'an 2000 que ce n'était si les Spartiates du Vieux-Montréal, ni les Cheetahs de Vanier qui étaient sacrés champions de la ligue.
Celui qui en sera à une quatrième année à la tête des Élans incarne une nouvelle génération d'entraîneurs, qui est en train de s'établir fermement, dans les différentes ligues du Québec. S'il connaît beaucoup de succès au niveau collégial actuellement, on ne serait pas surpris de le voir occuper un poste au niveau universitaire, dans quelques années. Mais ça, il n'y a que l'avenir qui nous le dira!
Bourreau de travail
«Si je mets plus d'heures de préparation que le coach adverse, dans mon plan de match; il y a de très bonnes chances que mes gars soient mieux préparés que les siens.»
Cette maxime reflète bien la philosophie de Pat Boies et le type d'entraîneur qu'il est. Cet ancien porte-couleurs du Rouge et Or de l'Université Laval (1997-2001) avait la réputation d'être un joueur très énergique sur le terrain. Il arborait d'ailleurs fièrement le numéro 1. Aujourd'hui, c'est avec la même énergie qu'il entraîne ses jeunes, au Cégep F.X. Garneau.
«À la base, je suis vraiment exigeant en vers moi-même, avoue Pat. Je le suis également envers les joueurs, c'est certain. Je n'ai pas de problème à ce qu'un joueur rate un plaqué ou échappe une passe. Mais pour des erreurs mentales, je suis pas mal plus intransigeant.»
Par erreur mentale, il fait allusion à un receveur qui court un mauvais tracé, ou à un secondeur de ligne qui oublie de blitzer, par exemple.
«Je ne me gêne pas pour remettre un gars à sa place», rajoute-t-il en riant. On n'a pas de difficulté à le croire
Un véritable mordu!
Même s'il a joué au poste de demi défensif la majorité de sa carrière de joueur, c'est maintenant l'offensive qui est la spécialité de Pat Boies. En plus se son poste d'entraîneur-chef, il est également le coordonnateur offensif des Élans. Son unité offensive a d'ailleurs inscrit 268 points, en huit rencontres la saison dernière. Une fiche qui lui confère (et de loin!) le premier échelon de la ligue collégiale AAA, à ce chapitre.
«J'ai toujours été passionné par ce qui se passait du côté de l'attaque, affirme-t-il. Comme demi défensif à Laval, j'étais un gars qui faisait énormément de vidéo. C'était d'ailleurs une de mes forces en tant que joueur, ma compréhension et mon analyse du jeu. Mais j'étais souvent plus intéressé par ce qui se passait de l'autre côté du ballon.»
Passionné par le côté stratégique du football, il l'est encore. Chaque jour, il lit sur les nouvelles tendances utilisées par les différents coachs. Le système offensif qu'il utilise à Garneau est fortement inspiré de ce que se fait dans la NCAA.
Comme certaines universités américaines, dont Texas Tech et Missouri, Pat Boies utilise le spread offense. Mais son vrai mentor, dans la NCAA, c'est Urban Meyer, véritable génie offensif, et accessoirement entraîneur-chef des Gators de l'Université Florida.
Le spread est une philosophie offensive qui vise à étirer la défensive le plus possible, pour ouvrir des trous que l'on essaiera bien entendu d'exploiter.
Le tout commence par une attaque sans caucus. C'est donc le quart-arrière, avec l'aide de son entraîneur bien sûr, qui indique aux onze autres joueurs de l'équipe la stratégie offensive, avant chaque jeu. Il s'écoule donc beaucoup moins de temps entre deux jeux, ce qui laisse moins de temps à la défensive adverse pour se préparer.
«Le fait d'y aller sans caucus nous aide, puisque c'est très facile de changer le jeu dépendant de ce que la défensive nous montre. On appelle un jeu à la base, mais dans notre plan de match on a prévu comment réagir en fonction des différentes formations défensives. Le quart-arrière peut donc changer le jeu comme il le veut.»
La formation de base qui est utilisée avec le spread, c'est le shotgun (formation parapluie, pour les puristes) avec un porteur de ballon, placé à côté du passeur. Il y a donc généralement cinq receveurs de passe, qui se déplacent, dépendamment des jeux, d'un bord à l'autre du quart, histoire de mélanger la défensive.
C'était la première année que Garneau utilisait cette offensive sans caucus. Et à voir les résultats obtenus, on ne serait pas surpris de voir quelques équipes essayer de les imiter, la saison prochaine.
Nouvelle génération d'entraîneurs
Lors du dernier Bol d'Or du Collégial AAA, les Élans de Pat Boies ont vaincu les Cougars de Camplain-Lennoxville, dirigés par Jean-François Joncas. La finale revêtait un cachet particulier pour les deux entraîneurs, puisqu'ils ont été coéquipiers, avec le Rouge et Or de l'Université Laval. De fait, ils font l'un comme l'autre partie d'une nouvelle génération d'entraîneurs qui est en train de faire sa place, sur la scène du football québécois.
«C'est stimulant de voir des jeunes comme moi qui ont joué au foot universitaire et qui ont la même passion pour le coaching que moi, affirme-t-il. Ça doit faire un velours aux coachs du Rouge et Or de voir autant de leurs anciens joueurs occuper des postes importants dans des programmes collégiaux. »
De fait, lorsque l'on regarde l'alignement 2001 du Rouge et Or, on se rend compte que Boies et Joncas sont loin d'être les seuls à déjà avoir fait leur marque comme entraîneur.
L'an dernier, dans le Collégial AAA, trois des sept formations de la ligue étaient dirigées par un ancien du Rouge et Or. En effet, en plus des deux déjà nommés, il y avait Claude Juneau, qui était à la barre des Spartiates du Vieux-Montréal, jusqu'à tout récemment. Il agit dorénavant comme entraîneur de la ligne offensive pour les Carabins de l'Université de Montréal. On peut rajouter Francis Boivin, qui agit comme coordonnateur défensif des Élans.
De plus, Marc-André Dion est passé à deux doigts de remporter le Bol d'Or avec le Campus Notre-Dame de Foy (Collégial AA), il y a deux ans. Pierre Tremblay est d'ailleurs son coordonnateur offensif. Mathieu Brassard est entraîneur-chef pour les Jeannois d'Alma. Hugues Beauchamp occupe le même poste pour les Aigles du Collège Jean-Eudes (Juvénile AAA). Sébastien Dupuis est l'entraîneur de la ligne défensive des Carabins. Et Pascal Masson s'occupe des demis défensifs pour le Rouge et Or.
Ça vous donne une idée
Du foot 12 mois par année
Ce qui passionne vraiment Pat Boies c'est de préparer son plan de match et de choisir les jeux sur les lignes de côté durant une rencontre. Mais il faut savoir que son travail de coach ne s'arrête pas, une fois la saison terminée. Au contraire!
En plus de préparer son équipe le mieux possible pour la saison suivante grâce notamment au recrutement des athlètes qui graduent des rangs juvéniles et à la préparation physique de ses joueurs, il essaie aussi de devenir lui-même un meilleur coach.
Pour ce faire, il fréquente les différentes cliniques d'entraîneur qui sont données un peu partout au Québec.
«C'est important pour moi de toujours de m'actualiser, d'échanger et d'apprendre des autres. C'est ce qui nous permet d'avoir le succès qu'on a en ce moment avec les Élans, un groupe d'entraîneurs qui veut toujours se dépasser et aller chercher le plus de connaissances possible.»
L'homme de 33 ans s'est également beaucoup impliqué lors du Challenge Wilson, tournoi annuel qui regroupe les meilleurs joueurs de moins de 17 ans de la province.
Il s'est de plus rendu en Europe, à la suite de la saison 2004, pour diriger les Iron Mask de Cannes.
«Ça a vraiment été une belle expérience, déclare-t-il. On a fini avec une fiche de 10-0, en plus d'être couronnés champions de France, en division 2. Si je me souviens bien, on avait marqué 473 points, et on n'en avait accordé que 37!»
On a déjà vu pire!
Entraîneur de carrière
Comme Denis Touchette, dont on parlait la semaine dernière, Pat Boies est un des rares entraîneurs à temps plein, au Québec. À maintenant 33 ans, est-ce qu'il se voit être coach toute sa vie?
«Je me vois faire ça le plus longtemps possible, ça c'est sûr, déclare-t-il sans une seconde d'hésitation.» S'il se dit extrêmement bien avec les Élans de F.X. Garneau, il ne cache pas qu'il pourrait éventuellement être intéressé par un poste au niveau universitaire.
«Le niveau universitaire, c'est sûr que ça m'intéresse. Pour les pros, avec la manière dont la CFL fonctionne je ne sais pas si c'est si intéressant au niveau de la stabilité. Je suis super bien à Garneau et je me vois rester là encore plusieurs années. Mais c'est sûr qu'un jour ça va m'attirer de faire face à de nouveaux défis.»
Des nouveaux défis, on lui en souhaite. Et on mettrait un p'tit deux qu'il parviendra à les relever!