Aussi surprenant que ça puisse paraître, Frédéric Plesius est devenu jeudi soir le premier membre du Rouge et Or de l'Université Laval à mériter le titre de joueur défensif de l'année au pays.

La tradition de la défense lavalloise est pourtant riche de succès, mais c'est souvent un travail d'équipe qui a fait la différence pour bâtir cette réputation.

Cet honneur arrive à un moment idéal pour Plesius qui a décidé de revenir avec le Rouge et Or au lieu de tenter sa chance avec les Tiger-Cats de Hamilton qui ont misé sur lui au dernier repêchage de la LCF. Ce prix se veut donc, du même coup, une récompense pour sa carrière dans l'uniforme de Laval.

«Je préfère voir cela sur l'ensemble de sa carrière qui a été extraordinaire avec nous. Il aurait pu l'obtenir avant, mais il a choisi de poursuivre son association avec nous pour gagner le championnat», a commenté son entraîneur Glen Constantin avant d'y aller d'une révélation d'une grande signification.

«Oui, je crois que c'est le meilleur joueur défensif que nous avons eu. C'est le plus spectaculaire et le plus explosif aussi, il est vraiment spécial», a-t-il avoué.

Loin d'être reconnu comme un grand distributeur de fleurs, Constantin a fait plaisir à son protégé avec de telles paroles.

« C'est vraiment gratifiant d'entendre cela et j'ai beaucoup travaillé durant la saison ce qui a porté fruits. C'est agréable de mériter cet honneur, mais je n'aurais pas eu ce trophée sans les 11 autres partants défensifs et les entraîneurs», a indiqué celui qui ne songe qu'à une dernière conquête de la coupe Vanier.

Son exploit s'avère plus impressionnant puisque Plesius a accepté d'adopter la position de secondeur intérieur cette saison alors qu'il avait l'habitude de malmener ses adversaires comme secondeur extérieur.

«Il a fait preuve de générosité en effectuant cette transition. Il n'a peut-être pas eu le même éclat que d'habitude, il est un joueur dominant qui peut changer le cours du match à tout moment», a fait remarquer son entraîneur.

La confiance grimpe chez le Rouge et Or

Avant de recevoir ce trophée en soirée, Plesius a participé au dernier entraînement des siens qui sert uniquement à réviser les stratégies qui seront employées face aux Marauders de McMaster vendredi soir.

L'ambiance était sérieuse sur le terrain puisque le Rouge et Or ne lésine point sur la préparation. À l'approche d'une partie de cette envergure qui sera disputée devant une énorme foule, il serait normal que la nervosité grimpe. Cependant, Constantin affirme qu'il sentait une autre vibration au sein de son clan.

«Je ne les sentais pas anxieux. Au contraire, je trouve qu'ils gagnent en confiance. On a fait beaucoup de vidéo et de réunions. Les entraîneurs ont fait un bon travail pour décortiquer McMaster si bien qu'une belle confiance et non une arrogance ou un surplus de confiance s'installe sur la maîtrise des systèmes», a-t-il avancé.

Un duel impliquant les deux puissances canadiennes nécessite inévitablement la contribution de tous les joueurs pour sortir victorieux. Ceci dit, quelques joueurs auront une responsabilité accrue. Du côté du Rouge et Or, le quart Tristan Grenon et le porteur de ballon Maxime Boutin appartiennent à cette catégorie.

«Je commence à être excité, la prochaine fois que nous allons arriver au Rogers Centre, le stade sera presque plein et l'ambiance sera incroyable. Ce sera une belle occasion de nous reprendre pour l'an passé et prouver, en tant qu'équipe, qu'on s'est beaucoup développé malgré la perte de joueurs importants», a confié Grenon.

En fin d'après-midi, ce sont les Marauders qui ont procédé au même rituel et l'atmosphère semblait beaucoup plus détendue alors que certains joueurs portaient des bas de maillots colorés et fleuris.