MONTRÉAL – Marquer un touché contre la défense des Carabins n’est pas une mince tâche. Chaque verge gagnée demande un effort soutenu avec la qualité des athlètes de l’Université de Montréal.

Parlez-en à l’attaque des Gryphons de l’Université de Guelph qui n’a pas réussi à franchir la ligne de 20 des Bleus, samedi dernier, lors de la Coupe Mitchell.

L’unité défensive de Danny Maciocia a accordé un total de 14 touchés à ses adversaires en 11 parties cette saison, dont seulement 3 en autant de matchs éliminatoires. Pour mettre le tout en perspective, 6 des 14 majeurs inscrits contre la défense de l’UdeM ont été l’œuvre des Stingers de l’Université Concordia lors de deux rencontres du calendrier régulier.

Les Carabins ont particulièrement été dominants contre le jeu au sol, terminant au premier rang au pays en saison régulière en allouant un maigre 93,5 verges par rencontre à ses opposants. La fin de semaine dernière, l’attaque terrestre des champions de l’Ontario n’a récolté que 65 verges en 17 courses, soit une moyenne de 3,8 verges.

Un autre aspect qui a fait la force de la défense des champions en titre de la Coupe Vanier est la faculté à déguiser ses stratégies avant que le centre adverse remette le ballon à son quart.

« On le fait depuis quelques semaines de créer un doute dans la tête du quart-arrière pour le ralentir. On a été capable de faire ça avec nos fronts et de déguiser nos couvertures », a expliqué Maciocia, entraîneur-chef et coordonnateur défensif de l’équipe qui tentera samedi de défendre son championnat acquis en 2014.

« On aime ça bouger. On fait cela pour qu’avant la remise, le quart-arrière ne soit pas capable de faire de lecture et que leur stratégie de blocage soit changée à la dernière seconde. C’est quelque chose qui complique la vie de l’attaque », a ajouté le polyvalent Maïko Zepeda qui a évolué au poste de secondeur et de demi défensif cette saison.

On a pu voir l’effet de cette méthode au cours des trois matchs éliminatoires alors que les Carabins ont totalement dominé la bataille des revirements avec un total de 12 provoqué par la défense.

Même si Jérémi Roch du Vert & Or et Hugo Richard du Rouge et Or étaient plus habitués à affronter les Bleus, Roch a tout de même été intercepté à une reprise et Richard deux fois.

James Roberts des Gryphons n’a jamais été en mesure de déceler les couvertures des Carabins si bien qu’il a lancé trois interceptions à trois joueurs occupant des positions différentes : une au secondeur Frédéric Chagnon, une au demi de coin Zacary Alexis (qui compte quatre interceptions en éliminatoires) et une au joueur de ligne défensive Junior Luke.

« Dans les matchs de championnat, ça peut faire une différence. On l’a vu contre Guelph. C’est l’histoire de notre saison. On trouve une façon d’aller chercher des revirements pour avoir quelques possessions de plus en attaque », a noté Maciocia, qui en est à sa troisième campagne à titre de coordonnateur défensif.

« C’est quelque chose qu’on pratique beaucoup. On met l’accent sur le fait de créer des revirements et d’aller chercher des ballons. En poursuite, on essaie de forcer des échappés. Ce qu’on récolte en ce moment, c’est la somme de tous les efforts qu’on a mis depuis le début de la saison », a souligné Zepeda qui a provoqué un échappé lors de la Coupe Dunsmore.

Une défense qui s’est fait un nom

En début de saison, certains joueurs étaient presque inconnus du grand public et devaient remplacer les Byron Archambault, Anthony Coady, Jean-Samuel Blanc et Mathieu Girard tous partis chez les pros.

Cela a été une motivation pour l’unité défensive qui a voulu prouver qu’elle pouvait faire le travail comme les anciennes étoiles du programme.

« Il n’y a pas grand-monde qui les connaissait en début de saison, racontait Maciocia il y a deux semaines. Alors je leur ai dit : "Allez vous faire un nom". Ils sont comme la "No-Name Defence" des Dolphins en 1972 qui avaient été invaincus. »

Comme toute formation, les Carabins ont dû faire des changements de personnel en cours de saison en raison de blessures. Des joueurs clés comme les secondeurs Alex Cromer-Émond, Frédéric Chagnon et Jean-Christophe Touchette ont été blessés chacun à leur tour.

Si Chagnon est de retour depuis le 17 octobre, les deux autres n’étaient pas en uniforme la semaine dernière en demi-finale canadienne.

Maïko Zepeda a su bien s’adapter depuis qu’il remplace Cromer-Émond alors qu’il a été nommé sur l’équipe d’étoiles du RSEQ comme demi défensif. Les recrues ont aussi su faire leur place dans l’unité défensive et elles ont impressionné dès les premiers moments de la campagne.