La saison maintenant terminée, on peut enfin passer aux choses sérieuses.

C'est bien beau de connaître le classement final et d'analyser les performances collectives. Le football, on le sait, est peut-être le sport où la notion d'équipe est la plus importante. Mais ce qu'on veut savoir, nous, ce qui nous impressionne réellement, ce sont les exploits individuels. Alors qui ont été les meilleurs joueurs, en 2009, dans la LFUQ?

On ne prétend pas avoir la science infuse. Rassurez-vous. Mais allons-y tout de même avec nos honneurs individuels, pour la saison un peu folle qui vient de se terminer. Certains choix sont faciles, d'autres beaucoup moins. Et vous avez parfaitement le droit d'être en désaccord. Mais si vous pensez pouvoir faire mieux, allez-y donc! On ne demande rien de mieux que de lire vos propositions à vous.

Go!

Joueur par excellence : Benoît Goulx - quart-arrière (Rouge et Or)

Un joueur nous disait cette semaine que la meilleure chose qui pouvait arriver à la conférence québécoise, c'est le départ de Benoît Groulx. Il est trop fort pour la ligue. Littéralement. Une fois que le petit numéro 8 sera parti, on pourra peut-être vraiment parler de parité.

Vous allez me dire qu'il a été blessé cette saison. C'est vrai… et justement. Son absence lors des deux matchs contre les Carabins a démontré à quel point Laval est une équipe différente, lorsque c'est un autre joueur derrière le centre. En plus, il a réussi à terminer ex-æquo au premier rang canadien pour le nombre de passes de touché. Il en compte 18, autant que Robert Mackay, des Stingers. On retient surtout que Groulx n'a lancé que trois interceptions, cette saison. Il faut aussi se rappeler que bien souvent, Groux se fait enlever bien avant la fin de la rencontre. À vrai dire, il n'a joué qu'un seul match complet, cette saison.

En bout de ligne, il n'est pas celui qui a connu la saison la plus impressionnante. Mais il n'y a aucun doute, c'est celui qui amène le plus à son équipe.

Joueur offensif de l'année : Robert Mackay-quart-arrière (Stingers)

On entendait à une station de radio de Québec, il y a quelques jours, que Gerry McGrath avait pris une très mauvaise décision, en mutant Liam Mahoney au poste de receveur et en redonnant le titre de quart partant à Robert Mackay.

Pardon?

Tout ce que Mackay a fait, après plus d'un an sans football, c'est de connaître l'une des meilleures saisons par un quart-arrière de l'histoire de la conférence québécoise. Ses 2739 verges de gain le placent, à ce chapitre, (très) loin devant son plus proche poursuivant. Il s'agit d'ailleurs d'un record de la conférence. Il a certes eu besoin de quelques matchs pour trouver son rythme de croisière. C'était prévisible. Mais lors des trois ou quatre dernières rencontres de la saison, il s'est réellement imposé comme une menace constante, dirigeant son offensive de main de maître. Et ce, malgré la mauvaise température des deux dernières semaines. Seule ombre au tableau, ses 13 interceptions démontrent qu'il a parfois pris trop de risques.

Il ne faut pas oublier, par contre, qu'en l'absence d'une offensive au sol digne de ce nom, Mackay a tenté beaucoup plus de passes que tout autre quart au Québec. Le constat final est clair : l'offensive des Stingers est bien plus dangereuse avec Robert Mackay au poste de quart qu'elle ne l'a été, lors des deux dernières années, avec Liam Mahoney.

Joueur défensif de l'année : Cory Greeenwood - secondeur (Stingers)

Peut-être la catégorie la plus évidente. Greenwood a été dominant du début à la fin de la saison, terminant au premier rang québécois pour le nombre de plaqués, avec 62. Une performance qui le place au troisième rang canadien, dans cette catégorie. Le numéro 8 a réellement été une force au centre du terrain. Le plan de match du coordonnateur défensif Warren Craney était simple : s'arranger pour que Greenwood soit le plus souvent possible dans les culottes du porteur de ballon adverse. Pas au sens propre du terme, on vous rassure.

Dans une conférence où le jeu au sol a été à l'honneur (quatre des cinq meilleurs porteurs au pays en terme de verges accumulées se retrouvent au Québec), pas étonnant de voir que Greenwood ait réussi à s'imposer de la sorte. Très souvent en train de faire avorter le jeu de l'offensive adverse en étant dans le champ-arrière, le secondeur des Stingers a amassé cinq plaqués pour pertes et deux sacs du quart. Il est l'un des rares à sa position qui soit assez physique pour être continuellement dans l'ouverture sur les jeux de course en plein centre du terrain, tout en étant assez rapide pour faire réussir des plaqués d'une ligne de touche à l'autre.

Ce n'est pas pour rien qu'il est le joueur québécois le mieux classé en vue du prochain repêchage de la LCF. Il faut dire aussi qu'avec une blessure au récipiendaire de l'an dernier, Joash Gesse, et aucun autre joueur qui ne soit parvenu à réellement sortir du lot, le choix était facile.

Recrue par excellence : Rotrand Sené - porteur (Carabins)

On ne serait pas surpris que ce soit Jonathan Collin qui remporte cet honneur. Après tout, les quarts-arrières ont toujours eu la faveur populaire. Mais honnêtement, Rotrand Sené est le joueur de première année qui a été le plus impressionnant. Et de loin. Dans l'optique où les Carabins sont une équipe axée d'abord et avant tout sur l'attaque au sol, s'en remettre à un porteur recrue pour traîner l'équipe sur ses épaules était un pari risqué. On avait d'ailleurs profité de cette tribune pour émettre nos doutes à son sujet, au début de la saison. Aujourd'hui, on ne peut que lever notre chapeau au numéro 8 des Bleus.

Sené a couronné une impressionnante première saison par une performance incroyable de 224 verges, contre le Vert & Or, samedi dernier. Du coup, il termine la saison au deuxième rang pour le plus grand nombre de verges au sol, derrière Pascal Fils. Le deuxième rang au Québec, et le troisième au Canada.

Vous me direz que la position de quart-arrière est pas mal plus difficile à jouer que celle de porteur et qu'à ce niveau, Collin mériterait le titre. Vous n'avez pas tort. Mais Sené a été bien meilleur porteur que Collin n'a été quart-arrière. Surtout en fin de saison. Rappelons que Rotrand Sené a vraiment traîné l'équipe sur ses épaules en route vers la deuxième place du classement. À l'inverse, le quart des Redmen a lancé deux passes de touché contre sept interceptions, lors des trois derniers matchs de la campagne. Trois défaites qui ont ultimement fait la différence entre une participation aux séries et des vacances hâtives.

À vrai dire, notre deuxième choix ne serait même pas Collin mais bien le demi de coin Nathan Taylor, des Stingers. Être continuellement opposé au meilleur receveur adverse, ça non plus, ce n'est pas évident.

Joueur de ligne par excellence : Jean-Philippe Gilbert - plaqueur défensif (Rouge et Or)

Alors là, ça c'est un choix difficile. On a longuement hésité entre Gilbert et deux joueurs de ligne défensive des Carabins : Grégory Alexandre et Mathieu Brossard. On aurait tout à fait pu y aller pour un joueur de ligne offensive comme David Bouchard, également. Mais on n'est pas assez qualifié pour vraiment juger le travail d'un bloqueur à sa juste valeur.

On donne le titre à Gilbert, qui a été le cœur d'un front défensif qui n'a donné que 2,9 verges par course, en moyenne. De plus, il a dominé la conférence québécoise avec 6,5 sacs du quart. Une performance qui lui confère le deuxième rang au pays. Il a su chausser admirablement bien les souliers laissés vides par Étienne Légaré. Capitaine de la meilleure défensive au pays, le numéro 94 est tout un leader dans la chambre comme sur le terrain, en plus d'être un véritable grand-frère pour les plus jeunes. C'est du moins ce que l'on a entendu. Un joueur intense au possible dont le Rouge et Or va définitivement s'ennuyer, l'an prochain.

Équipes d'étoiles

La LFUQ a annoncé son équipe d'étoiles, cette semaine. Comme d'habitude, certains choix ne laissent place à aucun doute. Mais dans d'autres cas, certains doutes peuvent être émis, quant aux choix de la ligue.

Comment ce fait-il que le Rouge et Or peut avoir trois de ses joueurs de ligne offensive sur l'équipe d'étoiles alors que c'est l'équipe qui a accordé le plus de sacs du quart? Ils en ont permis 25, tandis que les Carabins n'en ont laissé que trois. Bizarrement, aucun joueur de ligne offensive des Bleus ne se retrouve sur l'équipe.

Comment ce fait-il que le botteur Pierre-Paul Gélinas, des Bleus, a pu être ignoré? Et comment expliquer qu'aucun des trois secondeurs du Vert & Or n'ait été retenu?

On y va de notre équipe d'étoiles à nous. En vous rappelant, encore une fois, que ce n'est rien de scientifique. Loin de là!

Offensive

Quart-arrière : Benoît Groulx (Rouge et Or)
Porteur de ballon : Pascal Fils (Vert & Or)
Porteur de ballon : Rotrand Sené (Carabins)
Receveur de passes : Charles-Antoine Sinotte (Redmen)
Receveur de passes : Cory Watson (Stingers)
Receveur de passes: Julian Feoli-Gudino (Rouge et Or)
Receveur de passes : Liam Mahoney (Stingers)
Centre : Stéphane Turner (Carabins)
Garde : Pascal Baillargeon (Rouge et Or)
Garde : Louis-Alexandre Aubertin (Carabins)
Bloqueur : David Bouchard (Rouge et Or)
Bloqueur : Ryan White (Gaiters)

Défensive

Ailier défensif : Mathieu Brossard (Carabins)
Ailier défensif : Marc-Antoine Beaudouin-Cloutier (Rouge et Or)
Plaqueur défensif : Grégory Alexandre (Carabins)
Plaqueur défensif : Jean-Philippe Gilbert (Rouge et Or)
Secondeur intérieur : Cory Greenwood (Stingers)
Secondeur extérieur : Kevin Régimbald (Vert & Or)
Secondeur extérieur : Filipe Fonseca (Vert & Or)
Maraudeur : Jonathan Laliberté (Rouge et Or)
Demi-défensif : Maxime Bérubé (Rouge et Or)
Demi-défensif : Kyle Smith (Stingers)
Demi de coin : Olivier Turcotte-Létourneau (Rouge et Or)
Demi de coin : Nathan Taylor (Stingers)

Unités spéciales

Botteur : Pierre-Paul Gélinas (Carabins)
Retourneur : Frank Bruno (Carabins)