SOMMAIRE

Au soccer, il y a des défaites plus cruelles que d'autres. Comme celle de l'Impact de Montréal face au Revolution de la Nouvelle-Angleterre il y a environ six mois, et celle de la nouvelle mouture de l'équipe, samedi.

Dans un scénario qui n'est pas sans rappeler la douloureuse élimination de l'équipe montréalaise le 20 novembre dernier, le CF Montréal a subi un revers crève-coeur de 1-0 aux mains du Atlanta United FC devant une imposante foule de 40 116 spectateurs au Mercedes-Benz Stadium.

Tout laissait croire que les hommes de Wilfried Nancy allaient rentrer à Fort Lauderdale avec un match nul de 0-0 quand Marcelino Moreno a redirigé de la tête un centre de Jake Mulraney à la gauche du gardien Clément Diop dans les dernières secondes des arrêts de jeu de la seconde demie.

Gustavo Bou avait fait le coup à l'Impact et à Diop en première ronde des séries éliminatoires de 2020.

Le CF Montréal (2-2-2) a subi un troisième blanchissage cette saison.

Par ailleurs, depuis le tout premier match entre les deux formations, que l'Impact avait gagné 2-1 le 15 avril 2017, les joueurs montréalais affichent un dossier de 0-5-1 contre Atlanta United. Et à Atlanta, la fiche de l'équipe est de 0-4, avec deux buts marqués et neuf accordés.

Un regret

Comme il fallait s'y attendre, les mines étaient sombres et les voix basses chez les membres de l'équipe qui ont parlé aux journalistes lors des visioconférences d'après-match. À commencer par Wilfried Nancy.

« Difficile. On a subi, on sentait qu'on reculait un peu trop. Ils nous ont mis beaucoup de pression », a-t-il d'abord indiqué.

« Le regret que j'ai, c'est que l'action (décisive) vient sur une action offensive qu'on a eue et sur laquelle on peut faire mieux. Et après, on gère mal un peu. On aurait pu couper le jeu, faire une faute ou défendre un peu mieux quand ils ont eu le ballon en profondeur. Mais je suis fier des gars parce que c'était pas facile. On a joué devant un public, on a joué contre une bonne équipe, j'aurais préféré prendre le but un peu plus tôt, s'il le fallait, que de prendre un but à la fin comme ça. On doit apprendre de ça. »

L'action offensive dont parlait Nancy est venue de Sunusi Ibrahim. Avec environ 30 secondes à écouler aux arrêts de jeu, le Nigérien de 18 ans s'est présenté profondément en territoire ennemi. Toutefois, après quelques tentatives de feintes devant les défenseurs adverses, il a été incapable de décocher un tir qui aurait pu menacer la forteresse du gardien Brad Guzan.

Sur le terrain pour la troisième fois en huit jours, face à un rival qui n'avait pas joué depuis dimanche et devant un public bruyant, les joueurs du CF Montréal n'ont pas beaucoup touché au ballon, comme l'illustre leur pourcentage de possession de 36,8 pour cent. Ils ont quand même tenté dix tirs, dont deux cadrés, soit le même nombre que leurs adversaires.

Samuel Piette était d'avis qu'un match nul aurait été plus juste.

« Nous avons travaillé très fort dans une atmosphère difficile. Tout le monde a bien travaillé. Perdre ce point-là sur une action à la dernière seconde ça fait très mal. En général nous avons fait un bon match. L'attitude était très bonne. Les joueurs étaient fatigués après le match à cause de tout ce qu'ils ont donné. »

Par ailleurs, Romell Quioto a quitté le terrain étendu sur un brancard à la 72e minute de jeu après ce qui semblait être une blessure au mollet gauche. La blessure est survenue au moment où Wilfried Nancy allait le remplacer par Erik Hurtado.

Le CF Montréal aura une semaine entière pour refaire le plein d'énergie et se préparer pour un match local, samedi prochain à Fort Lauderdale contre le FC Cincinnati (0-2-1), qui occupait le dernier rang du classement de l'Association Est avant les matchs du week-end.

Atlanta s'impose

Était-ce à cause des quelque 40 000 spectateurs qui servaient de catalyseurs? Était-ce à cause de la surface synthétique? Était-ce à cause d'une fatigue accumulée chez le CF Montréal face à un rival qui n'avait pas joué depuis dimanche dernier?

À moins que c'ait été à cause de l'habileté des joueurs du Atlanta United FC à garder possession du ballon depuis le début de la saison, au point d'occuper le premier rang à ce chapitre dans la MLS (59,39 pour cent) avant le match.

Les hommes de Wilfried Nancy ont pu le constater pendant les dix premières minutes du match, durant lesquelles ils ont été refoulés profondément dans leur territoire. Durant cet intervalle, les joueurs du Atlanta United ont obtenu trois bonnes chances de marquer, mais un seul tir a forcé Diop à réaliser un arrêt.

La formation montréalaise est parvenue à ralentir les élans de ses rivaux et n'a concédé aucun autre tir cadré pendant cette demie. Toutefois, elle n'a pas réussi à menacer Guzan, voire même assumer un meilleur contrôle du ballon.

À la fin de la première demie, le CF Montréal avait été limité à moins de 36 pour cent de possession du ballon et un seul tir cadré, de Bjorn Johnsen, facilement bloqué par Guzan, après la première demi-heure de jeu.

Après un tout début de seconde demie qui laissait peut-être présager un jeu plus incisif du CF Montréal, on a plutôt vu une répétition de la première moitié de la rencontre avec Atlanta United en contrôle du ballon et profondément installé en territoire montréalais.

À compter de la 65e minute, Wilfried Nancy a amené des jambes plus fraîches sur le terrain, notamment celles d'Ahmed Hamdi. L'Égyptien a failli donner l'avance au CF Montréal à la 74e minute de jeu, mais Guzan a bien réagi.

Les officiels ont ajouté quatre minutes de plus à la seconde demie et la dernière est celle qui allait couler la formation montréalaise.