Les adversaires de David Lemieux et Erik Bazinyan n'ont peut-être pas offert l'opposition escomptée, vendredi, dans un hôtel de Cuernavaca, au Mexique. Mais pour leur entraîneur Marc Ramsey, l'important était de les remettre en marche.

À son troisième combat à 168 livres, Lemieux (43-4, 36 K.-O.) s'est moqué du Péruvien David Zegarra (345, 21 K.-O.), qu'il a battu par arrêt de l'arbitre dès le deuxième assaut.

Erik Bazinyan (26-0, 20 K.-O.), aussi un super-moyen, a poursuivi son ascension de la division en défendant son titre de la North American Boxing Association (NABA), en plus de mettre la main sur la ceinture vacante de la North American Boxing Federation (NABF) en forçant lui aussi l'officiel à stopper son combat contre Scott Sigmon (35-15-1, 18 K.-O.) dès le deuxième round.

« Ce n'est pas tellement une question de forme physique: les gars sont toujours en forme, a noté Ramsay. C'est surtout une question d'erre d'aller pour le moment où nous allons retourner à plein régime. On ne peut pas passer une longue période d'inactivité: c'est beau travailler des choses en gymnase, mais il faut les amener dans le ring. Peu importe comment les choses se passent ou le niveau de l'adversaire: à un moment donné, des boxeurs, il faut qu'ils boxent. On est chanceux d'avoir un promoteur qui nous donne l'opportunité de venir au Mexique et de demeurer actifs. »

Lemieux est classé deuxième aspirant au World Boxing Council (WBC); quatrième à la World Boxing Association (WBA); et troisième à la World Boxing Organization (WBO).

« David, on connaît sa réputation, il est encore dans les classements mondiaux: nous ne sommes toujours qu'à un coup de fil d'un combat majeur, a rappelé Ramsay. Fallait donc le garder actif. »

En ajoutant la ceinture de la NABF, Bazinyan, qui est classé sixième aspirant à la WBO, pointera maintenant dans le classement du WBC, peut-être même dans le top-10, a avancé le Québécois d'origine arménienne.

« Avant la pandémie, j'avais déclaré que je voulais vraiment lancer Erik Bazinyan, a dit Ramsay. Il est mature physiquement, sa boxe est mature. On est prêt à passer aux vrais dossiers, mais la pandémie nous a ralentis.

« Dans les deux cas, je n'ai pas de nom précis, mais je sais à peu près le type d'adversaire (que je veux leur opposer). [...] Il y a de belles choses qui s'en viennent. »

Lemieux a indiqué qu'il souhaiterait remonter dans le ring en septembre.

Auclair satisfait

Le premier test de l'association entre Simon Kean et Vincent Auclair a été passé haut la main.

Le poids lourd de Trois-Rivières a signé une 20e victoire en carrière, une 19e par K.-O., contre seulement un revers face à l'Américain Donald Haynesworth (16-6-1, 14 K.-O.), qui a été contraint à l'abandon après quatre rounds en raison d'une blessure à un oeil.

Après le combat, les deux hommes étaient particulièrement souriants et en verve.

« Je suis très satisfait. Quand on travaille au gymnase, on n'est jamais à 100 % sûr que ça va se retrouver dans le ring. On a travaillé beaucoup à ne pas tomber vers l'avant sur le jab, pour ne pas entrer dans des coups de poing, et Simon l'a très bien fait », a expliqué Auclair.

« On voulait aussi que Simon évite de frapper trop souvent dans les gants (d'Haynesworth), pour ne pas se fatiguer et que celui-ci revienne à l'attaque. Il s'est donc beaucoup investi au corps. Il y a certaines choses qu'il aurait pu faire de plus pour percer la défensive d'Haynesworth, mais on va regarder ça en visionnant le combat. »

Peut-être est-ce la mise en scène plus intime des lieux qui a fait en sorte qu'on entende davantage les entraîneurs, mais Auclair nous a paru particulièrement volubile dans le coin de Kean.

« C'est moi qui lui a demandé de parler autant, a admis ce dernier. Je me concentre à boxer; lui, il pense pour moi! Je suis le corps et lui la tête. Plus sérieusement, je n'aime pas que plein de monde me parle. Mon coach le fait et c'est assez. »

Auclair souhaite maintenant écrire très rapidement le deuxième chapitre avec son nouveau protégé.

« Je voudrais qu'il revienne le plus tôt possible: il n'a pas pris de coups pendant ce combat. »

« J'ai d'abord une quarantaine à faire, a ajouté Kean. Commencer par ça, c'est déjà un gros défi! Après, aussitôt qu'il y a de la place pour moi, je serai prêt. [...] Il y a un gala en juillet: je dis ça de même... »

Eye of the Tiger Management espère tenir un événement en plein air le 16 juillet prochain, à Montréal, Québec ou Shawinigan. Il doit divulguer ses plans à ce sujet dans les prochaines semaines.