MONTRÉAL - Pour la première fois depuis le début des séries éliminatoires, le défenseur du Canadien de Montréal Alexander Romanov est revenu sur son expérience passée sur la galerie de presse pendant l'essentiel des deux premiers tours face aux Maple Leafs de Toronto et aux Jets de Winnipeg.

Romanov, qui a marqué un but et récolté cinq mentions d'aide en 54 matchs cette saison avec le Canadien, a dû patienter jusqu'au match no 4 de la série finale de la section Nord contre les Jets pour goûter aux éliminatoires pour la première fois de sa carrière.

Edmundson et Romanov s'adressent aux médias

« C'était formidable. Incroyable même. C'était mon premier match éliminatoire. Je veux remercier mes entraîneurs et mes coéquipiers de m'avoir encouragé cette soirée-là. La confiance était là », a d'abord évoqué Romanov dans un anglais approximatif en visioconférence jeudi.

Avant d'y parvenir, le choix de deuxième tour, 38e au total, du CH lors du repêchage de 2018 a toutefois dû ronger son frein. Et il a paru légèrement amer lorsqu'on lui a demandé de comparer l'intensité d'un match de saison avec un match éliminatoire.

« Il y a avait des partisans dans les gradins, et c'était peut-être un peu plus rapide. Mais selon moi, c'est simplement parce que je n'ai pas pu jouer pendant un mois », a-t-il déclaré, sans détour.

Car avant de savourer ce moment unique, devant 2500 spectateurs réunis au Centre Bell, le hockeyeur âgé de seulement 21 ans a d regarder ses coéquipiers jouer sans lui.

« Ç'a été très difficile quand les gars ont sauté sur la patinoire, avec les partisans dans les gradins. Oh mon Dieu! J'avais les larmes aux yeux. C'était difficile », a dit le Russe.

Le joueur moscovite s'est également ouvert, un peu, sur les motifs offerts par l'entraîneur-chef par intérim du Canadien Dominique Ducharme pour justifier sa décision de le laisser dans les gradins au début des séries.

« Je crois que je n'ai pas joué pas à la hauteur des attentes pendant les sept derniers matchs de la saison régulière. C'était la décision de l'entraîneur », a commencé par dire Romanov.

« Je perdais de nombreuses batailles pour la possession de la rondelle. Je ne jouais pas avec confiance. Je ne sais pas. [...] Mais j'ai toujours joué avec confiance », a-t-il ajouté, hésitant.

De son côté, Ducharme a assuré que Romanov comprenait bien les explications qui ont mené à sa décision, et juré qu'il n'avait pas besoin d'un interprète pour faire passer son message.

Point de presse Dominique Ducharme

« Il n'a pas besoin de ça. Parfois, il faut expliquer lentement ou utiliser d'autres moyens pour faire passer le message, mais il progresse. Il ne faut pas oublier que c'est un gros ajustement pour un jeune joueur comme lui, de jouer sur une patinoire plus petite (que celle internationale), d'adopter un nouveau style de vie, etc. Il y a beaucoup de choses à prendre en compte, et il apprend de nouvelles choses chaque jour », a-t-il évoqué.

Ducharme est certes conscient que la ligne est mince entre "punir" un joueur pour lui expliquer ce qu'il doit faire pour progresser, ou carrément perdre la connexion avec lui. Il affirme toutefois avoir apprécié la réaction de Romanov lorsqu'il l'a réintégré dans la formation contre les Jets.

« Il a beaucoup d'énergie, et on ne veut pas qu'il la perde, a mentionné Ducharme. C'est toujours mieux d'avoir trop d'énergie que d'avoir à pousser sur un joueur. Mais il est actif. Et parfois, il faut prendre le temps de l'amener à se concentrer sur des choses précises pour qu'il continue à progresser. »

Quant à savoir quels sont ces éléments sur lesquels il doit travailler, Romanov n'a pas fait dans la dentelle.

« Je dois aider mon équipe à gagner la coupe Stanley. Je dois jouer de la bonne façon, de manière solide et rapide. Faire mon boulot, car mes entraîneurs et mes coéquipiers ont confiance en moi », a-t-il conclu.

Jeudi, Romanov a effectué des répétitions sur la troisième paire en compagnie d'Erik Gustafsson, auteur d'un but lors du dernier match contre les Jets.