KUALA LUMPUR (AFP) - Les skieurs de fond autrichiens Marc Mayer et Achim Walcher ont été convaincus de dopage et disqualifiés des épreuves auxquelles ils ont pris part aux Jeux olympiques d'hiver en février à Salt Lake City (Etats-Unis), a annoncé dimanche le Comité international olympique (CIO).

L'entraîneur de l'équipe Walter Mayer et le chiropracteur Volker Muller ont eux été interdits d'olympiade "jusqu'aux Jeux de 2010 inclus", a annoncé le directeur général du CIO, François Carrard, à l'issue d'une réunion du bureau exécutif de l'instance olympique à Kuala Lumpur.

Le Comité olympique autrichien et le médecin de l'équipe nationale de ski de fond, Peter Baumgartl, ont eux reçu un "avertissement ferme" pour ne pas avoir été "assez vigilants".

M. Carrard a affirmé que ces sanctions avaient été communiquées à l'équipe autrichienne qui pouvait tenter de s'y opposer, mais que "tout appel prendrait des mois" de procédure.

Une enquête avait été ouverte début mars à la suite de la découverte de matériel de transfusion sanguine dans une maison occupée par les fondeurs autrichiens lors des Jeux. Le président du CIO, le Belge Jacques Rogge, avait prévenu que des sanctions pourraient être prises.

Poches de sang

M. Carrard a indiqué que des poches de sang notamment avaient trahi une thérapie sanguine interdite par le règlement du CIO. Cette dernière consiste à prélever du sang aux athlètes et à le soumettre à des rayons ultra-violets avant de le réinjecter une dizaine de minutes plus tard.

La Fédération autrichienne de ski de fond avait affirmé en mars que cette thérapie n'était en rien une utilisation illicite du sang, mais servait à prévenir des maladies.

"L'injection de sang est considérée comme une manipulation et constitue une violation du code antidopage, a déclaré M. Carrard. Nous avons pris cette décision parce qu'ils (les Autrichiens) n'ont pas pu fournir la preuve qu'ils avaient utilisé cette technique dans le cadre de soins thérapeutiques."

Le directeur général du CIO a encore précisé que l'enquête avait démontré, au contraire, que le recours à cette thérapie avait été prévu avant les Jeux et qu'elle n'avait pas été mis en oeuvre pour soigner un athlète tombé malade. Il a ajouté que M. Muller avait été convaincu d'avoir utilisé cette technique "depuis plusieurs années" et d'en avoir fait la promotion, bien qu'elle fût interdite par le CIO.

La disqualification des deux Autrichiens porte à sept le nombre de cas déclarés de dopage aux JO-2002, après le skieur de fond espagnol Johann Muehlegg, ses consoeurs russes Larissa Lazutina et Olga Danilova, le skieur alpin écossais Alain Baxter et le hockeyeur bélarusse Vassili Pankov.