SALTA, Argentine - Au total, 989 kilomètres de spéciale sur 1788 annulés! Le Dakar 2017 est depuis vendredi l'otage de pluies diluviennes qui entraînent retard, modification ou même annulation d'étapes en série.

Le tracé de la 8e étape, mardi, avait déjà été amputé la veille de 73 km, par précaution, pour éviter un rio en crue devenu infranchissable. Mais la météo s'en est de nouveau mêlée mardi matin : de violents orages frappent la frontière bolivo-argentine, rendant la descente de l'altiplano bolivien vers Salta plus périlleuse que prévu.

Conséquence, les concurrents du Dakar mettront quelque deux heures de plus qu'anticipé pour rallier l'arrivée de la deuxième partie de spéciale, où devait être jugée l'étape.

Un éboulement intervenu sur la fin de liaison vers Salta pourrait ensuite bloquer leur route vers le bivouac, ainsi que celle de leurs véhicules d'assistance.

Sollicité par l'AFP, le directeur sportif de la course, l'Espagnol Marc Coma, était dans l'immédiat trop occupé pour s'exprimer.

« C'est normal »

Décidément, depuis vendredi, rien ne se déroule comme prévu, les pluies rendant impraticables une partie des terrains traversés par la course.

La 5e étape, vendredi, entre Tupiza et Oruro, en Bolivie, a été amputée de 228 km de spéciale. Et la nuit venue, l'organisation a dû se résoudre à évacuer partiellement un bivouac inondé. La 6e étape, samedi, a été purement et simplement annulée et celles de lundi et mardi amputées respectivement de 161 km et de 73 km.

« Ça n'est pas une surprise pour nous, assurait samedi à l'AFP le directeur de la course, Étienne Lavigne. Ce Dakar, dès le début, on a su qu'il serait compliqué car il se déroule dans des géographies et dans des environnements climatiques compliqués. »

D'ailleurs, « lors de tous les Dakar qui ont eu lieu en Amérique du Sud, il y a quelque chose qui s'est passé : ou bien une canicule exceptionnelle ou bien des pluies diluviennes. C'est la saison qui veut ça, ce sont les pays qui veulent ça, c'est normal », estime Patrick Vidal le météorologue de l'épreuve depuis 2010.

Et de citer pour exemple l'édition 2016, impactée par le phénomène El Niño, sa première étape annulée et ses trois étapes (2e, 3e et 7e) altérées à cause des intempéries. Sans compter la 9e étape interrompue à cause de fortes chaleurs.

« Prévoir le déluge »

Début janvier déjà, le météorologue annonçait à la direction de course des pluies pendant le séjour bolivien du Dakar 2017, entre jeudi 5 et lundi 9. Sans toutefois pouvoir en déterminer précisément l'ampleur ou les conséquences.

« Ça n'est pas toujours facile de prévoir le déluge, expliquait-il mardi. (Pour vendredi à Oruro) J'avais annoncé de fortes pluies, entre 30 et 40 mm en une nuit, il y en a eu 50. Mais après, il y a les conditions qui font que ça peut devenir catastrophique ou pas. Prévoir des quantités de pluie, ça ne suffit pas pour prévoir des catastrophes. »

C'est le sol terreux du bivouac qui a posé problème à Oruro. De la même manière, c'est l'état des terrains après la pluie qui affecte le parcours du Dakar 2017.

Des questions se posent désormais pour la 9e étape, mercredi, qui doit être la plus longue de ce 39e Dakar (977 km, dont 406 chronométrés, entre Salta et Chilecito, sur les contreforts argentins de la cordillère des Andes). Avec 98 % de hors-piste en spéciale pour corser encore la chose. Si la météo le permet, comme il est désormais coutume de dire.