Même si la saison est encore jeune, la dernière semaine en a été une déterminante pour le Canadien de Montréal.

Trois victoires contre des équipes compétitives comme le Wild du Minnesota, les Capitals de Washington et les Penguins de Pittsburgh, je crois que personne n'avait osé prédire un résultat pareil.

Je vais donner beaucoup de crédit à l'entraîneur. Même si les déclarations de Max Pacioretty ont fait des vagues la semaine dernière, Michel Therrien a pris la décision de le jumeler à David Desharnais et à Brendan Gallagher, un trio qui avait bien fait l'an passé. On connaît le résultat : Pacioretty a marqué cinq buts et a été nommé la deuxième étoile de la semaine dans la LNH alors que Desharnais a inscrit un but et deux passes lors des trois derniers matchs.

Pacioretty s'était attaqué au système défensif de l'équipe au début de la semaine dernière. Il avait mentionné que si le Canadien bloquait tant de lancers, c'était parce qu'il n'était pas assez bon en attaque et ne contrôlait pas assez la rondelle.

Je ne crois pas que Michel Therrien ait apprécié ce genre de déclaration. Je n'ai d'ailleurs pas remarqué beaucoup de changements au système de jeu. La grande différence c'est que tout le monde a travaillé fort et que le Canadien était continuellement premier sur les rondelles libres.

La confiance n'est pas qu'un cliché dans le monde du sport. Depuis son but en tirs de barrage face aux Blue Jackets il y a dix jours, Desharnais joue du hockey plus inspiré. Desharnais avait perdu cette confiance, mais il se rend compte que l'entraîneur est derrière lui et qu'il l'utilise dans des situations qui lui donnent des occasions de produire. Les résultats parlent par eux-mêmes et Desharnais est un autre joueur qui donne raison à Michel Therrien.

Tout le monde veut de la stabilité, autant les joueurs que l'entraîneur. Les trios sont demeurés inchangés lors des trois derniers matchs. Reste à voir si Brandon Prust pourra jouer avec Alex Galchenyuk et Lars Eller à long terme, mais tant que ça fonctionnera, pourquoi faire des changements?

L'entraide au lieu de la compétition

Therrien a pris une autre décision importante en utilisant Peter Budaj à Washington. Un autre choix qui s'est avéré profitable pour l'entraîneur.

Ce que j'aime chez le Canadien présentement, c'est qu'il n'y a pas de compétition à l'interne. Tout le monde sait que Budaj est le gardien substitut et il accepte son rôle, sachant qu'il ne sera plus gardien numéro 1. Il se concentre à bien faire dans la vingtaine de matchs où il sera utilisé. Michel Therrien gère d'ailleurs très bien l'utilisation de ses deux gardiens.

De plus, il semble s'être rapproché de Carey Price. Budaj, Price et l'entraîneur des gardiens Stéphane Waite semblent entretenir une belle relation. Il n'y a pas de doute que ce genre de rapports est positif entre deux gardiens d'une équipe. Par exemple, Budaj peut remarquer un détail dans le jeu de Price et lui en faire part entre deux périodes afin de l'aider à s'améliorer, au lieu de penser sans arrêt qu'il est en compétition avec son coéquipier.

On a souvent vécu ce type de compétition à Montréal et ce genre d'entraide est impossible dans un tel contexte. On peut donner l'exemple des Maple Leafs de Toronto qui alignent Jonathan Bernier et James Reimer, deux jeunes gardiens qui veulent avoir le filet pour eux. Ce genre de compétition est quelque chose d'un peu malsain à mes yeux. Ce n'est pas comme deux attaquants qui bataillent pour une place sur le premier trio par exemple. Il y a seulement deux gardiens dans une équipe, ils doivent travailler ensemble.

Le Canadien dispute deux matchs en autant de soirs vendredi et samedi, respectivement contre les Capitals de Washington et les Maple Leafs de Toronto. Je crois que Michel Therrien gardera la même stratégie que la semaine dernière en utilisant Budaj face aux Capitals, vendredi.

Emelin : je l'adore!

Il ne faut pas passer sous silence le rôle de retour d'Alexei Emelin dans les récents succès du Tricolore.

Comme je l'avais mentionné dans l'une de mes dernières chroniques, il est l'une des clés du succès du Canadien et le contrat que Marc Bergevin lui a fait signer est totalement justifié. C'est un gros joueur robuste et agile qui peut prendre des coups. Il est également capable de faire de bonnes premières passes et d'appuyer l'attaque à l'occasion.

Bref, je l'adore!

Ne pas prendre les Sabres à la légère

Le Canadien se rend à Buffalo pour y affronter les Sabres samedi. Même si les Sabres ont seulement 11 points au classement en 25 matchs et figurent au dernier rang du classement général, ils vont gagner à l'occasion cette saison.

Ryan Miller peut voler un match n'importe quand et il serait très décevant que le Canadien ne prenne pas les Sabres au sérieux. Mais ce n'est pas seulement une question de les prendre au sérieux, le Canadien devra travailler aussi fort qu'ils l'ont fait lors des derniers matchs pour continuer à connaître du succès, peu importe l'équipe qu'il affronte.

*Propos recueillis par Jean-Philippe Daigle