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Du premier Championnat mondial de hockey féminin en 1990 à aujourd’hui, nos représentantes canadiennes nous ont fait vivre de grandes émotions et c’est loin d’être terminé. Voici un compte rendu des plus grands moments de l’histoire du hockey féminin au pays.

 

1990 - Une première haute en couleur

 

Le rose et le blanc ont pris d’assaut les rues d’Ottawa en mars 1990. La capitale canadienne a accueilli le premier championnat mondial de hockey féminin sanctionné par l’IIHF. La formation nationale portait le rose et le blanc, au grand désespoir de ses joueuses qui ne voulaient pas que leurs uniformes détournent l’attention portée autrement sur leur performance sur la glace. Au total, huit équipes ont pris part à la compétition historique, dont les États-Unis, la Finlande et la Suède. Les représentantes canadiennes ont survolé la phase préliminaire avec aisance en marquant 50 buts contre un seul encaissé lors de leurs trois premières rencontres. Plus d’un million de téléspectateurs étaient rivés à leur écran de télévision pour regarder la finale opposant le Canada aux États-Unis, disputée au Centre municipal d’Ottawa rempli par plus de 9000 personnes. Ce rendez-vous historique a été remporté par l’unifolié au compte de 5-2 et il a mis la table à l’une des plus grandes rivalités de l’histoire du sport. La pionnière France St-Louis était l’une des quatre Québécoises à avoir mis la main sur l’or lors de cette première édition de 1990. Cet événement phare dans l’histoire du hockey féminin mènera à la création de nouvelles compétitions pour les hockeyeuses du pays. Dès l’année suivante, en 1991, la discipline verra le jour aux Jeux du Canada et un an plus tard, en 1992, le CIO annoncera l’arrivée du hockey féminin dans le programme des Jeux olympiques de 1998 à Nagano.

 

2002 - La revanche en sol américain

 

Les larmes ont eu le temps de sécher sur les visages du camp canadien depuis la défaite crève-coeur face aux Américaines aux Jeux de Nagano en 1998. Quatre ans plus tard, l’équipe canadienne, pilotée par Danièle Sauvageau, a l’opportunité d’obtenir sa revanche face à ses grandes rivales, en sol américain, à heure de grande écoute. L’occasion est rêvée. Les deux pays ont croisé le fer à huit reprises lors du calendrier préolympique qui s’est soldé par un balayage complet des Américaines, plaçant davantage le couteau entre les dents des représentantes canadiennes en vue du tournoi ultime. À Salt Lake City, la formation canadienne affichait sensiblement le même noyau de joueuses qu’à Nagano avec le retour dans ses rangs de Hayley Wickenheiser, Cassie Campbell, Danielle Goyette, Jennifer Botterhill, Vicky Sunohara, Lori Dupuis, Jayna Hefford, Geraldine Heaney et l’ajout de jeunes talents en Kim St-Pierre et Caroline Ouellette. Le 21 février 2002, l’heure de la revanche a sonné. À l’extérieur de l'amphithéâtre, les billets trouvent preneurs au prix de 600$ chacun pour assister à ce duel qui s’est conclu par la conquête de la première médaille d’or canadienne en hockey féminin. Les représentantes de l’unifolié ont trimé dur durant cette rencontre âprement disputée, visitant le cachot à treize reprises, soit presque la moitié du match passé en désavantage numérique. Par chance, la jeune gardienne Kim St-Pierre a résisté aux assauts adverses en multipliant les arrêts clés pendant que Ouellette, Wickenheiser et Hefford ont chacune trouvé le fond du filet pour permettre au Canada de signer une victoire de 3-2 face à ses grandes rivales américaines.

 

2006- Duel inattendu pour l’or

 

En 2006, la formation canadienne n’a pas ménagé le moindre effort avec huit mois de préparations intenses à Calgary en vue de la défense de son titre face aux Américaines aux Jeux olympiques de Turin. Une finale qui n’aura finalement jamais lieu. Un véritable choc est survenu sur la glace du Palasport Olimpico, le 17 février 2006, lorsque la Suède a mis abruptement fin au rêve de revanche des États-Unis en demi-finale du tournoi olympique. Une élimination hâtive qui mènera à un duel inégal pour la médaille d’or remporté sans trop de difficulté par le Canada au compte de 4-1 contre cette même Suède. Les représentantes canadiennes ont dominé le tournoi, marquant un total de 46 buts contre deux seuls encaissés en cinq rencontres. Pour cette troisième finale olympique, l’équipe nationale a pu compter sur un effectif expérimenté avec onze joueuses des éditions précédentes dont la Québécoise Danielle Goyette qui a été la porte-drapeau du Canada lors de la cérémonie d’ouverture à Turin.

 

2010 - Scénario de rêve

 

Après huit longues années d’attente, le Canada et les États-Unis se retrouvent à Vancouver en grande finale, un véritable copier-coller de 2002 à l’exception des 16 805 bruyants spectateurs présents dans les gradins qui portent non pas le bleu, mais le rouge en support au pays hôte qui souhaite poursuivre sa domination olympique. Un mélange de jeunesse et d’expérience était percevable au sein de l’équipe canadienne qui a pu à nouveau compter sur ses grandes vétéranes Wickenheiser, Hefford, Botterhill, Kellar, mais également sur de jeunes joueuses de talent comme Catherine Ward, Rebecca Johnston et une Beauceronne de 18 ans nommée Marie-Philip Poulin. Pendant 60 minutes, les deux pays rivaux se sont livrées une bataille de haute intensité, les deux buts du match sont venus du bâton de la plus jeune joueuse de la formation canadienne, Marie-Philip Poulin et à l’autre bout de la patinoire, les Américaines se sont butées à une Shannon Szabados en pleine confiance de ses moyens, se dressant tel un mur pour mener le Canada à un troisième triomphe olympique avec une victoire de 2-0 devant familles et amis en sol canadien. Un scénario de rêve pour les représentantes canadiennes qui ont réussi à blanchir leurs rivales pour la première fois aux Jeux olympiques.

 

2012 - La fin d’une séquence

 

De 2008 à 2011, les Américaines ont raflé trois médailles d’or consécutives aux Mondiaux, une séquence victorieuse inédite face à leurs opposantes canadiennes qui devaient se contenter chaque année de la deuxième marche du podium. En 2012, la compétition quitte le sol européen pour venir s’installer à une heure au sud de la frontière canadienne, à Burlington au Vermont. Le tournoi avait bien mal commencé pour le Canada, battu d’entrée par ses éternelles rivales au compte de 9-2, une sévère correction qui s’était amorcée avec cinq filets américains dans les six premières minutes de jeu. Un match aux antipodes de la grande finale entre les deux pays qui s’est soldée par le but victorieux en prolongation de l’attaquante Caroline Ouellette, qui a du même coup permis le dixième couronnement du Canada au Championnat mondial de hockey féminin.

 

2014 - Le miracle de Sotchi

 

À quelques mois des Jeux de Sotchi, les Canadiennes perdent leur entraîneur-chef Dan Church rapidement remplacé par Kevin Dineen, fraichement congédié par les Panthers de la Floride dans la LNH. Les représentantes de l’unifolié survolent le tour préliminaire avec trois victoires en autant de matchs, dont un gain de 3-2 face aux Américaines, leurs grandes rivales qu’elles ont une fois de plus retrouver lors d’une grande finale riche en rebondissements. À commencer par ce tir hasardeux sur le poteau d’une cage laissée déserte par les Canadiennes à la recherche d’un but pour niveler le pointage en fin de troisième engagement. Ce filet tant désiré est finalement venu du bâton de la dame des grandes occasions, Marie-Philip Poulin, qui a envoyé le match en prolongation avec 55 secondes au cadran. Une fois en temps supplémentaire, Poulin a scellé l’issue de la rencontre en avantage numérique en réussissant un autre doublé olympique qui restera à jamais marqué dans l’histoire du hockey.