Le 5 janvier 2021 a fait oublier, pour 11 joueurs de la formation américaine, la grande déception vécue en Suède le 27 avril 2019. Ce jour-là, cette équipe américaine composée de joueurs nés en 2001 s’était inclinée en tirs de barrage face à la Russie et au gardien Yaroslav Askarov lors de la demi-finale du Mondial des moins de 18 ans. 

 

Les États-Unis, pourtant largement favoris pour remporter ce tournoi avec Jack Hughes, auteur de 20 points en 7 matchs, et Cole Caufield, qui avait inscrit 14 buts dans la compétition, avaient dû se contenter de la médaille de bronze. On disait pourtant de ce groupe de joueurs, nés en 2001, qu’il était le meilleur assemblé par le programme américain qui a vu le jour il y a un quart de siècle.

            

Vingt-et-un mois plus tard, ce groupe tissé serré privé de Jack Hughes (New Jersey), John Beecher (COVID) et Alex Vlasic (COVID) a obtenu son moment de gloire en disputant un match presque parfait mardi soir dans la bulle d’Edmonton, l’emportant 2-0 face à une formation canadienne qui n’avait fait aucun faux pas avant la grande finale.

Onze joueurs de cette équipe U18, qui avaient donc vécu une amère déception, ont goûté aux joies de la conquête de la médaille d’or et c’est pleinement mérité.  

            

S’il est vrai qu’on doit apprendre à perdre avant de gagner, les Américains l’auront prouvé. Après avoir perdu le premier match contre les Russes et Askarov (le même gardien qui avait fait 40 arrêts dans ce match d’avril 2019) au compte de 5-3, la formation de l’entraîneur Nate Leaman a enchaîné avec des gains de 11-0, 7-0, 4-0, 5-2, 4-3 et 2-0, une domination de 33-5 dans les 6 matchs qui ont suivi la défaite du jour de Noël.

            

Mardi, la formation canadienne n’avait aucune réponse à offrir au jeu d’ensemble américain. On sentait que la chimie était meilleure chez nos voisins du sud et c’est comme si avant le match on s’était dit : « Voilà notre chance de reprendre ce qui nous a échappé au U18 ».

            

Mené par Trevor Zegras, auteur de 18 points en 7 matchs, et avec un Spencer Knight au sommet de son art devant son filet, le programme américain signe sa 3e médaille d’or en 9 ans et la 5e de son histoire. On se rappellera de 2021 certes pour le contexte du tournoi, mais aussi pour le nombre de jeux blancs inscrit dans la compétition soit 12 (un record), dont 4 par les champions du tournoi (également un record). La formation américaine peut se vanter d’avoir blanchi deux des puissances mondiales dans le tournoi, soit les Suédois et les Canadiens.

            

En 2019, lorsque les États-Unis avaient défait le Canada 5-2 pour s’assurer du bronze chez les (U18), 13 joueurs canadiens qui étaient sur la glace à Edmonton hier pour recevoir la médaille d’argent avaient vécu aussi vécu cette défaite. 

 

L’histoire du tournoi : Devon Levi

 

Arrivé d’un peu nulle part, le gardien montréalais Devon Levi aura été, selon moi, l’histoire du Championnat mondial junior de 2021. Il a éclipsé les records canadiens de Justin Pogge, terminant la compétition avec une moyenne de buts alloués de 0,75 et celui de Carey Price pour le taux d’efficacité avec un incroyable ,964. 

 

Même s’il n’a concédé que 5 buts en 20 périodes de jeu et signé 3 blanchissages (un autre record), qu’il a été choisi meilleur gardien de la compétition et sélectionné sur l’équipe d’étoile du tournoi, il sort de la bulle d’Edmonton avec une médaille d’argent qui lui laissera sans doute un goût amer dans la bouche. Mardi soir, il n’avait absolument rien à se reprocher dans cette défaite de 2-0. Dire que s’il n’y avait pas eu de pandémie, il n’aurait peut-être même pas été invité au camp de sélection... On ne le saura jamais, mais chose certaine il a saisi sa chance et les Panthers de la Floride ne peuvent que se réjouir d’avoir sélectionné ce gardien aussi tard qu’en 7e ronde.

 

Cinq joueurs de l’édition canadienne de cette année seront admissibles à revenir l’an prochain, soit le gardien auxiliaire Dylan Garand, les défenseurs Jamie Drysdale et Kaiden Guhle, de même que les attaquants Quinton Byfield et Cole Perfetti. Levi, qui a vu le jour le 27 décembre 2001, rate donc la possibilité de revenir pour une 2e année par seulement 5 jours!

 

Un mot en terminant sur l’entraîneur André Tourigny, qui a conduit cette machine dotée de 20 choix de première ronde de main de maître. Certes, il n’a pas obtenu le résultat escompté en cette soirée du 5 janvier 2021, mais il n’a pas à rougir des accomplissements de la formation nationale. Après avoir vécu 52 jours auprès de cette bande de joueurs spéciaux, il a aussi grandi dans cette 5e expérience avec le programme des moins de 20 ans. Sera-t-il de retour en 2022?  Laissons-le réfléchir à la question...

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