Légende: Les joueuse des Pionnières du Cégep de Rimouski.
Tout a commencé lorsque les équipes des Cégeps de catégorie Collégial division 1 (Rimouski, Dawson, Limoilou, etc.) ont reçu un mémo de la part du RSEQ (Réseau du Sport étudiant du Québec) qui leur disait que la ligue avait pris la décision de réduire leurs effectifs à seulement 6 équipes au lieu de neufs, une décision qui en a surpris plus d’un. Mais pourquoi souhaitait-il réduire la ligue à seulement six équipes ? C’est simple le Réseau du Sport étudiant du Québec a dit dans une lettre envoyée aux Pionnières du Cégep de Rimouski qu’elle serait reléguée en division 2 principalement parce qu’elle souhaitait créer une ligue de division 2 et aussi parcequ'il croit que le talent est trop dilué avec neufs équipes donc le RSEQ dit qu’elle devait reléguer certaines équipes dans cette division. Une raison leur a aussi été donnée dans cette fameuse lettre. Premièrement, parce qu’elles jouaient en régions éloignées et dù à cette cause le « manque de talent » et de joueuses ayant joué dans de hautes catégories dans le passé était beaucoup moins élevé que dans les autres cégeps. Si vous me permettez de me donner une opinion sur le sujet, je ne crois pas que le fait d’avoir joué dans de catégories inférieures dans le passé est nécessairement une raison valable, car, le hockey est avant tout un sport d’équipes où tout peut arriver sur la glace lorsqu’une équipe est soudée, bref revenons au coeur du sujet. Lorsque les équipes en question ont reçu l'information que la ligue a décidé qu'elle réduisait ses effectifs, chaque équipe devait expliquer devant le RSEQ pourquoi leur équipe respective devait rester parmi l'élite du hockey féminin au Québec. Malheureusement pour les Pionnières, elles ont envoyé leur réponse un peu trop tard, mais ça na pas empêché le RSEQ de se pencher sur leur cas malgré tout. Suite à plusieurs jours à regarder si le RSEQ devait garder l'équipe du Cégep de Rimouski ou non, une décision fut prise. Malheureusement pour ces dernières elles ont reçu une réponse négative à leur demande contrairement aux autres équipes qui avaient fait la même procédure (Dawson qui va jouer division 1 et Lionel Groux qui ont fermé leur programme). Par la suite certaines équipes ont démontré au RSEQ que la route à faire entre leur Cégep et celui de Rimouski était d'une assez longue durée et qu'ils étaient « tannées » de faire la route, encore une fois ce point a fait pencher la balance dans le fait de reléguer la formation en D2 (division 2). Une chose est sure les joueuses et le personnel des Pionnières ne souhaitent pas en rester là et souhaitent continuer à se « battre » pour rester dans la division 1.
Source: Alain Tremblay
Légende: Les Pionnières du Cégep de Rimouski.
J’ai d’ailleurs pu m'entretenir avec une personne dans l'entourage de l’équipe (Pionnières du Cégep de Rimouski), dont j’ai personnellement décidé de garder l'anonymat pour lui éviter tout éventuel problème, j’ai profité de cette rencontre pour la questionner sur ce sujet chaud. Tout d’abord je lui ai demandé qu'est-ce que ça lui a fait lorsqu’elle a appris qu’elle devait être reléguée en division 2 ? Voici ce qu’elle avait à dire sur ce sujet; « En premier j’ai trouvé ça plate, mais en même temps je comprenais que le RSEQ avait besoin d’envoyer trois équipes en d2 pour faire la ligue donc même si on était déçues leur décision était compréhensible », la personne en question avec qui je me suis entretenu semble bien prendre la décision malgré d’avoir un goût amer sur cet événement. Par la suite, il faut se demander, est-ce que les nombreuses heures d’autobus sont un réel problème pour les joueuses? Prenant en compte qu’elle réside en région éloignée. Voici ce qu’elle a répondu; « Je ne crois pas que cela soit un problème puisque nous étions tous au courant que jouer dans la ligue du RSEQ, qui est la ligue provinciale, amènerait des heures de transports. ». Comme vous pouvez le lire, cette personne croit qu'en allant jouer dans cette catégorie il faut prévoir et être prêt à faire ces fameuses heures d’autobus. Par la suite, je lui ai demandé si elle avait une chose à dire aux auditeurs pour leur faire comprendre à quel point pour elle et son équipe c’est important de jouer parmi la division 1 et voici ce qu’elle avait à dire à ce sujet: « C’est important pour nous de rester d1 parce que nous aimons notre sport qui est aussi une passion pour nous et nous aspirons toujours à devenir meilleur nous mettre d2 nous empêcherait de regarder de l’avant notre parcours dans le hockey féminin ». Par la suite je me demandais pourquoi selon elle le RSEQ devrait réviser votre demande de rester en D1 ? « Parce que je trouve ça injuste le fait que nous sommes les seules à se faire reléguer et aussi parce que les régions n’ont pas moins de potentielles que dans les grandes villes et méritent autant leur place ».
Source: Alain Tremblay
Légende: Les joueuse des Pionnières du Cégep de Rimouski célébrant un but.
Bref, avec tout ce que nous avons appris sur le changement drastique de la catégorie division 1 du Collégial féminin, nous pouvons dire que oui le nombre de joueuses de haut niveau serait probablement plus élevé et concentré dans certaines des institutions scolaires les plus populaires mais, je crois que des écoles comme le Cégep de Rimouski malgré leurs positions géographiquement dans une région éloignée, ne devraient pas être reléguées à la division 2.
Pour conclure, je vous laisse avec une lettre ouverte écrite par un parent sur les médias sociaux:
Source: Parents déconcertés (Facebook)
RSEQ - Incompétence ou insouciance ? Lettre ouverte au Réseau des Sports Étudiants du Québec À qui de droit, Suite à la décision du RSEQ d’éliminer trois équipes du hockey féminin Division 1 pour créer une Division 2, nous aimerions vous faire voir la grossière incompétence ou insouciance dont il a été fait preuve. Trop d’équipe dans la Division 1 ? Talent dilué ? La division 1 compte actuellement 9 équipes. Pour la saison 2020-2021, il n’en restera que 8 puisque le collège Lionel-Groulx a décidé d’abandonner cette offre de service dans son collège. 8 équipes dans une ligue, est-ce réellement trop a a pour conséquence de pour diluer le talent ? Selon le RSEQ, il n’y a pas suffisamment de filles dans le réseau midget pour amener un niveau de qualité aux 9 équipes de la Division 1. Pourquoi le RSEQ ne met pas son énergie à promouvoir le hockey féminin et favoriser le réseau scolaire d’élite afin de populer le bassin pour le collégial ? À la place, le RSEQ décide de faire une ligue à 6 équipes et d’ouvrir une division 2. Baisser les équipes de 9 à 6 en Division 1 ? Le talent sera certainement plus concentré dans les années à venir, tellement concentré que les filles qui, cette année, jouent sur les premier et deuxième trios d’une équipe seront assises au bout du banc ou dans les estrades en tant que réservistes … beau développement! Correction de 9 à 7 car l’équipe de Dawson, aurait contesté la décision du RSEQ d’être reléguée à la Division 2 et, suite à cette contestation, le RSEQ aurait décidé de les maintenir en Division 1. Donc, au final, uniquement l’équipe du Cégep de Rimouski est rétrogradée en Division 2 sous prétexte que le bassin n’est pas assez grand pour populer une équipe de qualité …. Pourtant, malgré la grosseur de son bassin, l’équipe de Rimouski se trouve actuellement en 6e position tandis que l’équipe du Collège de Dawson, alors qu’elle jouit du bassin des grands centres pour populer son équipe, se trouve au dernier rang ! Division 2, viable au Québec ? Le RSEQ est-il conscient de la réalité du hockey féminin au Québec ? Il est évident que les filles de troisième année midget AA ou AAA, plutôt que d’aller dans une équipe de Division 2 et d’y être emprisonnées le reste de leur cursus scolaire, prendront la chance de poursuivre leur développement dans leur équipe midget respective et s’inscriront dans un cégep à proximité. Cela aura pour effet de diminuer le nombre de joueuses et ainsi le bassin de recrutement pour les équipes de Division 2. Une Division 2 avec combien d’équipes : 3, 4, 5 ? Comment vendre aux futures collégiennes d’évoluer dans une division où elles ne joueront que contre les 3 ou 4 mêmes équipes pendant toute la saison ? Belle saison en perspective! Pas assez de bassin local ou régional à Rimouski ? Les critères pour le D1 et le D2 sont les mêmes : 20% des joueuses doivent provenir de la région. Pensez-vous que le recrutement sera plus facile dans la Division 2, que les filles se déracineront de leur région pour faire du “parascolaire”, pour une ligue non-compétitive qui ne leur permettra pas de continuer leur passion à l’université ? Un drôle de ratio pour un réseau des sports étudiants du QUÉBEC … combien d’équipes anglophones vs francophone dans la ligue? Installations sportives d’exception ? Aucune autre ville ou cégep n’offre des installations à la hauteur de celles de Rimouski. Un aréna neuf, une chambre dédiée aux Pionnières, un PEPS, des entraîneurs de qualité, un suivi scolaire … Équipe régionale éloignée ? Si les équipes de Division 1 (sport d’élite) se plaignent de déplacements occasionnels à Rimouski, croyez-vous vraiment que les équipes de Division 2 (parascolaire) seront plus enchantées et auront plus de budget pour se déplacer? Soyons francs, les grands centres sont favorisés … encore! Les régions ne peuvent-elles pas se permettre d’avoir des équipes d’élites elles aussi ? Imaginez si l’équipe de la LHJMQ le Rocket de Montréal refusait de jouer contre l’Océanique de Rimouski, ou si la ligue obligeait à Rimouski de dissoudre leur équipe ? Ont-ils plus de bassin de recrutement que les équipes des grands centres ? Le recrutement à l’extérieur de la province, une problématique ? Heureusement que le RSEQ n’est pas en charge de la ligue Hockey Junior Majeure du Québec, ou encore de la LNH! Si des équipes comme Rimouski regardent au-delà de leur région pour trouver du talent et qu’ils l’importent dans le RSEQ… je n’ai qu’à dire BRAVO! Et en plus, le RSEQ leur reproche. Le classement dans la ligue pèse dans la décision ? Les Pionnières sont présentement 6e sur 9, pourquoi ne pas éliminer Dawson et Saint-Laurent qui se retrouvent au fond du classement ? Les programmes offerts dans les collèges ont-il été considérés ? Est-ce que le RSEQ a considéré les programmes offerts et la diversité pour choisir les collèges qui pourront avoir une équipe de Division 1 ? Par exemple, en éliminant Rimouski de la ligue, les filles qui veulent évoluer dans une équipe compétitive ne pourront plus étudier en technique policière puisque, avec le retrait volontaire de Lionel-Groulx, Rimouski était le seul cégep restant à offrir cette technique. Uniquement dans l’équipe de Rimouski, 5 filles sont dans ce champ d’études, sans compter celles de Lionel-Groulx. Elles devront choisir leurs études et carrières en lien avec la sélection du RSEQ. Le pire dans cette situation est la prise en otage des étudiantes qui se sont inscrites dans un collège pour leur développement, elles ont engagé des frais et investi du temps. La grande majorité (comme dans tout sport d’élite) ont décidé d’étaler leurs études sur une année supplémentaire pour parfaire leur développement sportif. Aujourd’hui, en prenant cette décision sans réfléchir, le RSEQ crée un impact négatif et financier irréparable sur leur cheminement. La gestion d’un changement de cette ampleur doit se faire sur plusieurs années… Une décision des grands décideurs de la grande ville … Une personne paranoïaque, ce que nous ne sommes pas, pourrait penser que les gens de Montréal ne veulent pas se déplacer dans les régions ! Avec une raison comme “le bassin pas assez grand”, qui d’autre que les équipes de Montréal et les environs peut répondre à ce critère. Ce que le RSEQ oublie, c’est que le bassin du cégep de Rimouski n’est pas uniquement le Bas-St-Laurent, le bassin de Rimouski se constitue de toutes les “régions” du Québec. Une fille qui provient d’une région n’aura plus d’autre choix que Montréal pour se développer dans sa passion. Est-ce à dire que les jeunes des régions sont nés pour un petit pain ?? Nous aimerions bien que le RSEQ rende public la lettre d’explication pour le déclassement des Pionnières de Rimouski en Division 2. La lettre qui a été partagée à nos filles et qui commence avec une phrase semblable à « Ne pas copier, ne divulguez pas cette lettre aux joueuses et/ou parents … ». Vous comprendrez que cette lettre sera une lettre sans signature, nous ne voudrions pas brimer ou altérer votre opinion à l’égard de nos filles. Nous souhaitons que le RSEQ révise sa décision, parle publiquement et assume sa décision, comme nous éduquons nos filles à prendre leurs responsabilités. Des parents déconcertés par la décision du RSEQ.
Un Texte de Jean-Michael Fortin