Le nageur québécois Benoit Huot a entrepris de belle façon sa semaine d’essais paralympiques, hier soir, à la piscine du Parc olympique de Montréal. Sans grande surprise, il a terminé au premier rang du 100m dos en signant un chrono de 1 :01 :53. C’est de bon augure pour le vétéran puisqu’il a terminé à seulement deux dixièmes de son meilleur chrono à vie sur la distance.

À exactement cinq mois du début des Jeux paralympiques, Huot estime que sa performance de mercredi est une très bonne nouvelle.

« Je suis pas mal près du niveau de forme que je veux avoir à Londres cet été. Il est parfois plus facile de réaliser un meilleur temps quand nous sommes dans une course (aux Championnats du monde ou aux Jeux paralympiques contre les meilleurs au monde) et non contre la montre. C’est une excellente manière d’entreprendre ma semaine avec mes meilleures épreuves encore à venir. Cela augure bien pour le restant de la compétition.»

Bien que sa qualification aux Jeux paralympiques ne soit pas encore officielle, elle est officieuse et seule une catastrophe pourrait empêcher le nageur de 28 ans de prendre part à ses quatrièmes Jeux. Pour Huot, ces Jeux risquent d’être plus spéciaux que les autres puisqu’il se pourrait bien qu’ils soient ses derniers avant d’accrocher son maillot, son casque et ses lunettes.

« Je veux m‘assurer de profiter de chaque moment qui se déroule présentement car j‘adore ce que je fais. Je compte participer à cinq épreuves à Londres. Et mon objectif est simple : je vise cinq meilleurs temps en cinq épreuves. Réaliser mes meilleurs temps personnels est ma priorité. Par la suite, si la médaille suit, je serai l‘homme le plus heureux », déclare le nageur qui revendique déjà un impressionnant total de 16 médailles aux Jeux paralympiques (six à Sydney, six à Athènes, quatre à Beijing).

Quatre Jeux, c’est beaucoup d’expérience… une expérience que l’athlète de Saint-Hubert souhaite partager avec la nouvelle vague de nageurs canadiens. « Je sens que je suis un « vieux » au sein de l‘équipe, c‘est vrai. Par contre, je veux être un leader en montrant l’exemple avec mes bonnes performances dans la piscine », souligne Huot, qui estime que les Summer Mortimer et Valérie Grand‘Maison seront également à surveiller pour le Canada à Londres.

Avec les années, Huot note aussi que son sport se transforme de plus en plus. Avec les années, les pays se contentent de moins en moins d’envoyer des athlètes aux Jeux paralympiques pour le simple plaisir d’avoir une représentation. Plus que jamais, la haute performance est le mantra au sein des délégations. Les sports paralympiques deviennent donc de plus en plus compétitifs, une situation qui plaît grandement à Huot.

« Il est de plus en plus difficile de réussir à dominer dans plusieurs épreuves comme nous l‘avons fait il y a une dizaine d‘années. Voilà pourquoi je diminue mon programme paralympique et me concentre plus spécifiquement sur deux épreuves individuelles. Je veux bien faire dans ces deux épreuves-là. On sent les Britanniques très « agressifs » dans la quête de la médaille et dans l’excellence sportive paralympique, notamment parce que les Jeux ont lieu chez eux cet été. Mais les Britanniques ont toujours été des pionniers en sports paralympiques. Les Australiens, les Chinois, et les Brésiliens, avec les Jeux de 2016, sont d’autres pays qui voient de plus en plus le mouvement paralympique comme un mouvement sportif de haut niveau. Ces pays investissent énormément dans le développement des sports paralympiques. »

On observe le même phénomène, ici, au Canada. Le Comité paralympique canadien (CPC) avait marqué le coup à Vancouver avec des objectifs ambitieux au chapitre des médailles souhaitées. Le CPC poursuit sur sa lancée en faisant de plus en plus la promotion de ses athlètes comme des athlètes de haut niveau (ce qu’ils sont dans les faits, contrairement à certains préjugés). À cet égard, voici une publicité du CPC en route vers Londres sur Benoit Huot, « super athlète », une initiative qui plaît bien au principal intéressé : « La pub est très « hot ». C’est très bon pour l’image du sport. Ça montre que nous sommes de vrais athlètes et c’est très motivant », de conclure le Québécois.