MONTRÉAL – L'Agence mondiale antidopage (AMA) a décidé mardi de ne pas imposer de nouvelles sanctions à l'agence russe RUSADA, qui avait dépassé de 15 jours la date-butoir du 31 décembre dernier pour lui fournir des données cruciales de son laboratoire à Moscou.

« Plusieurs membres du Comité exécutif ont exprimé leur déception de voir que la date-butoir n'avait pas été respectée mais sont convenus qu'aucune sanction ne devait être imposée pour cela », a expliqué le président de l'AMA Craig Reedie dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion de ce comité, qui devait se prononcer sur d'éventuelles sanctions.

« Nous voulions que ceux qui ont triché rendent des comptes », a-t-il poursuivi. « C'était le sens de la décision du comité exécutif de septembre (qui avait levé la suspension de la RUSADA ndlr), et j'espère que les athlètes et les autres verront que nous faisons des progrès dans ce domaine. »

Le comité exécutif, organe politique composé de représentants des gouvernements et du mouvement olympique, a suivi les recommandations d'un comité indépendant de l'agence, le comité de révision de la conformité (CRC) qui s'était réuni les 14 et 15 janvier, a précisé le communiqué.

L'AMA rappelle toutefois que la RUSADA reste sous surveillance et devra fournir d'ici au 30 juin les échantillons qu'elle pourrait lui demander en vue de réanalyses.

En annonçant le 20 septembre la levée de la suspension de la RUSADA en vigueur depuis 2015, l'AMA avait assorti cette décision controversée de conditions strictes. Parmi elles, la récupération des milliers de données enregistrées pendant les années 2011-2015 au coeur du scandale, devait intervenir avant fin décembre 2018.

Une première mission de l'AMA au laboratoire, mi-décembre, avait échoué, pour raisons « logistiques » selon le Kremlin. Une deuxième mission, dépêchée début janvier, a finalement permis à l'agence de récupérer les données juste avant que le CRC n'envoie ses recommandations au comité exécutif mi-janvier. Soit deux semaines après la date-butoir.

L'enjeu est important pour la Russie, bannie depuis novembre 2015 de toute compétition par la fédération internationale d'athlétisme (IAAF). En décembre dernier, la fédération, qui autorise à concourir des athlètes russes triés sur le volet et sous bannière neutre, avait maintenu les sanctions, en réclamant à nouveau les données des contrôles de l'ancien labo de Moscou.

Depuis fin 2015, les sanctions de l'AMA ont par ailleurs rendu plus difficile l'attribution de grandes compétitions à la Russie, après les JO d'hiver de Sotchi en 2014 et l'attribution de la Coupe du monde de soccer 2018 par la FIFA fin 2010.