Tous les jeunes athlètes qui se sont qualifiés pour la 52e Finale des Jeux du Québec d'hiver ont hâte au 24 février, date où débuteront les compétitions à Alma. Et pour l'haltérophile William Rinfret, c'est encore plus vrai!

Parole de son entraîneur Éric Guénette, du club Fortius, l’haltérophile de Brossard carbure à la pression et la médaille d'or qu'il visera aux Jeux, il l'aura réellement dans sa mire.

« Tous les athlètes sont plus motivés par les grandes compétitions, rappelle Guénette. Dans le cas de William, c'est la même chose, mais poussée à l'extrême! Il performe moyennement quand les enjeux sont moindres, mais quand ça compte, il a du chien! »

Satisfaction modérée malgré un record personnel

Sans surprise, William s'est facilement classé pour les Jeux en offrant une performance honnête mais sans plus aux sélections régionales de la Rive-Sud, le 24 janvier, à La Prairie. À l'arrachée, l'élève de 5e secondaire du Collège Durocher a soulevé des barres de 78 et 81 kg avant de rater celle de 85. À l'épaulé-jeté, même chose : il a réussi 104 et 108 kg, mais a raté son essai de 112.

Même si son total s’avérait un record personnel, 189 kg, William prend ses distances avec sa marque.

« Après la compétition, j'étais content, oui et non. J'étais à peu près certain d'être qualifié pour Alma, mais j'espérais plus. Dernièrement, j'ai pris 3 kg de masse musculaire, donc égaliser seulement ma meilleure marque à l'arraché et réussir 1 kg de moins que mon record à l'épaulé-jeté, il n’y avait rien à célébrer », soutient-il.

Son entraîneur, lui, n'est pas inquiet. « Je connais William; avec lui, c'est à Alma que ça se passera. De toute façon, à plus d’un mois de la vraie compétition, un athlète n'est pas supposé être à son sommet. Sa progression est normale. »

Guénette rappelle d’ailleurs une anecdote significative à propos de son protégé. « Je l'ai accompagné pour sa première compétition d'importance à Saint-Hyacinthe. Il était très calme et les choses allaient bien jusqu'à ce qu'il rate une barre à 37 kg à l'épaulé-jeté. Il l'avait ratée parce qu'il n'avait pas barré ses coudes au jeté. Alors qu'on s'attendait à ce qu'il reprenne à 37 kg, fâché, il a insisté pour avoir la barre à 38 kg, disant qu'il allait "l'égorger". Et il l'a fait sans difficulté! Quand il a un défi, il performe! »

Influencé par Beauchemin-Nadeau et les autres

William s'est lancé dans l'haltérophilie à 11 ans, alors qu’il fréquentait l'école secondaire Antoine-Brossard.

« Mon père avait été culturiste et il voulait que je pratique un sport pour ma santé et pour développer certaines valeurs comme le dépassement de soi, raconte-t-il. Il m'a suggéré l'haltérophilie. J'y suis allé et j'ai tout de suite adoré. Il y avait beaucoup de monde dans le gymnase, dont plusieurs athlètes élites comme Mikaël Gonsalves, Marie-Ève Beauchemin-Nadeau et Marilou Dozois-Prévost. Ils m'ont influencé et c'est devenu un mode de vie que j'aime beaucoup. »

Ce qu'il aime le plus, c’est d’être le dernier athlète à compléter une compétition. « Ça veut dire que tu as été le meilleur; tous les autres te regardent tenter un ultime défi et il y a une ambiance spéciale où je reçois une attention particulière. »

À l’opposé, le plus difficile pour lui est de concilier les études et l'entraînement de façon soutenu. « J'ai parfois des moments où je trouve difficile d'aller au gymnase quand je suis déjà fatigué après l'école, mais quand on côtoie une fille comme Marie-Ève Beauchemin-Nadeau qui, tout comme Maryse Turcotte, a complété des études en médecine tout en participant aux Olympiques, on relative les choses et on fonce! »

Lui qui rêve de compétitionner au niveau international est content de faire partie de la relève élite à Fortius. Il sent qu'il pourrait bientôt inspirer de nouveaux arrivants. «Je ne suis pas une star du tout, mais les plus jeunes qui entrent dans le gymnase et me voient lever une grosse charge sont parfois impressionnés. Tant mieux si ça peut en inciter certains à s'entraîner », conclut-il.