Pour la première fois en un peu plus de quatre mois, Antoine Valois-Fortier a enfilé son judogi lundi soir. En retard dans le processus de sélection olympique en vue des Jeux de 2020, il vise un retour à la compétition en février.

L’athlète de Beauport a été opéré en juillet dernier pour soigner deux hernies discales qui l’affectaient depuis plusieurs années.

« Le retour se fait progressivement. Mon dos va très bien et je suis en bonne forme physique. Maintenant, ça va être de retrouver mes sensations sur le tapis de judo. Pour le moment, je fais surtout du travail technique, sans mettre de résistance », a indiqué le médaillé de bronze des Jeux de Londres en 2012.

Rencontré par Sportcom mercredi, il n’a pas caché que ses semaines à l’écart ont été difficiles. « Ça m’a fait du bien de remettre mon judogi et de finalement pratiquer mon sport. Ça me permet de voir tranquillement la lumière au bout du tunnel qu’a été ce long processus. »

Il n’a pas encore été mis à l’épreuve lors de combats, mais il est optimiste pour les semaines à venir. « Je pense que le temps de judo à intensité maximale qu’il me reste va me permettre de revenir d’ici le début du mois de février. C’est sûr qu’au début il risque d’y avoir une petite nervosité et des ajustements à faire. Je pense que je vais être en mesure de gagner des combats dès la fin février », a-t-il dit.

La période durant laquelle les athlètes doivent amasser des points pour leur qualification olympique a commencé l’été dernier. Valois-Forter a dans l’intervalle raté les Championnats du monde de Bakou, en Azerbaïdjan, et deux tournois de Grand Chelem.

Les Jeux de Tokyo demeurent cependant toujours l’objectif du judoka de 28 ans.

« C’est la seule et unique raison pour laquelle j’ai fait l’opération : pour revenir au meilleur de mes capacités en 2020. Je pense qu’un Antoine en santé, même à bientôt 29 ans, peut très bien performer », a-t-il affirmé.

À son retour à la compétition, il devra rapidement récolter de bons résultats pour rattraper son retard. « Je suis confiant d’y arriver avec mon expérience et le niveau que j’ai démontré avant ma blessure. Je suis un peu celui que personne ne voit venir en ce moment. Dans le meilleur des mondes, je gagne toutes les compétitions jusqu’en avril ou mai. C’est difficile d’établir le nombre de résultats dont j’ai besoin, parce que ça dépend de ce que les autres de ma catégorie font », a-t-il expliqué.

Éliminer la peur

Jusqu’à présent, l’opération s’est avérée être un succès, mais ses problèmes de dos le tracassaient depuis longtemps. Même si Valois-Fortier est confiant, le judoka devra s’assurer d’éliminer toutes petites craintes que la blessure revienne.

« Je pense que durant les derniers mois, le but était de me débarrasser de cette petite peur-là. Pour le moment, ça va bien. Je n’ai aucune douleur qui descend dans ma jambe. C’est une sensation qui est nouvelle pour moi. J’en suis très heureux et j’essaie d’en profiter sans trop me poser de questions. Dans les premières semaines, c’est sûr qu’il y aura encore du travail mental à faire pour m’assurer d’éliminer toutes les petites peurs et les mauvais réflexes reliés à ma blessure. »

Au-delà de tout le travail entourant son retour, le Québécois essaie de profiter de chaque instant. Ce sera d’ailleurs le mot d’ordre pour lui à partir de maintenant.

« C’est sûr qu’il ne me reste pas 10 ans de judo, alors je veux juste en profiter. Je veux aller chercher le meilleur de chaque compétition et de chaque journée d’entraînement. Je veux savourer mes petites victoires et vivre mes petites défaites avec le sourire », a-t-il confié.

« Je n’ai pas de date de retraite précise en tête, mais les matins sont de plus en plus difficiles en vieillissant », a terminé Valois-Fortier.