SOTCHI, Russie - Charles Hamelin n'est pas pressé d'essayer la nouvelle combinaison que les patineurs canadiens de courte piste porteront en compétition aux Jeux de Sotchi. Le double médaillé d'or olympique de Vancouver ne la revêtira que pour la première épreuve à laquelle il participera, le 1500 mètres lundi.

«On nous dit que c'est la combinaison la plus `rapide' des quatre dernières années, a commenté Hamelin, mercredi. Ça n'a rien à voir avec la combinaison `normale' faite de lycra. Le nouveau matériel utilisé est plus aérodynamique. Pour un patineur comme moi, qui aime prendre les devants dans les courses, je vais moins me fatiguer parce qu'il y aura moins de résistance. Ça peut faire la différence entre gagner une médaille d'or ou une d'argent.»

Le sujet des nouvelles combinaisons est quelque peu tabou dans l'entourage de l'équipe canadienne. En réponse à une question, le directeur du programme canadien, Yves Hamelin, a dit en conférence de presse, mercredi, «qu'on ne dévoilera pas tous nos secrets».

L'avantage technologique est tout autant important que les volets tactique et psychologique, en courte piste. On raconte que les patineurs des Pays-Bas porteront des casques révolutionnaires sur le plan de l'aérodynamisme.

Objectif : 5 médailles

Pour revenir à la nouvelle combinaison, Hamelin n'est pas allé jusqu'à dire qu'elle conférera aux Canadiens le même avantage que pour les nageurs qui ont utilisé les combinaisons en polyuréthane, interdites depuis 2010.

«Nous aurons un avantage certain avec ce nouveau concept-là, a argué le père de Charles et de François Hamelin, autre membre de l'équipe canadienne. Un patineur qui va se retrouver à l'avant d'une course va voir sa charge de travail diminuer. Mais pas au même niveau que pour les nageurs. Cela dit, chacun des aspects que nous pouvons améliorer représente un avantage pour nous.»

Les patineurs canadiens de courte piste sont donc confiants d'égaler leur récolte de cinq médailles des Jeux de Vancouver.

Charles Hamelin, âgé de 29 ans de Sainte-Julie, souhaite répéter son exploit de Vancouver, en ajoutant deux médailles à son palmarès.

Les attentes sont élevées

«La pression est moins forte en ce sens que j'ai déjà gagné deux médailles d'or. On ne pourra jamais me les enlever. Ici, je veux démontrer que je suis un patineur amélioré depuis 2010. L'objectif est de rentrer à la maison avec deux autres médailles.»

Son amie de coeur, Marianne St-Gelais, double médaillée d'argent à Vancouver, a aussi deux médailles dans sa mire, du côté féminin.

La patineuse de Saint-Félicien, qui vise des médailles au 500 mètres et au relais, assure qu'elle ne modifie pas son approche en l'absence de la grande championne chinoise Wang Meng, qui s'est fracturé une cheville il y a une dizaine de jours.

«C'est sûr que je me suis entraînée depuis quatre ans en fonction de la battre ici. Mais je ne changerai rien. Ce que j'ai fait comme préparation pour elle, je vais l'appliquer pour les autres.»

Les courses devraient être plus enlevantes et pimentées de plus de dépassements, sans la Chinoise.

«La principale différence sera visible dans le déroulement des courses, a opiné St-Gelais, âgée de 23 ans. La médaille d'or est dorénavant plus accessible pour moi, mais pour d'autres aussi. Les courses seront plus serrées, il devrait y avoir plus de dépassements.»

Un grand retour

Les JO de Sotchi marqueront le grand retour de Marie-Ève Drolet, qui effectue un retour à l'olympisme après une absence de 12 ans. Drolet n'était âgée que de 20 ans quand elle a été médaillée de bronze du relais féminin aux Jeux de Salt Lake City, en plus de prendre le quatrième rang au 1000 mètres. Cette année, elle aimerait regagner une médaille au relais et, qui sait, effacer la quatrième position de 2002 en remportant une médaille individuelle.

«Je suis contente de me voir offrir une deuxième chance parce que je conserve un brin d'amertume de cette quatrième place.»

Les athlètes ont souligné que tout se déroule à merveille pour eux au village des athlètes ainsi qu'à l'entraînement.

«Nous sommes à l'intérieur de la bulle olympique. On ne subit pas la grosse sécurité tout autour. Mais on en entend parler, a mentionné Charles Hamelin. À l'entraînement, la qualité de la glace a laissé à désirer au début, mais on a apporté les ajustements nécessaires.»