JOHANESBOURG - Les procureurs sud-africains porteront en appel le verdict et la sentence d'Oscar Pistorius, qui a reçu une peine de cinq ans de prison après avoir été reconnu coupable d'homicide volontaire.

Le porte-parole des procureurs sud-africains, Nathi Mncube, a dit lundi que les documents nécessaires seront soumis au tribunal d'ici quelques jours.

Les motifs de l'appel seront dévoilés ultérieurement.

Le procureur en chef Gerrie Nel et son adjointe, Andrea Johnson, ont « travaillé ardemment à étudier le verdict, à faire des recherches et à consulter des experts juridiques dans le but d'établir s'il y avait matière suffisante à aller en appel du verdict et de la sentence », a fait savoir la National Prosecuting Authority, qui chapeaute le travail des procureurs en Afrique du Sud.

Pistorius, qui est âgé de 27 ans, a commencé à purger sa peine le 21 octobre. Il avait été acquitté des accusations de meurtre qui pesaient contre lui mais reconnu coupable d'une accusation moins grave, celle d'homicide volontaire, en lien avec la mort de sa petite amie Reeva Steenkamp, le 14 février 2013.

Le champion paralympique serait admissible à une libération conditionnelle après 10 mois derrière les barreaux, après quoi il complèterait sa peine chez lui.

La décision de porter la sentence en appel signifie qu'il pourrait éventuellement être reconnu coupable de meurtre et donc écoper d'une peine beaucoup plus lourde, soit un minimum de 15 ans de prison.

L'avocat de Pistorius, Brian Webber, n'a pas voulu commenter, tandis que l'oncle de Pistorius, Arnold Pistorius, a rendu publique une brève déclaration au nom de la famille, disant : « Nous prenons note de l'annonce faite par l'État. Le processus légal doit suivre son cours. »

Certains experts croient que la juge Thokozile Masipa a possiblement mal appliqué une loi sud-africaine, « dolus eventualis », stipulant qu'un individu doit être reconnu coupable de meurtre s'il a agi tout en sachant qu'il risquait de causer la mort d'une autre personne.

Les experts ont remis en question comment la juge Thokozile Masipa a pu statuer que Pistorius n'avait pas anticipé qu'un décès pourrait survenir quand il a décidé de tirer quatre fois d'une courte distance en direction de la petite salle de bains de sa résidence de Pretoria, atteignant Steenkamp à la hanche, au bras et à la tête.