Le juriste canadien Richard McLaren, à l'origine du rapport ayant révélé les accusations de dopage institutionnel en Russie entre 2011 et 2015, a estimé vendredi que des « centaines » de cas de dopage pourraient être contenus dans les données du laboratoire de Moscou, auxquelles l'Agence mondiale antidopage (AMA) a eu accès ces derniers jours.

Interrogé sur le nombre de cas concrets que ces données pourraient fournir, le Canadien a évoqué « une fourchette située entre 300 et 600 » cas, même s'il a insisté sur le fait qu'il s'agissait de « suppositions ».

« Certaines (données) devront être recoupées et analysées pour déterminer leur authenticité. Cela n'aura pas lieu en quelques jours », a souligné le juriste canadien, interrogé par la chaîne allemande ARD, avant de revenir sur les événements des dernières semaines, au cours desquelles les experts de l'AMA ont dû patienter au-delà de la date limite du 31 décembre pour se voir offrir l'accès aux données.

« C'est intriguant de revenir en arrière et de penser à ce qu'il s'est passé en décembre: ils n'étaient pas prêts à fournir les informations, et dix jours plus tard environ, en janvier, ils le sont, a-t-il résumé. Je pense que ce qu'il s'est passé n'a rien à voir avec l'AMA, il s'agissait d'une lutte de pouvoir au sein de la Russie. »

« Mon espoir est que (l'AMA) ait obtenu les données complètes et véritables », a poursuivi M. McLaren. L'obtention de ces données avant le 31 décembre était une condition stricte fixée par l'AMA lorsqu'elle avait accepté le 20 septembre de lever les sanctions envers l'Agence antidopage russe (Rusada), suspendue depuis novembre 2015.

Depuis le début de l'affaire russe, les fédérations internationales sont confrontées à une insuffisance de preuves directes pour impliquer des sportifs et ouvrir des procédures disciplinaires, alors que, d'après les enquêtes indépendantes de Richard McLaren, missionné par l'AMA, le système mis en place aurait bénéficié à un millier de sportifs, dans une trentaine de disciplines.