BOSTON - Deux bombes ont explosé lundi près de la ligne d'arrivée du marathon de Boston, faisant trois morts et au moins 144 blessés, ont annoncé les autorités.

Un bilan qui s'alourdit à Boston
Un bilan qui s'alourdit à Boston

Une des personnes tuées serait un garçon de 8 ans. Selon un proche de la famille, la mère et la soeur de l'enfant ont également été blessées alors qu'elles attendaient de voir le père qui participait à la course.

Les autorités n'ont donné aucune précision sur l'identité des personnes tuées ou blessées.

Un fonctionnaire de la Maison-Blanche, parlant sous le sceau de l'anonymat, a indiqué que ces explosions étaient considérées comme des attentats terroristes.

Un représentant des services de renseignement américains a révélé que deux autres engins explosifs avaient été découverts à proximité de la ligne d'arrivée, un indice qu'il s'agissait d'une attaque bien planifiée et coordonnée.

À la Maison-Blanche, le président Barack Obama a promis que les responsables seraient traduits en justice. « Nous ne savons toujours pas qui a fait cela et pourquoi. Mais soyez-en sûrs; nous irons au fond des choses. »

Les autorités n'ont fourni aucun détail sur le motif ou l'identité des gens derrière ces deux déflagrations. Lundi soir, aucun suspect n'avait été arrêté et personne n'avait revendiqué l'attaque. Le FBI a pris l'enquête en main.

Les hôpitaux de la ville ont rapporté qu'au moins 144 personnes avaient été blessées et que 17 d'entre elles se trouvaient dans un état critique.

Les deux explosions se sont déroulées presque simultanément à environ 90 mètres de distance l'une de l'autre, renversant des spectateurs et au moins un coureur, faisant éclater les fenêtres et noyant la rue de fumée.

Elles sont survenues environ quatre heures après le début de la course. À ce moment particulier, plus de 17 000 des participants avaient complété le parcours, mais quelque 4000 autres avaient franchi le 38e kilomètre et se dirigeaient vers la ligne d'arrivée.

Quelque 23 000 coureurs, dont plus de 2000 Canadiens, ont participé au marathon, l'un des plus anciens et prestigieux au monde. La course a lieu le jour des Patriotes, qui commémore les premières batailles de la révolution américaine à Concord et Lexington en 1775.

Le commissaire de la police de Boston, Edward Davis, a demandé aux gens de rester à l'intérieur et d'éviter les foules alors que des escouades s'affairaient à vérifier tous les sacs et objets abandonnés le long du parcours du marathon.

Il a affirmé que les enquêteurs ne savaient pas si les bombes avaient été dissimulées dans des boîtes aux lettres ou des poubelles et que les autorités n'avaient pas reçu de renseignements concernant une possible attaque avant l'événement.

L'administration de l'aviation fédérale américaine a suspendu les vols à basse altitude dans un périmètre de quelque cinq mètres autour du site des deux explosions.

Barack Obama a été informé de la situation par sa conseillère à la sécurité nationale, Lisa Monaco. Il a assuré au maire de Boston, Tom Menino, et au gouverneur du Massachusetts, Deval Patrick, que son administration leur fournirait tout le soutien dont ils avaient besoin.

À quelques kilomètres de la ligne d'arrivée du marathon et presque à la même heure, un feu a éclaté au musée John F. Kennedy. Le commissaire Davis a affirmé que l'incendie était peut-être d'origine criminelle, mais qu'il ne semblait pas être lié aux deux explosions.

Environ quatre heures après le début de la course et deux heures après que le gagnant chez les hommes eut franchi la ligne d'arrivée, une puissante déflagration s'est produite du côté nord de la rue Boylston, juste avant la passerelle érigée au-dessus du parcours pour les photographes et les caméramans. Une autre explosion a été entendue quelque secondes plus tard.

Les marathoniens qui continuaient la course ont été redirigés vers un autre endroit.

Roupen Bastajian, un policier du Rhode Island âgé de 35 ans, venait de terminer le marathon lorsqu'il a entendu les déflagrations.

« Je me suis précipité vers le site de l'explosion. Il y avait plein de gens sur le sol, a-t-il raconté. Nous avons commencé à retirer les barrières de sécurité. Entre 25 et 30 personnes avaient perdu une jambe ou même deux jambes. »

« Les secouristes ont commencé à emmener des gens à qui il manquait des membres », a pour sa part relaté Tim Davey, un autre coureur originaire de la Virginie. Sa femme et lui ont tenté d'empêcher leurs enfants de voir cet horrible spectacle.

« Ils n'arrêtaient plus d'emmener des blessés, a renchéri son épouse, Lisa. La plupart d'entre eux étaient conscients, mais avaient l'air sous le choc. »

Le match de hockey qui devait avoir lieu lundi soir à Boston entre les Bruins et les Sénateurs d'Ottawa a été annulé. Celui des Celtics de Boston, de la NBA, qui devait être présenté mardi a également été reporté.

Les services de police de New York et de Los Angeles ont annoncé lundi qu'ils avaient renforcé la sécurité aux hôtels et autres lieux importants de la ville à la suite des explosions survenues à Boston.

Trois Québécois témoignent

Trois Québécois, qui participaient à l'événement et qui ont parlé à RDS, étaient aussi en état de choc.

« Ça s'est passé près de l'arrivée. Ce qu'on entend à la télévision, c'est que les explosions se seraient produites dans un magasin de sport, a dit Michel Filteau. Je ne comprends vraiment pas pourquoi le marathon de Boston était la cible. »

marathon de Boston

« Les gens sont contents que tout soit passé. Il y a un peud'inquiétude aussi, mais en général les gens sont demeurés calmes, » a ajouté Jean-Paul Compaore.

« Quand j'ai vu l'explosion, je venais de passer le fil d'arrivée, a expliqué Sonia Sabourin. J'avais vu ma mère dans ce coin-là, alors j'ai paniqué. Je me suis dirigée à l'hôtel le plus rapidement possible. J'étais en état de choc. En me rendant, j'ai vu des gens sur les civières. C'était la folie dans les rues. »

De la fumée s'échappait du lieu où les bombes ont explosé, noyant les drapeaux qui jalonnaient le parcours du plus vieux et du plus prestigieux marathon au monde. Les images tournées par les hélicoptères des chaînes télévisées montrent de grandes flaques de sang sur le pavé.