Noah Lyles complète son doublé au 200 m; Andre De Grasse 6e
L'Américain Noah Lyles a remporté le 200 m, jeudi aux Mondiaux d'athlétisme de Budapest.
Lyles, qui s'était imposé au 100 m dimanche dernier, a parcouru les 200 m en 19,52 secondes. Il complète un premier doublé sur les deux distances depuis Usain Bolt, qui l'a fait pour la troisième et dernière fois en 2015.
Le Canadien Andre De Grasse s'est contenté du sixième rang avec un temps de 20,14 secondes.
« J'ai fait la finale malgré cette saison difficile, a dit De Grasse. Pour être honnête, je n'aurais pas dû être là. Je n'aurais pas dû participer à cette finale, juste par comment que ma saison se déroulait. »
C'est la première fois dans sa carrière que De Grasse ne monte pas sur le podium lors d'une compétition internationale majeure – les Olympiques et les Mondiaux. Il ne s'était pas qualifié pour le 100 mètres cette saison.
« Mentalement, je sais que je suis à 100 %, donc je dois continuer à travailler physiquement, a ajouté le Canadien. Je dois continuer à m'entraîner, être constant et en santé lorsque ça compte vraiment. Ce sont les choses que je dois travailler pour la prochaine année. »
Lyles (26 ans) a devancé un autre Américain, le jeune Erriyon Knighton (19,75), et le jeune Botswanais Letsile Tebogo (19,81), déjà sur le podium du 100 m dimanche. Il est désormais triple champion du monde du demi-tour du piste.
Avec ce doublé, et un troisième sacre consécutif sur 200 m, Lyles s'affirme un peu plus comme un des visages de l'athlétisme mondial, à un an des JO-2024 à Paris.
Le demi-tour de piste est décidément sa chasse gardée, son territoire : l'Américain y est aussi le troisième homme le plus rapide de l'histoire (19,31 en 2022), ne s'est plus incliné depuis la finale olympique 2021 (3e) et l'a bouclé en moins de vingt secondes plus souvent que Bolt.
Début juin, Lyles et Bolt s'étaient croisés à Kingston, le Jamaïcain glissant quelques mots à l'oreille de son futur successeur : « t'es bon mec, content de te voir. Notre sport a besoin de ça, on a besoin d'une personnalité. »
« Usain Bolt l'a fait (le doublé), et le fait qu'il m'ait parlé pour me dire qu'il me suivait et me respectait, c'est incroyable », a lancé Lyles en conférence de presse.
« Ce doublé représente beaucoup de travail. J'ai beaucoup dit que je n'avais pas de pression, mais évidemment il y en avait. Le 100 mètres, c'était surtout du fun. Le 200 mètres, c'est là où j'ai fait mes plus grosses performances, mes deux premiers titres mondiaux, c'était personnel. »
Au total, en ajoutant l'or du relais 4x100 m masculin partagé en 2019, il s'agit du cinquième titre mondial de sa carrière.
En finale du 100 m dimanche, Lyles avait amélioré son record personnel de trois centièmes et égalé la meilleure performance mondiale de la saison pour s'imposer devant Tebogo et le Britannique Zharnel Hughes, tous deux crédités d'un temps de 9 sec 88 et départagés au millième de seconde.
Tebogo, double champion du monde juniors du 100 m (2021 et 2022) et promesse de l'athlétisme mondial, était alors devenu le premier sprinteur africain à se faire une place sur le podium mondial du 100 m masculin dans l'histoire, à vingt ans.
Knighton (19 ans) continue lui sa progression, un an après avoir été médaillé de bronze mondial du 200 m.
Plus tôt dans la journée, l'équipe canadienne au relais 4x100 mètres, sans De Grasse, ne s'est pas qualifiée pour la finale. Elle ne sera donc pas en mesure de défendre son titre acquis en 2022 en Oregon.
Jackson conserve son titre chez les dames
La Jamaïcaine Shericka Jackson a écrasé la finale du 200 m avec le deuxième meilleur chrono de tous les temps (21,41, 0,1 m/s de vent), à sept centièmes du record du monde de l'Américaine Florence Griffith-Joyner (21,34 en 1988).
Jackson (29 ans), déjà titrée en 2022, a devancé les Américaines Gabby Thomas (21,81) et la championne du monde du 100 m Sha'Carri Richardson (21,92).
La Jamaïcaine a ainsi remporté une dixième médaille, répartie sur quatre éditions des Championnats du monde, et sur cinq discipline différentes (100, 200, 400, 4x100 et 4x400 m).
Surtout, elle s'est encore rapprochée du vieux record du monde de « Flo-Jo », après avoir déjà couru en 21 sec 45 en 2022 pour conquérir un premier titre sur 200 m à Eugene (Oregon, Etats-Unis).
Jackson, en argent sur le 100 m dimanche dernier, n'a laissé aucune chance à ses adversaires et pris sa revanche sur l'Américaine Sha'Carri Richardson.
Richardson n'a pas démérité en établissant un nouveau record personnel pour décrocher à 23 ans sa deuxième médaille mondiale, après son titre retentissant sur 100 m.
Thomas s'empare elle d'une première médaille aux Mondiaux à 26 ans après avoir décroché le bronze olympique sur la distance à Tokyo en 2021.