Le coureur Guillaume Ouellet espérait monter sur le podium du 5000 mètres (T13) à Tokyo, lui qui avait fini en quatrième place aux Jeux de Rio. Samedi matin aux Jeux paralympiques de Tokyo, le Victoriavillois a terminé au cinquième rang de l’épreuve en stoppant le chronomètre à 14 minutes 47,47 secondes.

L’Espagnol Yassine Ouhdadi El Ataby a su résister à la remontée de l’Australien Jaryd Clifford pour s’imposer en 14 min 34,13 s. Aleksandr Kostin du Comité paralympique russe a complété le podium.

Contrairement aux Jeux de Rio, Guillaume Ouellet avait rayé le 1500 mètres de sa liste à Tokyo pour mettre toutes les chances de son côté. L’autre carte dans son jeu était d’imposer un rythme élevé afin que la course ne se termine pas au sprint, ce qui aurait été à son désavantage.

« C’est sûr que je suis déçu du résultat, mais je suis quand même fier d’avoir essayé et d’avoir suivi mon plan de match. Je n’ai jamais fait une course où il faisait aussi chaud ! »

Après un lent début de course, Ouellet a pris les commandes de la course avec sept tours et demi à faire. Le rythme imposé par le Québécois a étiré le peloton et notamment éjecté le Marocain El Amin Chentouf, médaillé d’or de la spécialité aux Jeux de Londres et vice-champion paralympique à Rio.

« La stratégie de course avait été élaborée avec mon entraîneur (Dany Racine). Je sais que mes adversaires ont un meilleur sprint final que moi. Si la course n’était pas assez rapide, il fallait que j’aille en avant pour accélérer le rythme un peu et fatiguer les gars le plus possible. Un, ça n’a pas été assez (vite) et deux, ça m’a fatigué aussi un petit peu trop tôt », a convenu le coureur, ajoutant que les trois médaillés sont tous d’excellents finisseurs qui l’avaient devancé aux mondiaux de 2019.

Ouellet a commencé à montrer des signes de fatigue avec trois tours à faire alors que l’Australien Clifford soufflait dans son cou. Le Britannique David Devine a pris les commandes de la course à deux tours de la fin et Ouellet a glissé au quatrième rang en tentant de s’accrocher à l’Espagnol. Les efforts du coureur de 34 ans n’ont pas été suffisants pour garder sa quatrième place et il s’est fait dépasser par le Russe et son guide avec 500 mètres à faire.

« On doit y aller avec nos forces et nos faiblesses. […] C’était la meilleure course qui me permettait d’avoir une bonne chance de médaille. Je suis fier d’avoir essayé et fier de ma préparation. Ça n’a pas été facile la dernière année pour les athlètes canadiens et québécois. Ils ont montré beaucoup de résilience », a poursuivi celui qui avait assuré sa qualification paralympique grâce à un temps de 14 min 24,6 secondes au New Jersey, le printemps dernier, dans une course courue avec des athlètes non handicapés.

Le champion du monde 2015 du 5000 m (T13) a-t-il fait ses derniers tours sur une piste paralympique ?

« Avant la pandémie, je pensais peut-être que les Jeux de Tokyo seraient mes derniers. J’aimerais revivre cette expérience avec ma famille une dernière fois en 2024. J’aime encore beaucoup m’entraîner et ce n’est que partie remise, même si je ne rajeunis pas. »