LAVAL, Qc - Même si nous n'en sommes qu'aux premiers balbutiements du cycle olympique qui culminera avec la tenue des Jeux d'hiver de Pékin en 2022, le directeur haute performance de Patinage Canada, Mike Slipchuk, s'est dit très enthousiaste pour l'avenir.

L'homme de 52 ans a notamment eu de bons mots pour l'Albertain Keegan Messing, qui s'est adjugé la médaille d'argent chez les hommes aux Internationaux Patinage Canada, ce week-end. Selon lui, la performance de Messing n'avait toutefois rien de surprenant.

« Keegan a connu une très bonne saison l'an dernier en Grand Prix, et il a pris part aux Jeux olympiques, a d'abord rappelé Slipchuk. Et je crois que c'est simplement la suite logique pour lui cette saison. Il est l'un de nos vétérans, il a l'expérience, et je crois qu'il a beaucoup appris des deux dernières campagnes en compagnie de Patrick (Chan), Tessa (Virtue) et Scott (Moir).

« Vous savez, ce n'est pas évident de patiner devant ses partisans, après avoir remporté le programme court, et de devoir se mesurer à un patineur tel que Shoma (Uno), a-t-il ajouté. Ça prend des nerfs d'acier, et nous sommes très fiers de constater qu'il a relevé le défi avec brio. »

Si l'équipe masculine semble être sur la bonne voie avec Messing, Nam Nguyen et Roman Sandovsky, les choses semblent être plus incertaines du côté des dames.

En l'absence de Kaetlyn Osmond, partie en sabbatique, et Gabrielle Daleman, qui a pris une pause pour se refaire une santé, l'Ontarienne Alaine Chartrand et la Québécoise Alicia Pineault ont pris la relève. Chartrand a fini huitième et Pineault, de Varennes, a suivi au 10e échelon parmi les 11 compétitrices inscrites à cette deuxième escale du Grand Prix de l'ISU.

Malgré cela, Slipchuk, qui a remporté les Championnats canadiens de patinage artistique en 1992 et s'est classé neuvième aux Jeux olympiques d'Albertville en 1992, s'est fait rassurant.

« Nous utilisons habituellement nos deux premières années post-olympiques pour analyser nos patineuses et voir leur progression. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que nous fassions des expériences en ce moment, a dit l'ex-patineur originaire d'Edmonton. Ceci étant dit, quand Kaetlyn aura terminé sa tournée, elle va s'asseoir et réfléchir à son avenir, et nous sommes confiants que Gabrielle reviendra au sein de l'équipe à temps pour l'an prochain.

« Quant à Alicia, elle a connu une bonne première saison chez les seniors l'an dernier, et on peut voir qu'elle gagne en confiance au fil des compétitions, a mentionné Slipchuk. Elle est plus forte, a gagné en constance, et pour nous, elle était une incontournable pour faire partie de notre rotation de patineuses lorsqu'une place se libère, comme ce fut le cas à Laval. Elle a très bien réagi, surtout pendant le programme court vendredi. »

Il reste que les patineuses québécoises nous avaient habitué à de grandes performances au cours des dernières décennies. C'était notamment le cas avec Joannie Rochette, l'ambassadrice des Internationaux Patinage Canada, qui s'est risquée à une explication pour la situation actuelle.

« C'est sûr qu'à mon époque, il y avait Cynthia Phaneuf et moi-même. Nous étions plusieurs Québécoises sur le circuit, a-t-elle d'abord évoqué. Il y a peut-être eu une petite baisse, mais je crois qu'il y a des cycles, des vagues. Je crois donc que c'est plutôt parce que les autres provinces se sont élevées à notre niveau. C'est une vague, c'est le fruit du hasard. »

D'autre part, Slipchuk a également eu de bons mots pour le couple formé de Kristen Moore-Towers et Michael Marinaro, ainsi que pour les danseurs Piper Gilles et son partenaire Paul Poirier. Ceux-ci ont d'ailleurs procuré deux médailles de bronze supplémentaires au Canada à la Place Bell.

« Ils (Gilles et Poirier) ont connu un très bon début de saison en remportant le trophée Nebelhorn en septembre, a souligné Slipchuk. Leur programme libre est fabuleux, et j'ai beaucoup aimé comment ils ont réagi après leur contre-performance la veille en danse rythmique. Nous sommes très fiers de ce qu'ils ont accompli cette semaine. »

Slipchuk s'est également dit très impressionné par l'intérêt des Québécois pour le patinage artistique, surtout en l'absence de têtes d'affiche de la belle province.

« Je n'ai pas les chiffres pour le week-end, mais je dirais que grosso modo 80 pour cent de la partie inférieure de l'amphithéâtre était plein chaque jour, a-t-il évoqué. Vous savez, nous ne sommes pas dupes. Même si la représentativité québécoise était un peu plus faible cette année, les spectateurs se sont déplacés, malgré la mauvaise température, pour voir les plus grands noms de la planète s'exécuter devant eux. Ç'a été une très belle compétition, dans un amphithéâtre à la fine pointe. »

Ainsi, à l'instar de nombreux patineurs rencontrés au cours du week-end, Slipchuk a ajouté qu'il avait déjà très hâte aux Championnats du monde qui auront lieu au Centre Bell en 2020.

« Ce sera grandiose », a-t-il promis.