Vêtue de son manteau de l’équipe canadienne, Audrey Phaneuf était assise dans les gradins de l’aréna Maurice-Richard en fin de semaine, aux Championnats du monde de Montréal. La patineuse sur courte piste de 21 ans était la réserviste de l’équipe olympique féminine cette saison. Elle a donc eu peu d’occasions d’enfiler ses patins en compétition.

« Ma saison est terminée », a-t-elle affirmé, tout en répondant aux nombreuses demandes d’autographes des élèves des écoles primaires qui faisaient la file.  

« Ç’a été une drôle d’année. J’ai suivi l’équipe à temps plein. Je devais être investie mentalement et physiquement, comme si je faisais partie du groupe même si je ne participais pas aux grandes compétitions », a-t-elle expliqué.

Il n’y avait pas de déception dans sa voix. Bien sûr, Phaneuf aurait aimé représenter le pays aux Jeux olympiques de PyeongChang ou devant les nombreux partisans rassemblés à Montréal, mais elle était en paix avec son rôle de sixième patineuse.

« J’étais bien avec cette position-là. Je me voyais plus ou moins faire les Jeux olympiques. Je ne me sentais pas totalement prête. Je n’aurais pas dit non, mais je trouve que mon rôle me convenait bien. J’ai regardé les courses en essayant d’apprendre le plus possible pour me préparer pour le prochain cycle. »

La patineuse n’a cependant pas caché qu’elle a eu besoin d’un peu de temps pour s’y faire. Elle voyageait avec le groupe, se préparait, s’entraînait, mais quand le signal de départ des compétitions se faisait entendre, elle était loin de la glace.

« Ç’a été dur au début. Je ne trouvais pas ma place, mais ça s’est rapidement dissipé. Les filles ont été super gentilles avec moi. Elles m’ont fait sentir que je faisais partie de l’équipe, qu’on était une équipe de six et que tant qu’elles n’étaient pas parties aux Jeux olympiques, je ferais partie de cette équipe-là. La motivation est revenue rapidement », a raconté Phaneuf.

Loin des projecteurs, elle s’est concentrée sur sa mise en forme. Elle n’a pu travailler sa stratégie, mais croit que son corps est maintenant plus fort qu’il l’était l’été dernier.

« Je ne dirais pas que c’est un avantage d’avoir été réserviste. C’est sûr que j’ai vu beaucoup de courses et que c’était instructif, mais j’ai beaucoup moins patiné. J’ai travaillé beaucoup sur ma composition corporelle. Je me suis beaucoup entrainée physiquement. Je ne dirais pas que c’est un avantage, mais pas un désavantage non plus », a précisé l’athlète de Saint-Hyacinthe.

Un an avant les sélections olympiques du mois d’août dernier, Phaneuf a pris une pause de quelques mois, comme l’avait fait sa coéquipière Kim Boutin en 2016. Elle avait besoin de prendre du recul pour faire le point sur sa carrière de patineuse.

Elle savait qu’elle se battait pour la sixième place quand elle s’est présentée à la compétition qui servait de laissez-passer pour les Jeux de 2018.  Après avoir  finalement été partie intégrante de la préparation de l’équipe féminine en vue du grand voyage en Corée du Sud, elle est maintenant plus motivée qu’elle ne l’a jamais été.

En 2022, elle croit que le scénario sera bien différent. « On dirait que plus l’année avançait, plus j’étais motivée pour les prochaines années. Quand j’ai commencé la saison en septembre, c’était dur de m’imaginer que ma prochaine grande compétition était dans un an. Mais c’est de plus en plus proche. J’ai hâte. »