MONTRÉAL – Des cinq athlètes qui formaient l’équipe canadienne féminine de patinage de vitesse courte piste aux Jeux olympiques de Vancouver il y a 10 ans, une seule est encore active sur la scène sportive internationale. Il s’agit de Valérie Maltais, qui continue à faire des tours de piste sur deux lames, désormais sur l’anneau de 400 m de la discipline de longue piste.

La fin de semaine dernière aux Championnats du monde, l’athlète originaire de La Baie a fait partie des trois Québécois qui ont été médaillés à Salt Lake City avec Laurent Dubreuil (bronze au 1000 m) et Antoine Gélinas-Beaulieu (bronze au départ groupé).

Un an et demi après son changement de discipline, Maltais est montée elle aussi sur la troisième marche du podium de la poursuite par équipe en compagnie d’Ivanie Blondin et d’Isabelle Weidemann avec un record canadien à la clé (2 minutes 53,628 secondes).

« Je suis plus en contrôle et plus constante dans mes courses, mais il me reste encore deux années pour m’améliorer », explique-t-elle, en faisant référence à une éventuelle quatrième participation olympique. « Je trouve ça vraiment difficile d’aller chercher mon 100 % dans une course et de tout donner, car ce n’est pas quelque chose que j’étais habituée de faire à chaque course en courte piste », poursuit Maltais, ajoutant que l’aspect de la tactique de course était plus présent dans son ancienne discipline.

Jeudi dernier au 3000 mètres, l’athlète de 29 ans a su puiser loin dans ses réserves pour tout laisser sur la glace de l’Utah Olympic Oval.

« C’est la course qui m’a fait le plus mal jusqu’à maintenant », a-t-elle commenté après sa 12e place. « Oui, ça fait mal, mais c’est tellement une satisfaction après ! Savoir travailler dans cette zone-là, c’est vraiment satisfaisant et je pense que c’est ça que je découvre de plus en plus et de mieux en mieux, même s’il y a encore du chemin à faire. »

Le fait qu’elle ait été opposée à l’Allemande Claudia Pechstein, multiple détentrice du record du monde et neuf fois médaillée olympique, dont cinq fois en or, a sûrement aidé à réaliser cet effort maximal.

« Elle a 47 ans, mais j’ai envie de la battre. Je n’y suis pas arrivée et quand j’ai vu qu’elle était avec moi à l’intérieur (du virage), j’ai dit « oh non ! » » raconte Maltais en riant. « C’est une fille d’expérience et nous avons un peu le même style de course, alors c’est une bonne patineuse pour se challenger. Et ç’a été le cas. Elle a gagné, mais ce n’est que partie remise. »

Trois jours plus tard, la Québécoise se classait sixième à l’épreuve du départ groupé, où elle a travaillé pour Ivanie Blondin qui a été sacrée championne du monde.

« Je suis plus à l’aise en peloton que lorsque je me retrouve seule sur la ligne de départ. Mais bon, (du courte piste) j’en ai fait pendant 22 ans, alors c’est normal. Il faut changer des patterns et apprendre de nouvelles choses. Ce sont des défis qui sont le fun à faire, car je suis dans le coup. Je ne suis pas déclassée et il y a encore du chemin à faire », poursuit celle qui a aussi fait des pelotons en patinage à roues alignées, notamment aux Jeux panaméricains de 2015.

Dans ce sport qui demande une pleine maîtrise du geste, Valérie Maltais se donne une note de 70% pour sa technique de patinage. La patineuse continuera à donner son 100 % pour aller chercher ce dernier 30 %.