C’est en tant que spectateur qu’Alexis Lepage est présent aux Championnats du monde sprint et relais de triathlon présentés cette fin de semaine, à Montréal. Il en profite pour prendre le pouls de sa passion, un élément essentiel s’il désire effectuer un retour à la compétition.

Le Québécois s’était accordé un peu de répit après avoir réalisé son rêve olympique à Tokyo, l’été dernier, et la pause s’est finalement prolongée. Le tout a débuté avec un mois de réflexion quant à son avenir en triathlon, puis il a repoussé la date butoir à Noël. Ensuite, il a cessé de se fixer un ultimatum.

« Je ne sais pas encore si j’ai envie de continuer à faire du triathlon de haut niveau dans un futur proche, alors je suis venu encourager mes amis pour voir si la piqûre est toujours là », a indiqué Lepage à Sportcom.

Et quel a été le verdict au terme de la première journée des mondiaux?

« Il y a eu un léger pincement au cœur, mais pas assez gros pour que je me lance dans un autre cycle olympique. Peut-être que ça va changer avec les jours ou avec les mois. Je continue de m’entraîner pour du triathlon. Je me garde en forme, j’ai du plaisir, alors on va voir. »

L’automne dernier, il a notamment aidé l’équipe de cross-country du Rouge et Or de l’Université Laval à remporter le titre national au Championnat U Sports, disputé sur les plaines d’Abraham. Il travaille désormais dans le domaine de l’immobilier.

Du repos

Le cycle olympique qui a précédé son passage dans la capitale japonaise n’a pas épargné le Gatinois. Des changements survenus à Triathlon Canada, un nouvel entraîneur, des blessures et une pandémie ont compliqué le processus.

L’athlète de 28 ans a pris part au relais mixte des JO en remplacement de Tyler Mislawchuk qui s’était blessé à l’épreuve individuelle. Lepage, Amélie Kretz, Joanna Brown et Matthew Sharp se sont classés 14es du relais mixte.

À son retour au pays, l’air salin des Îles-de-la-Madeleine jumelé à une pause de l’entraînement lui a permis de bien récupérer durant ses vacances.

« Ç’a été un mois sans rien faire. Je voulais prendre du temps pour réfléchir. Mon objectif de vie était d’aller aux Jeux olympiques et je l’ai atteint. Maintenant, est-ce que je veux refaire cet objectif-là ou si je veux m’en donner un autre ? Je suis encore en mode réflexion », soutient-il.

« J’ai été capable de dormir plus de 8 heures sans problème pour la première fois de ma vie d’adulte. […] Il y a une nuit où j’ai dormi 11 heures, c’était du jamais vu pour moi ! Je pense que la pression s’est estompée et j’étais plus serein. »

Une zone grise

Alexis Lepage s’est dit très fier des performances des Québécois vendredi. Emy Legault et Charles Paquet se sont qualifiés pour les finales dans la catégorie élite, tandis que Noémie Beaulieu et Mathis Beaulieu ont été les meilleurs canadiens chez les juniors, en matinée. Ils ont fini 4e et 7e de leur course respective.

En mars, Lepage a accompagné l’équipe du Québec pour un camp préparatoire. Il a ainsi eu l’occasion de conseiller Mathis et Noémie Beaulieu à propos de divers aspects techniques de son sport.

Après avoir pratiqué le triathlon pendant 18 ans, Lepage a acquis un important bagage à transmettre à la prochaine génération. Le rôle d’entraîneur n’est toutefois pas ce qui l’intéresse pour l’instant.

« Je suis vraiment content de voir qu’il y a une belle relève. Ça augure bien pour le futur du triathlon au Québec, et à Québec aussi, a-t-il précisé. J’aimerais redonner un peu et il y a une certaine expérience que je pourrais transmettre, mais [entraîner] ce n’est pas nécessairement ce que je veux faire de ma vie pour le moment. »

De ses propres dires, Lepage demeure dans une zone grise et ne ferme pas la porte de façon définitive. Réussir une bonne course sur la scène internationale nécessiterait quelques semaines, voire quelques mois de préparation, mais il n’écarte pas la possibilité.

En ce moment, il préfère simplement profiter du spectacle.