Si l'on inclut les arrêts de jeu en fin de deuxième demie, Samuel Piette a joué pendant environ 12 minutes samedi après-midi sur le terrain du Subaru Park. La visioconférence à laquelle il a participé après le match a duré 11 minutes 30 secondes!

Les journalistes savent depuis longtemps que Piette est généreux dans ses réponses. Ce que personne ne pouvait deviner, et tout particulièrement le principal intéressé, c'est le jour où Piette allait enfin prendre part à une partie du CF Montréal en 2022, et comment il se sentirait pendant et après.

Les réponses à ces interrogations sont arrivées à la 82e minute d'un duel qui s'est conclu par un score nul de 1-1 contre l'Union de Philadelphie. Du coup, les hommes de Wilfried Nancy ont joué un cinquième match de suite (3-0-2) sans subir la défaite après un début de campagne marqué par trois revers d'affilée.

Par ailleurs, en disputant une quatrième partie de suite (2-0-2) sans revers sur des terrains étrangers, la formation montréalaise a égalé un record d'équipe établi en 2016 et répété la saison suivante.

De son côté, Piette est apparu soulagé et heureux d'avoir franchi cette étape après une absence qui a duré trois longs mois, à tenter de se remettre d'une blessure qu'il a qualifiée d'assez frustrante.

« Ça fait très plaisir, c'est sûr. Mon retour au jeu, pour moi, est une victoire parce que ce fut un long processus. De pouvoir fouler le terrain aujourd'hui (samedi), pour moi, c'est un grand accomplissement. J'avais hâte de jouer cette année, j'avais hâte d'être présent sur le terrain et aider mon équipe », a d'abord décrit Piette.

Le milieu de terrain québécois était également satisfait du contexte dans lequel il s'est amené dans le match.

« De pouvoir jouer quelques minutes avec un résultat de 1-1, d'un peu fermer le jeu et d'amener cette sérénité-là au milieu de terrain et dans le jeu, c'est l'une de mes forces si on peut dire. D'avoir eu un scénario qui a fait en sorte que j'ai pu entrer et d'avoir un certain impact au niveau du résultat, ça fait beaucoup de bien », a-t-il aussi souligné.

Piette portait l'uniforme du Canada lorsqu'il a subi une blessure à la cheville gauche, le 27 janvier au Honduras, dans le cadre du tournoi de qualification de la Concacaf en vue de la Coupe du monde. S'il a pu jouer un peu samedi, ça ne signifie pas qu'il est entièrement rétabli, a-t-il reconnu.

« Je ne suis pas à 100 pour cent au niveau de la douleur à ma cheville. Je pense que c'est quelque chose qui va traîner pendant un petit bout. Par contre, c'est quelque chose que je suis capable de gérer, et (une douleur) avec laquelle je peux jouer. »

Au-delà de la cheville, il y a le conditionnement physique général qui peut être un souci après une aussi longue absence. Surtout dans un sport où le niveau d'intensité peut augmenter le temps d'un claquement de doigts.

« Quand tu n'as pas joué pendant longtemps et que tu fais ton entrée sur le terrain, c'est un peu, pour employer le terme anglais, 'hectic' (effréné) au début, parce que tu es excité de revenir au jeu, tu es nerveux parce que tu veux bien faire, tu dois trouver ton rythme rapidement », a-t-il rappelé.

« Après un ou deux sprints, j'ai perdu un peu le souffle et j'étais assez fatigué. Ce sont des choses qui arrivent à tout le monde quand ça fait longtemps que tu n'as pas joué. Par la suite, j'ai retrouvé mon deuxième souffle et je me suis bien senti. Tout simplement, de retrouver le terrain et ces sensations de compétition ont fait beaucoup de bien. »

Dans l'esprit de Piette, un autre élément a fait beaucoup de bien samedi : l'issue finale du match. Un match qui, soit dit en passant, ne sera jamais inclus dans un coffret dvd relatant les duels les plus spectaculaires dans l'histoire de la MLS.

Il faut cependant rappeler que l'Union de Philadelphie n'était pas un adversaire de tout repos, avec sa première place au classement de l'Association Est, ses cinq victoires en sept matchs avant la rencontre de samedi, incluant trois de suite à domicile signées à l'aide de blanchissages.

« On savait que ce serait un test difficile de remporter nos duels, de remporter nos batailles et après, de laisser notre jeu faire le travail. Ç'a été compliqué par moments parce que 'Philly' nous a causé quelques problèmes », a analysé Piette.

« Mais au final, a-t-il enchaîné, je pense que quand tu es à l'étranger et que tu prends un point, c'est toujours une petite victoire. Je ne le cacherai pas; c'est sûr qu'on aurait bien aimé partir avec les trois points. Mais c'est un bon point contre une très bonne équipe, un rival direct et un autre match sans encaisser la défaite. »