Toujours pas d’entente financière entre la MLB et l’association des joueurs afin de jouer une saison écourtée en 2020. Cette négociation est devenue une vraie farce aux yeux de plusieurs. Je veux bien croire que les relations ont toujours été tendues entre les deux groupes, mais pouvons-nous passer à autre chose et plaire à ceux qui rendent ces deux groupes millionnaires, les partisans.

La pandémie a changé nos habitudes et plusieurs doivent être créatifs et innovateurs pour s’en sortir. En fait, en ces temps difficiles à plusieurs égards, ce sont les gens ou organisations qui démontrent du vrai « leadership » et une détermination à modifier les choses qui vont en sortir gagnantes. La MLB a perdu une occasion en or d’être une industrie moderne et de démontrer qu’elle est là pour les gens, les partisans et qu’en temps de crise, le baseball servirait de baume. C’est à se demander s’il y a un capitaine à bord depuis quelque temps, parce que les priorités sont loin d’être à la bonne place.

Lors de la dernière année, on a assisté au scandale des vols de signaux alors que le commissaire est allé de quelques tapes sur les doigts aux Astros, entre autres, alors qu’une sanction beaucoup plus sévère aurait eu un impact important et aurait été saluée par les joueurs et partisans. Une réaction molle de la MLB qui n’arrange rien, finalement.

Le traitement réservé aux joueurs des mineurs est un autre exemple d’un manque flagrant de respect pour ces joueurs qui jouent du baseball professionnel pour une bouchée de pain. Déjà qu’un joueur des ligues mineures gagne en moyenne 1200 $ par mois (sur 6 mois), il aura fallu de la pression des joueurs des majeures, du personnel baseball et du public pour que les propriétaires cèdent. Pire encore, la MLB va abolir plus d’une quarantaine d’équipes mineures affiliées. En grattant ce dossier, je peux voir qu’au niveau de la gestion et du développement, ça peut être un avantage, mais pas du côté financier puisque les économies seront très faibles.

Mais qu’en est-il du côté de l’image et du baseball lui-même? Les États-Unis sont remplis de petites villes avec leur club de baseball affilié. Dans ces communautés, le baseball est populaire et les gens se déplacent pour voir ces jeunes aspirer à jouer dans les majeures un jour. Le basketball et le football universitaire de la NCAA sont extrêmement populaires autant en assistance lors des matchs, qu’en contrats de télévision nationale. Le baseball universitaire, aussi bon soit-il, est très loin de cette popularité.  Par contre, le baseball se rachetait un peu, en raison de toutes ces équipes de ligues mineures éparpillées partout au pays et même au Canada. Un excellent placement de produit qui permet aux gens de suivre le baseball et peut-être même de voir un jeune qu’ils ont encouragé, atteindre les ligues majeures. Et soudainement, quelqu’un quelque part, suggère d’abolir des équipes affiliées pour sauver quelques dollars?? C’est un non-sens absolu! Heureusement que les ligues indépendantes vont en récupérer, mais la MLB se délaisse tout de même d’un produit pur qu’elle contrôlait.

Je pourrais aller plus loin en parlant de problème de black-out de la télévision pour certains marchés, mais déjà vous voyez que le portrait n’est pas rose.

Qu’est-il possible de faire pour éviter la catastrophe?

Tout d’abord, sachez qu’il y aura du baseball cet été. Dans le pire des cas, le commissaire obligera les joueurs à jouer 48 matchs avec toutes les tensions possibles que cela engendrerait.

Il aurait fallu que les négociations ne se fassent pas par l’entremise des médias. Une négociation publique entre millionnaires et multimillionnaires, alors que l’économie est arrêtée et que la planète est confinée, était déjà un signe que ça irait mal.

Les solutions maintenant. Je sais que c’est compliqué et beaucoup d’argent en jeu, mais dans le contexte, le prorata du salaire sur le nombre de matchs joués avait déjà été négocié en mars et avec la possibilité de jouer un calendrier de 80 matchs, pourquoi ne pas opter pour cette solution? Trop simple? Je comprends que les revenus de billets, de concessions alimentaires et stationnements seront inexistants ou presque et qu’il y aura une perte, mais est-ce le sacrifice que les propriétaires pourraient faire en temps de pandémie? Pourrait-on être créatif et générer d’autres revenus en démontrant que le baseball est prêt pour le bien de la société et donner de l’espoir? Trop simple? Plus encore, pourquoi ne pas créer un plafond sur les prix des concessions et du stationnement lors du retour à la normale? Pourquoi ne pas utiliser cette période pour redonner le sport à la communauté alors que c’était le « america’s past time » et qu’on se vantait d’être un sport de fun et de famille en raison du prix des billets?

Imaginez un instant, si le 1er mai, on avait annoncé qu’une entente est intervenue entre la MLB et l’association des joueurs parce que l’on sait que le retour du baseball majeur va aider la population à reprendre espoir. En plus, on confirme qu’il n’y aura pas de hausse de prix des billets pour les deux prochaines saisons et les prix des concessions alimentaires et du stationnement seront réduits au minimum lorsque les spectateurs auront l’autorisation de se présenter dans les différents stades. Les propriétaires et joueurs ont à cœur leur sport et veulent vous « lancer » le message qu’ils seront là pour vous!  Imaginez l’image créée? J’aurais été tellement fier de mon sport! On parlerait d’un sport qui évolue et qui pourrait profiter de la vitrine pour aller chercher une nouvelle jeune clientèle.

Mais, pour quelques millions de dollars, on sacrifie l’image, on perd un nombre incalculable de partisans, on « écœure » le vrai partisan au point où il pourrait aller voir ailleurs et on ne semble même pas s’en faire outre mesure!  Vos quelques millions de manques à gagner vont se transformer en très lourdes pertes financières et vous allez vous demander pourquoi. Le baseball s’en est toujours sorti et probablement qu’il s’en sortira encore. Mais les cicatrices s’accumulent et celle-ci sera importante et à un moment donné, tout va lâcher. La grève de 1994 nous le rappelle trop bien.

J’ai l’impression que nous sommes en 9e manche, tirant de l’arrière 3-0 avec deux retraits et un compte de 0-2 sur notre frappeur avec Mariano Rivera au monticule. Les chances sont minces, mais si un sport peut nous surprendre avec un revirement inattendu, c’est bien le baseball.

Allez gang, trouvez une solution pour le bien de notre sport et demandez vous qui paie pour tout ce manque de vision et d’image de votre part?