MONTRÉAL – Si Pedro Martinez raffolait de détendre l’atmosphère en collant une balloune de gomme sur la casquette de ses coéquipiers à leur insu, Mike Lansing était tout le contraire.
 
Celui qui a porté les couleurs des Expos de Montréal de 1993 à 1997 demeure reconnu pour son sens inné de la compétition et sa grande intensité, deux traits qui cadraient à merveille avec la chanson qui le précédait pour ses apparitions au bâton : Crazy Train d’Ozzy Osbourne.
 
De retour à Montréal pour une rare fois depuis qu’il a été échangé aux Rockies du Colorado en 1997, Lansing s’est replongé dans ses belles années avec l’uniforme des Expos. Son approche du baseball et son attitude parfois casse-pieds ne plaisait pas à tout le monde. Mais Lansing ne jouait pas au niveau professionnel pour se faire des amis et il vit bien avec ça.
 
« C’est vrai que j’étais très compétitif, je détestais perdre et je crois que j’ai joué le baseball de la bonne manière. C’est mon opinion et je comprends que des gens ne partageraient pas mon avis. Mais j’étais fier de cet esprit de compétition », a commenté Lansing qui était heureux de participer à une initiative caritative d’ExposFest.

Le joueur de deuxième but est devenu si efficace pour les Expos qu’ils ont pu échanger Delino Deshields aux Dodgers de Los Angeles ce qui a permis d’obtenir une jeune « échalote » du nom de Pedro Martinez qui s’est transformé en caviar.
 
Lansing est loin d’avoir connu une carrière sensationnelle comme celle de « Pedro », mais il s’est imposé comme une ressource plus que fiable défensivement et offensivement. Sa force de caractère lui a également permis de surmonter quelques pépins physiques et ça représente une grande source de satisfaction à ses yeux.
 
« Je suis très fier d’avoir bien composé avec les blessures, j’ai été en mesure d’être à mon poste sur une base régulière. J’aimais me sentir utile pour mes coéquipiers et mes organisations », a confié Lansing avant d’assister, samedi, au match des Alouettes de Montréal.
 
C’est ici que l’on doit rappeler que le nom de Lansing est apparu – auprès de ceux de David Segui et F.P. Santangelo notamment - dans le rapport Mitchell quant à l’utilisation de stéroïdes, une pratique trop répandue à l’époque.
 
S’il a rêvé de championnat avec les Expos en 1994, Lansing était heureux de joindre les Rockies en 1997. Ayant grandi à Rawlins, au Wyoming, à quelques heures au nord-ouest de Denver, il espérait poursuivre sur sa lancée près de sa famille. Il avait goûté à la frénésie qui s’était emparée de la région quand il a disputé, dans l’uniforme des Expos, le match d’ouverture locale dans cette portion des Rocheuses.
 
En tant que premier frappeur des Expos, il avait réussi à produire trois des quatre points des siens dans une défaite de 11-4 devant plus de 80 000 spectateurs.  
 
« C’est un très beau souvenir pour moi, ça me donnait la chance de jouer dans là-bas pour la première fois. En même temps, c’était étrange d’affronter Bryn (Smith), un ancien membre des Expos. C’était quelque chose comme la deuxième série de l’année (c’est exact). On dirait que ça fait si longtemps et j’ai aussi l’impression que c’était hier », a-t-il convenu assis au pied du mont Royal.
 
Récompensé financièrement lors des cinq dernières saisons de sa carrière, Lansing n’est pas pressé d’atteindre son objectif : retourner dans les Majeures dans un rôle d’entraîneur.
 
Mike Lansing, Claude Raymond et Peter Dalla RivaAprès sa carrière, il a d’abord œuvré dans les médias comme analyste avant de s’impliquer comme entraîneur au niveau de l’école secondaire pendant quatre ans. Par la suite, il a été embauché par l’organisation des Diamondbacks de l’Arizona. Il a prodigué des conseils aux espoirs des mineures pendant deux saisons.
 
« J’aime voir les jeunes apprendre les particularités du baseball, d’aller plus loin que de simplement lancer et frapper. Je veux qu’ils développent la compréhension du baseball pour savoir comment réagir dans certaines situations dans le but de réussir leur mission. Bien sûr, je les aide aussi au niveau de la technique pour bien utiliser leurs attributs physiques. C’est gratifiant de les voir obtenir du succès à leur tour. Ma carrière est terminée et je veux que ce soit leur carrière qui soit florissante », a affirmé Lansing.
 
S’il n’était pas le plus jovial sur le terrain et à l’extérieur, il ne faisait aucun doute que Lansing excellait dans l’exécution des détails, un talent qui sautait aux yeux même ceux des jeunes partisans qui ont suivi l'épopée de 1994. C’est ainsi qu’il a pu trouver une manière de faire sa part.  
 
« Il ne faut pas laisser filer de petits éléments qui finissent par devenir des faux-pas dans notre jeu. Ensuite, ces erreurs se répètent. Voilà pourquoi il faut être attentif à des points bien spécifiques. Tu ne parviendras pas à connaître une belle carrière sans cela », a exposé l’ancien numéro 3 des Expos.
 
Il espère que l’une des équipes des Majeures s’en souviendra au moment d’embaucher une ressource du personnel d’entraîneurs.
 
« Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve, ça dépendra des décisions qui seront prises. J’aimerais retourner à ce niveau, mais j’adore encore enseigner aux jeunes », a conclu l’ancien frappeur droitier.