CLEVELAND - L'Association des joueurs du Baseball majeur a établi des objectifs en prévision du renouvellement de la convention collective, des objectifs qui risquent d'être accueillis froidement par les propriétaires à moins que les joueurs soient prêts à faire des concessions.

La convention collective actuelle valide pour cinq ans arrivera à échéance en décembre 2021, mais les deux parties ont accepté le 8 mars dernier de commencer rapidement à négocier. Le commissaire du Baseball majeur, Rob Manfred, a toutefois mentionné qu'il n'y avait eu qu'une seule rencontre préliminaire en un an et demi depuis que les propriétaires ont commencé à favoriser le début du dialogue.

Les deux parties ont échangé des dates pour la prochaine séance de négociation.

« Nous souhaitons rétablir un environnement de compétition, a dit le directeur de l'association des joueurs, Tony Clark, mardi. Nous voulons que le marché des joueurs autonomes redevienne pertinent. Nous voulons que les joueurs touchent un salaire plus proche de ce qu'ils produisent. Nous voulons nous assurer que les meilleurs joueurs sont sur le terrain en tout temps. Nous voulons améliorer la dynamique avec les recrues. Nous voulons atteindre un point où la manière dont notre sport est vendu est plus bénéfique pour tout le monde qu'il l'est présentement. »

Après des décennies de croissance, la masse salariale globale est restée autour de 4,1 milliards $ US depuis 2017, selon des chiffres compilés par le bureau du commissaire. Les joueurs se plaignent depuis deux hivers du peu d'intérêt envers le marché des joueurs autonomes. Le syndicat accuse aussi les équipes de garder leurs meilleurs espoirs dans les mineures pour retarder le moment quand ils auront droit à l'arbitrage et à l'autonomie.

Le système économique à trois plateaux du Baseball majeur est en place depuis 1976 : les joueurs touchent le salaire minimum ou près du minimum pendant leurs premières saisons; ils deviennent admissibles à l'arbitrage après deux ou trois saisons; ils peuvent bénéficier de l'autonomie après six ans de service.

L'ajout d'une taxe de luxe et de restrictions sur les bonus à la signature pour les recrues ont changé l'évolution du marché après les ententes de 2011 et 2016.

Clark a affirmé que les joueurs souhaitaient un système avec « moins de restrictions et une meilleure reconnaissance de leur production pendant qu'ils produisent ».

Manfred a admis que la présence de jeunes joueurs au sein des formations avait augmenté.

« Je vois ça comme quelque chose de positif, a-t-il dit. Ça permet aux clubs de se reconstruire plus rapidement. Je crois aussi que c'est bon pour le marketing. Ce sont des joueurs dynamiques. »

Plusieurs joueurs autonomes n'ont toutefois pas obtenu de contrat avant les camps en 2018 et 2019. Plusieurs vétérans ont dû accepter des contrats à court terme à de plus petits salaires qu'anticipés.

Manfred a noté que les équipes géraient leur formation d'une manière différente qu'il y a une décennie.

« Tout est basé sur de nouvelles données, des statistiques avancées et des algorithmes qui n'existaient pas à cette époque, a-t-il dit. Quand vous vous basez sur des données et non sur une impression, il est plus facile de bien évaluer un joueur et prendre une décision éclairée. »