HOUSTON - Personne n'a davantage besoin d'un jour de congé pendant cette Série mondiale que les releveurs.

« Ce n'est pas seulement le nombre de matchs que vous disputez, mais l'engagment émotif et le niveau de concentration dont tout le monde fait preuve, a déclaré Brendan Morrow, des Dodgers de Los Angeles. Ça vous draine mentalement et ce genre de concentration mentale vous gruge physiquement. Alors oui, c'est exténuant. Les gars sont épuisés, mais pas fatigués, si cela peut faire du sens. »

Après une saison de 162 matchs et un mois supplémentaire de rencontres au cours desquelles la pression est à son comble, ils ne sont pas encore sortis de l'auberge.

Morrow a lancé dans les cinq matchs. Il n'avait jamais lancé trois jours consécutifs avant de s'amener dans le match no 5, dimanche. Il a permis aux Astros de Houston de créer l'égalité sur son premier lancer. Il a quitté sans obtenir un seul retrait, avec les Astros en avant par trois points.

Il a maintenant permis trois circuits en séries. Il n'en avait pas accordé un seul en 45 présences en saison régulière.

Morrow a lancé dans 12 des 13 matchs éliminatoires des Dodgers, qui ne prévoyaient pas l'utiliser dimanche.

« Il m'a dit qu'il se sentait bien, a affirmé le gérant Dave Roberts. Alors vous ne pouvez pas ne pas l'utiliser en septième. »

Sur le monticule pour la cinquième fois en six jours, il n'a pas affiché sa forme des beaux jours.

« Il n'y avait pas de vie dans mes lancers, a-t-il expliqué. La vélocité est une chose et elle était un cran moins élevée. Mais si votre balle bouge, vous pouvez tout de même vous en sortir. »

Le droitier ne s'en est pas sorti face au haut du rôle des Astros. Les quatre frappeurs qu'il a affrontés ont atteint les sentiers. Il a accordé des circuits à George Springer et Carlos Correa, qui ont donné une avance de 11-8 aux Astros.

Les Astros n'ont même pas utilisé leur spécialiste de fin de match Ken Giles - qui connaît toutes sortes d'ennuis - dans cette victoire de 13-12 en 10 manches. La rencontre, conclue aux petites heures de la nuit, s'est étiré sur cinq heures et demie, les deux équipes utilisant chacune sept lanceurs.

C'est Kanley Jansen qui a inscrit la défaite à sa fiche. Le releveur étoile des Dodgers avait déjà bousillé le match no 2. Ces deux avances bousillées en Série mondiale égalent son total pour la saison.

Jansen s'est amené en fin de neuvième, après que les Dodgers eurent inscrit trois points en début de manche pour faire 12-12. Il a atteint Brian McCann d'un lancer après deux retraits en 10e, avant d'accorder un but sur balles à Springer. Alex Bregman a ensuite mis fin au match avec un simple.

Les Astros ont pris les devants 3-2 dans la série et se dirigent maintenant vers Los Angeles, où ils ont remporté le le match no 2 en 11 manches.

Le gérant des Astros, A.J. Hinch, a indiqué que Giles serait de nouveau utilisé dans cette série, sans préciser dans quel rôle. Le droitier, qui lance à plus de 100 milles à l'heure, a alloué cinq points en une manche et deux tiers étalée sur deux sorties. Il a été le perdant du match no 4. Il s'était amené en neuvième avec la marque à 1-1. Le match s'est terminé 6-2 en faveur des Dodgers.

À ce stade-ci de la saison, les gérants se soucient bien peu de qui est utilisé dans quel moment, en autant qu'il obtienne des retraits.

« On doit retirer 27 frappeurs, peu importe la façon. Je me fous de qui les obtient. Nos joueurs non plus », a dit Hinch.

Les releveurs des Astros ont une moyenne de points mérités de 5,94 en séries.

Dans le match no 4, le premier de la Série mondiale où les deux partants ont permis à moins de quatre frappeurs d'atteindre les sentiers, les releveurs ont été occupés.

Le partant des Dodgers, Alex Wood, n'avait pas accordé de coup sûr avant un circuit après deux retraits en sixième. C'est le dernier frappeur qu'il a affronté. Chez les Astros, Charlie Morton a permis trois coups sûrs et a atteint un frappeur avant de quitter le match en septième.

Ces releveurs doivent maintenant tous trouver une dose d'énergie supplémentaire afin de passer au travers un ou deux matchs de plus.

« C'est un mois de baseball de plus, avec de gros matchs. Tout compte et tout est amplifié, a indiqué le gaucher des Dodgers Tony Cingrani. Assurément, ça en demande davantage, car tous les lancers sont importants. Ce jour de congé fera du bien. »

De surutiliser ses releveurs en séries n'est pas un nouveau phénomène. On a qu'à regarder ce qui s'est fait l'an dernier.

Pour la première fois de l'histoire, aucun partant n'a inscrit un retrait après la sixième manche d'un match de la Série mondiale, qui s'est décidée en sept rencontres.

Le releveur des Cubs de Chicago Aroldis Chapman a gagné le match no 7 contre les Indians de Cleveland, ce qui a permis aux siens de mettre fin à une disette de 108 ans. Mais cette victoire est survenue après qu'il eu bousillée l'avance des siens dans cette rencontre de 10 manches.

Le releveur des Indians Andrew Miller avait quant à lui alloué deux points et l'avance aux Cubs en deux manches et un tiers de travail. C'était le deuxième match d'affilée dans cette Série mondiale au cours duquel il accaordait un point, après huit sorties précédentes sans en accorder un seul.

Le match no 6 aura lieu jeudi, à Los Angeles.