La série de championnat de l'Américaine entre les Red Sox de Boston et les Astros de Houston est en quelque sorte une série surprise.

Bien peu d'experts voyaient les Red Sox éliminer les Rays de Tampa Bay en série de sections et certains pensaient même qu'on pourrait retrouver les mêmes finalistes dans l'Américaine qu'en 2020, soit les Rays et les Astros.

Les Red Sox ont plutôt démontré tout leur cran en éliminant les Rays en quatre petits matchs. Les Astros n'ont aussi concédé qu'une seule victoire aux White Sox de Chicago, dont les lanceurs ont été complètement éclipsés par les frappeurs des Astros. À un point tel que le releveur des White Sox Ryan Tepera a ressenti le besoin de rappeler aux gens que les Astros sont les vilains du baseball et qu'ils avaient peut-être repris leurs « vieilles » habitudes de tricher à Houston.

Tepera a fait ce commentaire après l'unique victoire des Sox, à Chicago, dans le match no 3. Rappelant à quel point les Astros étaient « passés dans le beurre » plus souvent au Guaranteed Rates Field qu'au Minute Maid Park, entraînant la savoureuse réplique du gérant Dusty Baker : « C'est qui, Ryan Tepera? ». La victoire sans équivoque de 10-1 des Astros, mardi, a remis les pendules à l'heure.

Alors, pour la cinquième année d'affilée, les Astros atteignent la finale de l'Américaine. Ils sont la première équipe depuis l'époque des Braves d'Atlanta de Chipper Jones, Bobby Cox, John Smoltz, Tom Glavine et Greg Maddux, de 1995 à 1999, à réaliser l'exploit.

L'an dernier, leur parcours s'était arrêté à cette étape, face aux Rays. Il s'agit possiblement de la dernière saison pour cette cuvée des Astros : Carlos Correa, Zack Greinke, Yuli Gurriel, Martin Maldonado (et Justin Verlander, qui n'a pas lancé de l'année après une reconstruction ligamentaire du coude) deviennent tous joueurs autonomes à la conclusion de la présente Série mondiale.

On l'a vu face aux White Sox : le rôle offensif des Astros est redoutable. Il est mené par Jose Altuve, qui a frappé son 19e circuit en matchs éliminatoires, ce qui lui confère le quatrième rang de tous les temps, à égalité avec son ex-coéquipier George Springer et Albert Pujols. Seuls Manny Ramirez (29), Bernie Williams (22) et Derek Jeter (20) en ont plus que lui.

Pour le seconder, il peut compter sur Alex Bregman (,375/,444/,438 face aux White Sox), Correa (,385/,529/,538, 4 pp) et Kyle Tucker (,294/,294/,706, 2 cc, 7pp), pour ne nommer que ceux-là.

Au monticule, Lance McCullers fils a été impérial en deux départs, dont une victoire, avec une moyenne de points mérités de 0,84. Les autres partants des Astros ont été couci-couça, et c'est peut-être le seul aspect qui a moins bien fonctionné pour eux dans cette série.

Ils devront rapidement se ressaisir, car les Red Sox pourraient rendre leur relève caduque s'ils accueillent les partants des Astros de la même façon qu'ils l'ont fait contre les Rays.

Kike Hernandez est le fer-de-lance de cette attaque. Il a établi une marque d'équipe en frappant en lieux sûrs lors de huit présences consécutives et a terminé cette série avec des moyennes de ,450/,429/,900; deux circuits et six points produits. Rafael Devers compte aussi deux circuits et six points produits à sa fiche; J.D. Martinez frappe pour près de ,500 et a produit quatre points; tandis que Kyle Schwarber a croisé le marbre quatre fois.

La relève des Red Sox, chancelante cette saison, s'est bien reprise dans cette série. Des neuf points qu'elle a concédés cependant, quatre ont été marqués en huitième manche pour venir saboter des avances dans les matchs nos 3 et 4.

Leurs partants ont été ordinaires, mais après un mauvais départ dans le premier match, Edwin Rodriguez s'est bien repris dans le quatrième. Quant à Chris Sale, après les départs de qualité qu'il a offerts en fin de saison, il serait surprenant qu'il connaisse une autre mauvaise sortie comme celle du match no 2, alors qu'il a cédé cinq fois en une manche. Nathan Eovaldi, après avoir muselé les Yankees de New York, s'est avéré aussi efficace face aux Rays.

Prédiction : L'attaque des Red Sox semble impossible à contenir depuis trois matchs. Ça se poursuivra en série de championnat. Boston en six.