Stephen Bronfman s'est montré emballé par l'offre des Rays de Tampa Bay, qui souhaitent disputer des matchs locaux à Montréal. Il souhaite explorer sérieusement l'invitation qui lui a été faite.

Le concept de villes soeurs ne lui fait pas peur, précisant que cette idée n'a jamais été dans les plans avant la semaine dernière. « Stuart Sternberg m'a dit qu'il ne voulait pas utiliser Montréal. »

L'idée d'un club partagé entre la région de la baie de Tampa et Montréal ne vient d'ailleurs pas des Rays, mais bien de Bronfman. Selon lui, cette idée ne se voulait qu'une idée intéressante, jusqu'à ce le Baseball majeur l'appuie, comme il l'a fait la semaine dernière.

« Nous pouvons avoir du baseball à Montréal rapidement »

Le président de Claridge Pierre Boivin a avoué que lui aussi se posait les mêmes questions que les amateurs. Il a ajouté qu'il avait le devoir de chercher des réponses pour voir si le projet est réalisable avant de se prononcer. « On a besoin de prendre un pas de recul pour analyser la situation. Je pense que les Montréalais aimeraient avoir au moins 41 parties dans un super beau stade en plein air  plutôt que de ne rien avoir du tout. »

Bronfman a précisé que lorsque la chance d'avoir une équipe se présente, il fallait étudier sérieusement la question, ajoutant qu'on ignore s'il y aura une expansion éventuelle du baseball majeur. Il a expliqué qu'il n'y avait pas eu de signe dans ce sens du commissaire Rob Manfred pour une expansion.

Bronfman a vanté l'administration rigoureuse des Rays, qui année après année, connaissent de bonnes saisons. « Il y a quelque chose à Tampa Bay qui est déjà très fort. »

Il s'est ouvertement mis à rêver à la visite dans la métropole des Yankees de New York ou des Red Sox de Boston, des adversaires de section des Rays.

La gestion de l'équipe serait faite par les Rays, mais les actionnaires québécois auraient leur mot à dire, assure Bronfman. Il a affirmé qu'il y aurait un bénéfice économique pour les investisseurs locaux car les risques seraient coupés en deux.

Le processus de construction d'un stade à Montréal devrait commencer sérieusement à l'automne. Après quoi, il faudrait au moins neuf mois supplémentaires pour lancer les travaux de construction.

Le propriétaire des Rays de Tampa Bay, Stuart Sternberg, aimerait que Montréal devienne la terre d'accueil à mi-temps de son équipe à compter de 2024.

À Tampa mardi, Sternberg a déclaré qu'il souhaitait que son équipe dispute la moitié de sa saison locale dans un nouveau stade à Montréal. Il a surtout précisé qu'il ne voyait plus comment il était économiquement viable pour son équipe de jouer 81 parties locales.

La réponse de Bronfman est fort attendue par les amateurs de baseball québécois qui pleurent encore le départ des Expos vers Washington après la saison 2004. Les partisans accepteraient-ils de partager leurs Amours 2.0 avec une ville américaine?

Comme Sternberg la veille, Bronfman n'a pas offert de réponse quant au partage des matchs, des séries ou encore du nom du club. Il admet toutefois y penser dans la douche.

Si le projet de Sternberg est original, il aura besoin d'une dose importante de créativité pour voir le jour puisque de nombreuses questions demeurent en suspens comme l'endroit où l'équipe disputerait ses matchs éliminatoires. On ignore aussi si le nom de Montréal apparaîtrait dans le nom du club, voire si celui-ci allait carrément changer de nom.

Les Rays peinent à attirer des spectateurs malgré une excellente e fiche de 45-34. Ils accusent six matchs de retard sur les Yankees de New York dans l'Est de l'Américaine.

Sternberg a juré qu'il ne visait pas à relocaliser son équipe. Les Rays sont liés par bail pour jouer au Tropicana Field jusqu'en 2027. Le maire de St. Petersburg, Rick Kriseman, a déclaré la semaine dernière qu'il ne comptait pas donner la permission aux Rays d'aller de l'avant avec ce plan. Il a toutefois assoupli sa position, mardi. À tout le moins sur un point.

Une chose est claire: les coûts associés à la construction d'un stade ne nécessitant pas de toit rétractable ni de sièges chauffants sont plus intéressants d'un point de vue économique pour son groupe. Il estime par ailleurs que cette équipe partagée ne refroidira pas les éventuels partenaires dans la construction de ce stade.

Il a répété qu'il ne comptait pas demander de fonds publics pour la construction du stade, mais que l'aide des gouvernements sera nécessaire pour les infrastructures ou le zonage, par exemple.

Bronfman est également persuadé que les amateurs de baseball montréalais et québécois se laisseront charmer par cette idée de club partagé, puisque Montréal « est une ville ouverte aux nouvelles idées ».

Un scénario intéressant, mais rempli de questions