Lorsque vient le temps de prédire le dénouement d’une Série mondiale, je suis toujours pris entre le choix logique considérant les forces en présence et le choix du désir de voir une équipe l’emporter.

Parfois, mon choix va vers le gros bon sens, mais plus souvent j’y vais avec un choix plus émotif.  Un peu comme une décision basée sur des statistiques avancées prise avant un match contre celle basée sur son instinct lors du match en cours. Je préfère de loin l’instinct du moment présent et je serai bien servi entre les Braves d’Atlanta et les Astros de Houston.

Pourquoi?

Parce qu’on y retrouve deux gérants de la vielle garde, qui se sont adaptés au baseball d’aujourd’hui certes, mais qui font confiance à leur instinct au-delà de la préparation ou plan de match établi avant le premier lancer.

Je ne reprendrai pas tout le parcours de Dusty Baker, mais à 72 ans, le gars a tout vu et tout vécu, sauf une Série mondiale comme gérant. Les Astros, qui étaient une équipe parmi les plus axés sur les statistiques avancées au point où on avait remercié la plupart des recruteurs, ont récemment réembauché plusieurs d’entre eux parce que Dusty a convaincu la direction. Baker avait été embauché pour servir de grand-père sympathique auprès de la planète baseball à la suite du scandale des vols de signaux, mais on s’est rapidement aperçu que le mariage de son expérience et celui des nouvelles tendances était parfait. Pas trop d’un ou de l’autre, mais un bon mélange hybride de tout ça.

Le constat est encore plus frappant chez les Braves, alors que Brian Snitker est dans l’organisation des Braves depuis toujours. Il a tout fait passant de joueur des ligues mineures, à instructeur dans les mineures, instructeur dans l’enclos, instructeur au 3e but, gérant dans les mineures et maintenant le gérant des Braves. Un vrai gérant qui a passé par toutes les étapes inimaginables pour développer un bagage que très peu de gérant peuvent se vanter d’avoir. Snitker n’est pas le plus excité lorsque vient le temps de parler de statistiques avancées, mais les comprend et les supportent jusqu’à une certaine limite.

En passant, le fils de Brian Snitker (Troy) est l’un des instructeurs des frappeurs des Astros. Le trophée de la Série mondiale se retrouvera assurément chez les Snitker, mais il va falloir attendre pour savoir lequel.

Tout ça pour dire que cette série sera excitante puisque l’instinct des gérants sera mis en valeur et de voir des partants lancer plus de cinq manches sera plus que probable.

Sur le terrain, la tendance est de dire que les Astros sont de loin supérieur aux Braves. Évidemment, l’expérience des Altuve, Correa et Bregman est pour beaucoup, mais les Braves font très bien dans leur rôle de négligé et ça pourrait leur donner un avantage. Je ne vous dis pas que Houston va les prendre à la légère, mais de jouer sans avoir la pression de battre l’adversaire sinon ce sera une déception, n’existe pas chez les Braves.

Pour bien honnête, je ne trouve pas que Houston me semble si dominant à première vue.

Prenons les joueurs d’avant-champ :

Houston: Alex Bregman, Carlos Correa, Jose Altuve, Yuli Gurriel

Atlanta: Austin Riley, Dansby Swanson, Ozzie Albies, Freddie Freeman

Désolé, mais s’il y a une différence, elle est très mince…

Champ extérieur :

Houston : Michael Brantley, Chas McCormick, Kyle Tucker

Atlanta : Eddie Rosario, Adam Duvall, Joc Pederson

La manière dont Rosario frappe, Atlanta n’a pas à rougir. On peut ajouter le grand Yordan Alvarez puisqu’il agira comme frappeur de choix chez les Astros, mais lors des matchs à Atlanta, il pourrait évoluer au champ extérieur. Cependant, les Braves auront Jorge Soler de disponible et fort possible que Pederson se retrouve comme frappeur de choix.

Au poste de receveur, il n’y a pas de doute que Martin Maldonado est supérieur en défense en plus d’un bras canon. Mais Travis d’Arnault est supérieur en attaque. Pas certain que son attaque compense pour le jeu défensif de Maldonado, mais une fois de plus, pas une différence au total qui favorise nettement Houston.

Lanceur partant :

Houston : Framber Valdes, Luis Garcia, Jose Urquidy (Jake Odorizzi ou Zach Greinke)

Atlanta : Charlie Morton, Max Fried, Ian Anderson (Drew Smyly)

Aucun doute qu’Atlanta a une longueur d’avance ici, même si Valdes et Garcia ont été excellents à leur dernier départ.

La courte relève :

Houston : Ryne Stanek, Kendall Graveman, Ryan Pressly

Atlanta : Luke Jackson, Tyler Matzek, Will Smith

Pouvons-nous, hors de tout doute donner un avantage à Houston? La réponse est non.

Cette série sera donc beaucoup plus serrée que la majorité semble penser. Ajoutons l’instinct des gérants et je crois sincèrement que le spectacle sera à la hauteur.

Sachez que je ne déteste pas les Astros pour ce qu’ils ont fait lors du scandale. Je n’ouvrirai pas cette porte sinon de dire que les Astros se sont fait prendre, mais sachez qu’une forte majorité des équipes ont, d’une manière ou d’une autre, utilisé la vidéo pour se donner un avantage. Le problème était beaucoup plus large qu’une seule équipe. Mais si vous êtes toujours frustrés, je vous comprends aussi. Il n’a rien de bon à retenir de ce scandale.

Cependant, mon côté émotif en rajoute avec le fait qu’Alex Anthopoulos gère de main de maître les Braves. Ayant travaillé avec Alex lors de nos passages avec les Expos et de connaître son incroyable histoire qui l’a mené au titre de président et directeur général des Braves, je vais me laisser emporter par la vague émotive et souhaiter une victoire d’Atlanta en 6

Bonne Série mondiale sur les ondes de RDS