MONTRÉAL – Pedro Martinez l’a clamé haut et fort afin que le message se rende jusqu’aux oreilles des dirigeants du baseball majeur : il est prêt à aider au retour des Expos de Montréal de toutes les manières qu’il le peut et même en investissant de ses fonds personnels.

L’ancien lanceur vedette des Expos a été honoré avant le début de la partie préparatoire de vendredi au Stade olympique et il a agi comme il le faisait à l’époque au monticule. Il a foncé en s’identifiant comme l’un des acteurs pouvant faciliter la renaissance d’un club à Montréal.

Martinez a poussé son cri du cœur jusqu’à dire qu’il serait prêt à investir de son argent pour la construction d’un nouveau stade au centre-ville de Montréal.

« Je suis prêt à aider de toutes les manières, je suis prêt à tout. Je ne sais pas à quel point je pourrai contribuer, mais j’aimerais vraiment le faire pour que Montréal retrouve son équipe », a-t-il répété plus d’une fois.

Le droitier qui a remporté le trophée Cy-Young en 1997 avec les Expos tenait à dissiper tous les doutes sur ses intentions.

« Oui, je voulais que mon message soit clair, je voulais statuer que Montréal est une ville de baseball », a confirmé celui qui n’a jamais craint de repousser les frappeurs du marbre.

Heureux de revenir au Stade olympique, Martinez ne s’est pas arrêté là. Il a même profité de la journée pour s’adresser directeur au maire de Montréal, Denis Coderre, pour l’encourager à faire avancer les démarches.

« Je lui ai dit qu’il doit s’engager à construire un nouveau stade et trouver les bons investisseurs. Il doit travailler là-dessus, il a les atouts pour le faire. J’espère qu’il dénichera les personnes idéales et le support requis », a confié le Dominicain aux journalistes.

Pour lui, l’imposante foule présente dans le stade de la rue Pierre-de-Coubertin ne laisse aucun doute.

« Je suis très, très excité de voir ça et je connais Montréal, je sais qu’il s’agit d’une ville de baseball. C’est un message puissant, ce n’est pas la seule fois. La réponse est toujours aussi forte », a insisté l’auteur de 3 154 retraits au bâton en 18 saisons.

Grâce aux salaires amassés par Martinez et les joueurs de son époque, d’autres anciens coéquipiers pourraient être tentés par l’aventure.

« Je peux seulement parler pour moi, mais si d’autres anciens joueurs ont la chance de se joindre à un groupe, certains le feront. Ça prendra un groupe spécial pour ramener une équipe ici, mais je pense que c’est possible », a répondu Martinez.

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Lorsque le nom de Derek Jeter, qui évaluerait les options pour investir dans un projet de ce type, a été évoqué, Martinez s’est montré très ouvert.

« Je ne sais pas comment Derek voit la chose, mais ce serait un honneur de l’avoir dans un tel groupe. »

Évidemment, le grand mystère qui intrigue plusieurs observateurs demeure de déterminer pourquoi une organisation survivrait après un premier échec menant au déménagement.

« Maintenant, les propriétaires auraient plus d’expérience et ils auraient appris de la première aventure. Ils ne se départiraient plus des bons joueurs qu’ils ont développés. Les Expos avaient le meilleur réseau de filiales du baseball et ils ont produit vedette après vedette. Ils ont fini par se faire voler par les autres équipes qui sont venues chercher les meilleurs espoirs », a déploré l’homme de 44 ans.

Une réunion attendue depuis 1997

Au-delà de ce sujet d’actualité, Martinez était heureux d’aborder le thème de sa relation unique avec le public québécois. Il a, sans contredit, été l’un des joueurs les plus appréciés et il ressent toujours un amour réciproque pour celui-ci.

Sa présence devant la foule montréalaise était donc très précieuse à ses yeux. Elle l’était encore plus parce qu’il n’avait pas pu célébrer sa conquête du Cy-Young avec les partisans des Expos étant donné qu’il était parti pour les Red Sox peu de temps après.

« C’est merveilleux, c’était le moment que j’attendais depuis 1997. Je n’avais pas pu partager mon Cy-Young avec les gens d’ici et c’était un peu triste pour moi. Je tenais à les remercier pour leur rôle dans ma carrière », a souligné le sympathique intervenant qui a partagé ce beau moment entre autres avec celui qu'il appelle son fils : Vladimir Guerrero.

Certes, Martinez a vécu une multitude de moments heureux avec les Expos. Les plus fidèles partisans se souviendront de ses nombreuses victoires, mais également de sa passion du sport et de sa propension à jouer des tours à ses coéquipiers.

Par contre, le membre du Temple de de la renommée était surtout reconnaissant pour l’amour reçu dans les périodes plus creuses de son cheminement.

« Quand j’ai connu des bas, les gens de Montréal ont été là pour me supporter et je ne vais jamais l’oublier. Mon attachement envers cette ville est très spécial. À l’époque, les Dodgers ne pensaient pas que je deviendrais un joueur de qualité. À Montréal, on a eu confiance en moi dès mon arrivée », a ciblé Martinez.

Toujours aussi souriant, Pedro s’est donc ennuyé du public du Stade olympique tout comme il s’ennuie du côté compétitif du baseball, mais ça n’insinue pas qu’il voudrait s’y replonger comme dans un rôle d’entraîneur.

« Je ne serais pas un entraîneur pour une saison entière, mais je pourrais contribuer à certaines occasions. Je crois que j’ai fait mon temps dans le milieu du baseball et ma famille mérite que je passe plus de temps avec elle. Le baseball sera toujours dans mon cœur, mais je ne veux pas m’y impliquer à temps plein », a conclu Martinez avec sagesse.