Les Rays de Tampa Bay fouleront le terrain du Estadio Latinoamericano de La Havane ce mardi afin d’affronter l’équipe nationale cubaine longtemps considérée comme la meilleure au monde. Pas nécessairement vrai depuis quelques années puisque des centaines de Cubains ont quitté l’île, renonçant ainsi à leur famille pour jouer dans le Baseball majeur.

Plus récemment, des joueurs tels que Yasiel Puig, Yoenis Cespedes, Jose Abreu et Aroldis Chapman, pour ne nommer que ceux-là, ont fui leur pays, souvent dans des conditions inimaginables, pour vivre le rêve. Évidemment je vous parle des plus connus, mais pensez aux centaines qui ont fui, qui se sont retrouvés avec des personnes mal intentionnées pour finir on ne sait trop où!

Pour vous donner une idée, les joueurs qui jouent dans la division nationale (c’est ainsi que l’on nomme la ligue) appartiennent aux gouvernements. C’est-à-dire que les équipes sont propriétés des provinces (16 au total, donc 16 équipes) et les joueurs sont des employés de l’état. Ils sont payés environ 35 $ par semaine. Par contre, ils ont certains avantages que la population en général n’a pas. On s’entend pour dire qu’ils sont loin des millions qu’obtiennent les joueurs de la MLB. Mais le sacrifice pour évoluer dans la MLB est colossal. Abandonner sa famille est certes un élément déterminant, mais le chemin pour finalement obtenir un visa de travail américain n’est pas plus facile.

Le trafic humain est devenu une affaire d’or alors que le radeau comme choix de transport pour naviguer entre Cuba et Miami en pleine nuit ne semble pas des plus invitants. Pourtant, c’est par centaines que les Cubains tentent leur chance. Mercredi dernier, le gouvernement américain a annoncé une nouvelle mesure qui permet maintenant aux Cubains d’obtenir directement un visa au lieu de devoir passer par un autre pays. Car, pour faciliter leur accès aux États-Unis, les Cubains passaient par le Mexique ou encore le République dominicaine afin d’obtenir la permission éventuelle de se rendre aux États légalement. Tout ce processus prenait des mois sinon des années.

Par contre, cette nouvelle mesure ne va aider que ceux qui ont déjà quitté Cuba, dont les frères Gourriel, qui ont fui en février et qui pourraient signer un important contrat sous peu. Malheureusement, cette nouvelle mesure incitera d’autres à envisager de fuir. Tout ça pour dire qu’il est temps qu’une entente survienne afin que l’on puisse voir les meilleurs joueurs au monde jouer dans la meilleure ligue au monde. Plus facile à dire qu’à réaliser, mais on sent chez les Américains un désir réel d’en arriver à une entente. Non seulement le président Obama s’est déplacé à La Havane pour l’occasion, mais quoi de mieux que d’unir la passion de chacun pour le baseball afin de trouver un terrain d’entente?

On est loin de la coupe aux lèvres, j’en conviens, mais si on discute, on est déjà plus avancé que lors des 75 dernières années! Est-ce possible de trouver une solution pour les joueurs de baseball sans lever l’embargo? C’est à souhaiter, mais j’ai l’impression qu’il faudra être patient. Mettre en place un système qui permettrait aux équipes de mettre sous contrat un joueur cubain et donner ainsi une redevance à l’équipe comme on le fait pour les joueurs japonais par exemple serait des plus souhaitables. Si le baseball, accompagné du gouvernement américain, arrivent à négocier une telle entente, le rapprochement entres les deux pays serait monumental.

« J'aimerais une autre équipe au Canada »

À la quantité importante de joueurs qui ont fui le pays depuis les six ou sept dernières années, Cuba commence à manquer de souffle à développer des joueurs de grand talent. En négociant une entente pour faciliter l’accès aux équipes de la MLB, la fédération cubaine de baseball est bien consciente qu’elle perdra davantage de bons joueurs, mais elle est prête à accepter cette réalité à la condition de rassembler tous ses bons joueurs lors des compétitions internationales.

En attendant, Cuba espère être des hôtes de grande classe. On vient d’investir plus d’argent lors des dernières semaines dans la préparation du Estadio Latinoamericano qu’on l’a fait lors des 30 dernières années. C’est à ce point important pour les Cubains afin de démontrer qu’ils appartiennent aux grandes ligues. Si vous manquez ce match, dites-vous que vous aurez la chance de voir l’équipe nationale de Cuba qui fera une tournée au Québec cet été en affrontant en autre, les Capitales de Québec et les Aigles de Trois-Rivières.

Messieurs Obama, Manfred et Castro, ne trouvez-vous pas qu’il y a suffisamment de guerres dans le monde présentement? Il me semble qu’un rapprochement important entre vos pays donnerait un bel espoir à tous. Quoi de mieux qu’un match de balle pour en discuter?