Le Japonais de 24 ans Shohei Ohtani a été couronné recrue de l’année dans la Ligue américaine devant deux coéquipiers des Yankees, Miguel Andujar et Gleyber Torres. Les deux jeunes des Yankees ont été excellents et la constance dans le jeu d’Andujar est digne d’un vétéran. Mais peut-on mettre de côté l’exploit d’Ohtani que personne n’a réussi à faire depuis plus de 100 ans?

J’étais de ceux qui voulaient qu’Ohtani connaisse du succès pour enfin être témoin d’un athlète qui peut aussi bien lancer que de frapper. Certes, sa blessure au coude aurait pu lui éviter de gagner le titre de recrue de l’année, mais ça n’enlève en rien ce qu’il a accompli, même si l’échantillon n’est pas des plus importants. Cinquante-deux manches au monticule, mais des statistiques qui font l’envie de plusieurs. Si l’on se concentre sur trois statistiques de lanceurs dont le MCM (WHIP), qui indique le nombre de coureurs par manche, le ratio retraits sur des prises par 9 manches (K/9) et la moyenne de points mérités (MPM), Ohtani figure parmi les meilleurs de la ligue. Son MCM de 1,16 le placerait au 11e rang, son ratio K/9 serait bon pour le 4e rang et il serait au 8e rang pour la MPM. On ne parle pas ici de statistiques ordinaires, on parle ici d’un lanceur partant de premier plan.

En attaque, même si Andujar s’est monté tout un dossier en produisant 92 points avec 27 circuits et une moyenne de puissance et de présences (MPP) de ,855, Ohtani a été meilleur que lui. Une MPP de ,925 avec 22 circuits en seulement 367 présences au bâton contre 606 pour Andujar. Mon objectif n’est pas de dire qu’Andujar est moins bon, mon objectif est de démontrer qu’Ohtani n’a pas volé son titre. Dommage que l’an prochain, il ne lancera pas en raison de l’opération de type Tommy John qu’il a subie à la fin de la saison, mais Ohtani pourra nous offrir un bon spectacle avec son bâton en 2019 et revenir en force dès la saison suivante pour nous démontrer à nouveau qu’un joueur peut exceller aux deux positions.

Gérant de l’année dans l’Américaine

Qui entre Kevin Cash des Rays, Alex Cora des Red Sox et Bob Melvin des A’s remportera le titre ce mardi soir? La plupart croient que Cora gagnera ce titre et je comprends. Dès son embauche, il a changé toute la façon de communiquer de l’entreprise jusqu’aux joueurs et le résultat a été spectaculaire. Cependant, ce que Kevin Cash a réalisé cette année est tout aussi spectaculaire compte tenu des ressources qu’il avait entre les mains. On pourrait dire la même chose pour Bob Melvin des A’s. 

Quatre-vingt-dix-sept victoires et un différentiel de plus-139 alors que très peu de gens doutaient qu’ils jouent pour ,500. Mais Cash a poussé l’audace à la limite en insérant un releveur, en l’occurrence Sergio Romo, comme partant le 19 mai contre les Angels. En une manche, il a retiré les trois frappeurs sur des prises. Le lendemain, Romo amorça une fois de plus le match en lançant 1,1 manche. Il ne s’est pas arrêté là. Évidemment, lorsqu’il avait Snell, Archer et Eovaldi, ils obtenaient tous des départs, mais Eovaldi et Archer ont été échangés à la fin du mois de juillet. Dès lors, c’est un releveur qui commençait le match à l’exception de Blake Snell et Tyler Glasnow obtenu dans la transaction de Chris Archer et il n’a jamais quitté son plan. Force et d’admettre que ç’a fonctionné puisqu’à compter du 19 mai, les Rays ont maintenu la meilleure moyenne de points mérités de la ligue.

Les Brewers ont même emprunté une page du livre de Cash lors des séries, et ils ont forcé la tenue d’un septième match lors de la Série de championnat de la Nationale. Un peu comme les défenses spéciales où à l’époque, quelques gérants l’utilisaient ici et là jusqu’au moment où Joe Maddon, alors avec les Rays, a décidé de l’utiliser à tous les matchs et par la suite sur la plupart des frappeurs. Aujourd’hui, on parle maintenant de défense adaptée et non spéciale. Le style de Cash sera assurément imité l’an prochain, j’en suis certain.

Cash obtiendra donc sa part de votes, ce qui créera un classement très serré en raison de la qualité des candidats. Si Cash ne l’emporte pas, il pourra se consoler, car son lanceur numéro un, Blake Snell remportera selon moi, le trophée Cy Young.  Cora peut se dire la même chose, car, toujours selon moi, son voltigeur de droite, Mookie Betts, héritera du joueur par excellence de la Ligue américaine. Si Bob Melvin ne gagne pas, je lui souhaite une bonne nouvelle pour la construction d’un nouveau stade à Oakland, rien de moins.

Offres qualificatives

Le 12 novembre était la dernière journée pour les joueurs autonomes à accepter ou refuser l’offre qualificative qu’ils ont reçue. Autrement dit, le marché commence réellement aujourd’hui pour les joueurs autonomes. Je ne m’attends pas à ce que ça bouge tant que ça d’ici les Assises du baseball en décembre, mais sait-on jamais. À suivre avec intérêt!

En attendant, apprécions les différents gagnants. Ce mercredi 14 novembre, on connaîtra l’identité des meilleurs lanceurs dans les deux ligues, avec la remise du trophée Cy Young et dès le lendemain, le jeudi 15 novembre, ce sera au tour des joueurs par excellence.