À l’aube des séries dans le baseball majeur, le constat est assez évident :  il y a trop de différences entre les bonnes et moins bonnes équipes.

Dans la Ligue américaine, seulement sept équipes sur les quinze vont terminer avec une fiche de ,500 et plus. Trois formations de 100 défaites et deux équipes qui vont terminer à plus de 50 matchs de la première place.

Une situation plus saine dans la Nationale alors que neuf des quinze équipes termineront avec une fiche de ,500 et plus. Toutefois, les six dernières vont terminer avec un écart entre 25 et 45 matchs de la tête du classement.

Avant de poursuivre sur les statistiques des équipes, comment tout ça se traduit en relation avec la masse salariale? Voici donc les équipes qui seront en séries. J’inclus les trois équipes qui luttent pour les deux équipes repêchées dans la Ligue américaine :

Équipe

Masse salariale

Rang MLB

Yankees

218 M$

3e rang

Dodgers

200 M$

4e rang

Astros

168 M$

6e rang

Nationals

167 M$

7e rang

Cards

164 M$

8e rang

Braves

138 M$

14e rang

Brewers

129 M$

16e rang

Twins

125 M$

18e rang

Indians

122 M$

19e rang

A’s

93 M$

25e rang

Rays

63 M$

30e rang

Donc, il y a cinq équipes dans le top-10 qui sont au-dessus de la moyenne de 138 M$ (Braves) et cinq en dessous, dont les Rays au dernier rang. Autrement dit, la masse salariale a une influence sur le rendement d’une équipe, mais pas aussi importante qu’on le laisse croire.

Parmi les équipes qui auront une fiche inférieure à ,500, on retrouve les Giants (5e rang), les Angels (9e rang), les Rockies (12e rang) et les Mariners (13e rang) qui ont une masse salariale supérieure à la moyenne.

Laissons l’argent de côté et regardons le rendement global des équipes.

L’une des statistiques d’équipes que l’on utilise pour évaluer l’efficacité autant en attaque qu’en défense est le différentiel.  Autrement dit, si vous marquez beaucoup de points et que vous en accordez peu, votre différentiel sera élevé.

Dans la Ligue américaine, les résultats indiquent l’énorme différence entre les bonnes (+ de ,500) et les moins bonnes. Il n’y a tout simplement pas d’équipe qui a un différentiel égal. Des Astros (+262) aux Red Sox (+73) au 7e rang on saute au 8e rang aux Rangers (-64) jusqu’aux Tigers (-314).

Le tableau est différent dans la Nationale alors que deux équipes ont un différentiel de -2 (Brewers et Reds) et les Phillies à -16.  Sinon, même constat. Les Dodgers à + 249 aux Mets à +42. Mais des  cinq équipes de bas de classement, on passe des Giants (-80) aux Marlins (-181).

De toute évidence, trop d’équipes ne sont pas assez compétitives. Quelles sont les véritables raisons d’un tel constat?

Il y a les équipes en reconstruction, mais c’est toujours un jeu dangereux de forcer les partisans à croire au projet et d’attendre trois ou quatre ans avant de voir les résultats. Trop d’équipes se cachent derrière cette raison. Il y a des exemples d’équipes qui sont, année après année, impliquées dans une course au championnat, comme les Cards de St. Louis ou les Indians de Cleveland, sans dépenser 200 M$.

Le développement des joueurs y est pour beaucoup dans les succès d’une équipe. Les Rays sont l’exemple parfait alors qu’avec une masse de 63 M$ et une fiche de 29 matchs au-dessus de ,500, ils ont encore le 2e meilleur réseau de filiales du baseball majeur. Par ailleurs, malgré une masse salariale élevée, les Dodgers de Los Angeles ont le 3e meilleur réseau de développement.

Je veux bien comprendre que les blessures à des joueurs clés changent le portrait d’une équipe, mais force est d’admettre que trop d’équipes ne font pas les efforts nécessaires pour gagner ou les efforts sont mal déployés. Le partage de revenu du baseball majeur n’est pas parfait, mais permet aux équipes de couvrir plusieurs millions en dépense. Autrement dit, il faut remettre en question la compétence de plusieurs organisations sur le plan baseball.

Une ligue en santé est une ligue avec la plupart des équipes en début de saison qui a l’espoir de gagner.  Je veux bien comprendre que je suis un analyste baseball, mais ce n’est pas normal qu’au cours des deux dernières saisons, je sois 11 en 12 dans mes prédictions du début de saison sur les équipes qui vont remporter le championnat de leur division et ma seule faute aura été de prédire le premier rang aux Indians cette année avec les Twins au 2e rang.

Je ne crois pas que d’instaurer un plancher salarial serait la solution.  C’est facile de dépenser pour dépenser, mais ça ne garantit pas une créativité et un sens du développement. Les propriétaires des équipes qui traînent de la patte devront se mettre au travail et trouver des solutions rapides pour le bien du baseball et surtout, de conserver et d’augmenter la base de partisans qui est, dois-je le rappeler aux propriétaires, l’élément essentiel dans le succès d’une franchise.