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L'administration Biden a fait une offre à la Russie pour libérer Brittney Griner

Brittney Griner Brittney Griner - PC
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KHIMKI, Russie - L'administration Biden a proposé une entente à la Russie dans le but de rapatrier la vedette de la WNBA Brittney Griner et un autre Américain emprisonné, Paul Whelan. C'est ce qu'a affirmé le secrétaire d'État Antony Blinken mercredi.

Blinken a également dit qu'il s'attendait à parler avec son homologue du Kremlin pour la première fois depuis l'invasion de la Russie en Ukraine. 

Cette annonce marque la première fois que le gouvernement américain révèle publiquement des actions concrètes pour s'assurer du relâchement de Griner, qui a été arrêtée pour des accusations en lien avec la drogue.

Il est pour le moment difficile d'affirmer quand l'offre a été faite et si elle sera suffisante pour que la Russie relâche les deux Américains.

Griner a dit mercredi lors de son procès avoir apporté par inadvertance du cannabis médicinal en Russie et n'avoir jamais eu l'intention de faire de la contrebande de drogue.

Âgée de 31 ans, cette joueuse considérée comme l'une des meilleures du monde, jouait pendant l'intersaison pour un club d'Ekaterinbourg, dans l'Oural.

Elle a été arrêtée à son arrivée dans un aéroport de Moscou en février en possession d'un liquide de vapoteuse à base de cannabis qui, selon elle, lui avait été prescrit par un médecin.

Accusée de contrebande de drogues, Brittney Griner risque 10 ans de prison.

Ce procès est fortement teinté de géopolitique alors que les tensions entre Moscou et Washington sont à leur comble avec le conflit en Ukraine. Nombre d'observateurs soupçonnent la Russie d'utiliser ce cas en vue d'un futur échange de prisonniers avec les États-Unis.

Vêtue d'un chandail noir « Phoenix » (la ville de son club aux États-Unis) la joueuse a montré mercredi des photos de ses proches et de son épouse avant le début de l'audience au tribunal de Khimki, près de Moscou, où elle est jugée depuis début juillet.

« Je n'ai pas eu l'idée, ni ne prévoyais d'introduire des substances interdites en Russie », a déclaré la double championne olympique, depuis la cage réservée aux accusés, selon une journaliste de l'AFP sur place.

Elle a expliqué qu'elle utilisait le cannabis médicinal de façon légale aux États-Unis, sur ordonnance et uniquement lors de ses jours de repos, hors compétition, pour soulager de multiples « douleurs » liées à sa pratique intensive du basketball. 

« C'est à cause de toutes les blessures que j'ai eues pendant cette longue période de basketball, cela va de mon dos aux cartilages. Et j'ai été en chaise roulante pendant 4 mois, je m'étais foulé la cheville », a-t-elle détaillé.

« Vous êtes coupable »

La joueuse américaine a assuré avoir pris par inadvertance ces cartouches de cannabis pour vapoteuse avec elle avant de partir en Russie.

« Je ne comprends toujours pas comment ça a fini dans mon sac. Je n'avais pas l'intention d'enfreindre la loi russe [...] Si je dois faire des hypothèses sur la façon dont ça a fini dans mon sac, je dirais que c'était parce que j'étais pressée de faire mes affaires », a-t-elle déclaré.

« Elle a simplement oublié de revérifier ses affaires », a indiqué un de ses avocats, Alexandre Boïlov, tandis que la défense a affirmé qu'elle avait pu souffrir de pertes de mémoire car elle venait de subir une COVID violente.

Brittney Griner a également affirmé n'avoir pas suivi les recommandations des autorités américaines de ne pas se rendre en Russie à cette période, car elle ne souhaitait pas « laisser tomber » ses coéquipières en Russie.

De nombreuses joueuses vont jouer dans des clubs à l'étranger pendant les pauses dans la saison américaine, attirées par des salaires bien plus élevées qu'aux États-Unis.

La joueuse de basketball est également revenue sur ses conditions de détention après son arrestation à l'aéroport. Elle affirme avoir détenue pendant de longues heures sans téléphone et interprète compétent, avant de finalement pouvoir prévenir son avocat, son employeur et ses proches. 

« En sept ans de voyages vers l'Asie et la Russie, je n'avais jamais vu autant de gens travailler [dans cet aéroport] ce jour-là », a-t-elle noté.

Pendant les jours suivants, elle dit avoir été amenée devant un tribunal où on lui demanda de signer des documents qui n'étaient « pas bien traduits ». « Globalement, cela veut dire que vous êtes coupable », lui a indiqué, selon elle, un traducteur russe. 

Le président américain Joe Biden a dit faire de sa libération une « priorité », après avoir été accusé de ne pas agir suffisamment sur ce dossier.