RDS2 présentera tous les matchs de la série entre les Raptors et le Magic, à commencer par celui de samedi, dès 17 h.

Lorsque les joueurs du Magic d’Orlando fouleront les planches du Scotiabank Arena en début de soirée samedi, ils auront devant eux, pour leur première participation aux séries éliminatoires de la NBA depuis 2012, une équipe aussi dangereuse que diversifiée. Un club qui se permet plus que jamais de rêver aux grands honneurs.

Après tout, on ne gagne pas 58 matchs dans le meilleur championnat au monde – le deuxième meilleur bilan de la NBA derrière les Bucks de Milwaukee – sans compter sur un effectif de premier plan.

C’est ce que propose la formation bâtie par le directeur général des Raptors de Toronto, Masai Ujiri.

La question demeure maintenant de savoir si la sixième fois sera la bonne pour l’équipe de la Ville Reine, qui a accédé au rendez-vous printanier à chaque année depuis 2014 sans que les résultats n'aient été pour autant concluants.

On connaît par cœur le refrain entourant les éditions des Raptors des dernières saisons. Des clubs bien nantis, équipés pour veiller tard diraient même certains, qui enchaînent les victoires à un rythme effréné durant le calendrier régulier, avant de ralentir le pas contre d’autres bonnes formations de l’Est, lorsqu'arrive le temps de la formule au meilleur des sept matchs.

Il ne suffit qu’à penser aux éliminations subies par balayage de façon consécutive face aux Cavaliers de Cleveland lors des parcours 2017 et 2018 des Torontois. Le dernier coup de balai avait laissé un goût particulièrement amer en bouche, compte tenu des attentes fondées envers une équipe ayant survolé la compétition dans l’Est et établi une nouvelle marque d’équipe avec ses 59 victoires.  

Malgré leurs six participations d’affilée aux éliminatoires, les Raptors n’ont qu’une finale d’association à leur actif, celle de 2016.

« Tout ça appartient au passé, a mentionné avec sagesse le Montréalais Chris Boucher lors d’un entretien accordé au RDS.ca à l’aube du coup d’envoi de la série entre le Magic et les Raptors.

« On a confiance que notre club de cette année a ce qu’il faut pour se rendre loin. Un de nos constats au fur et à mesure que la saison avançait, c’est qu’on a l’équipe pour battre n’importe qui si on joue de la façon qu’on veut jouer », a ajouté celui qui peut être utilisé comme ailier fort ou comme centre.

Pour l’athlète de 26 ans, qui a paraphé sa première entente professionnelle avec les Raptors au cours de l’hiver, il ne fait pas de doute que les Raptors affichent une maturité qui saura les guider à travers l’aventure qui les attend, à commencer par l'obstacle que représente Orlando.

« On est plus expérimentés qu'eux. Avec Serge (Ibaka), Kawhi (Leonard) et Kyle (Lowry) dans notre formation, on a des gars qui en ont vu d’autres en séries, a souligné Boucher. Si tu ajoutes à ça le talent de Danny Green, Pascal Siakam et Fred VanVleet, qui peuvent faire leurs propres motions pour créer leurs jeux, on va être dangereux. »

Les chiffres tendent à se ranger derrière l'hypothèse formulée par Boucher : le cinq partant des Raptors, que forment Leonard, Lowry, Green, Siakam et Marc Gasol, totalise à lui seul 320 matchs d’expérience dans les séries de la NBA. L’effectif du Magic en entier, lui? Un total beaucoup plus modeste de 33 matchs. Et surtout, pas le moindre joueur ayant participé au rendez-vous printanier depuis 2014.

Une énergie bien différente de l’an dernier

À pareille date l’an dernier, Boucher se trouvait dans l’organisation des Warriors de Golden State, doubles champions en titre. Il était dans l’entourage des Stephen Curry, Kevin Durant et compagnie, mais puisque son statut le rendait inadmissible à jouer avec l’équipe, il n’a pas ressenti, de son propre aveu, une énergie pareille à celle qui l’habite à quelques heures de sa première « vraie » aventure en séries de la NBA.

« C’est vrai que j’étais là l’an dernier, mais je n’avais joué qu’une seule minute avec Golden State durant toute l’année (NDLR : il en a disputé 163 en 2018-2019 avec les Raptors). Je n’avais pas l’impression d’avoir contribué. Cette année à Toronto, c’est différent. Je pense avoir servi la cause de l’équipe et je vis tout ça au quotidien avec les gars. Ce sont des rôles assez différents. »

Comme l’a illustré avec justesse le collègue Nicolas Landry dans son texte paru jeudi, les Raptors ont atteint une cote de popularité inouïe, presqu’inespérée, lorsque s’est enclenchée il y a cinq ans la campagne publicitaire ayant pour slogan « We The North ».

Chris Boucher reconnaît qu’à son premier printemps dans la métropole ontarienne, la fièvre du basketball qui avait déjà fait bien des adeptes a atteint ces dernières semaines l’échelon supérieur.

« À Toronto, tu peux le sentir quand les séries sont sur le point de commencer. C’est comme ça pour les Maple Leafs au hockey et c’est pareil pour les Raptors. Ils ont l’ambition de nous voir gagner un championnat alors ils sont derrière nous. On nous remarque dans la rue plus qu’à toute autre période de l’année. C’est le fun de voir qu’ils supportent autant leur équipe. »

Les honneurs, comme le point d’exclamation

Ayant vécu la fierté de devenir au mois de février un joueur de la NBA à temps plein sept ans seulement après qu’il ait commencé à pratiquer le basketball, Boucher aurait eu toutes les raisons du monde de se satisfaire de sa saison 2018-2019.

Mais la G-League, principal circuit de développement de la NBA, s’est chargée la semaine dernière de lui donner deux raisons supplémentaires de sourire en lui attribuant les titres de joueur le plus utile de la ligue et de joueur défensif par excellence.

Chris BoucherNon seulement Boucher a-t-il écrit l’histoire en devenant le premier joueur provenant d’un autre pays que les États-Unis à être nommé « MVP » en G-League, il est aussi devenu le premier joueur à recevoir ces deux distinctions la même année. Le tout en ne disputant que 28 matchs des Raptors 905 – le club affilié basé à Mississauga – soit un peu plus de la moitié des 50 parties que comprend le calendrier. Lorsqu’il était présent, l’ancien des Ducks de l’Oregon a aidé l’équipe à gagner 20 matchs, tournant à des moyennes de 27,2 points, 11,4 rebonds et 4,1 contres par rencontre.

« Ça m’a fait du bien. Je pensais lorsque j’ai signé mon contrat que ça m’enlevait la chance de gagner (le trophée de MVP). Quand mon entraîneur des Raptors 905 Jama Mahlalela m’a appris la nouvelle, j’étais très content. Je vise toujours haut, et en début d’année je visais les deux trophées et le championnat de la G-League. »

Seul le troisième élément de cette liste lui aura ultimement filé entre les doigts, mais qui sait ce que lui réserve son printemps avec les Raptors?

L’appel de Coach Nurse a été entendu

Le dernier match de la saison 2018-2019 des Torontois, disputé mardi au Minnesota, n’avait aucune incidence au classement pour l’équipe, déjà bien en selle au 2e rang derrière Milwaukee avant la tenue de la 82e rencontre.

Ça n’a pas empêché Chris Boucher de disputer ce match face aux Timberwolves comme si sa place dans la NBA était à l’enjeu. Impliqué dans toutes les phases du jeu, affamé autour de l’anneau en territoire offensif comme défensif, il a connu une performance incisive, assurément sa meilleure dans le circuit jusqu’à présent, avec une récolte de 15 points, 13 rebonds, deux passes décisives et deux contres en 25 minutes de jeu.

Ce généreux temps de jeu représentait un total deux fois plus élevé que la plus importante utilisation que lui avait offerte l’entraîneur-chef Nick Nurse durant le reste de la saison (un match de 12 minutes contre Sacramento, à la fin janvier). Et Boucher a tout mis en œuvre afin de prouver qu’il méritera, la saison prochaine, d’obtenir un tel vote de confiance avec plus de régularité.

« J’étais juste content lorsque j’ai entendu mon nom être appelé dès la première demie. Ça m’a mis en confiance. Tu ne sais jamais quand ton moment va venir. Je voulais faire ce qu’il faut pour qu’on remarque ma présence. Ç’a commencé avec du bon jeu défensif, puis on a commencé à produire et je suis resté sur le terrain. C’était bien de pouvoir montrer que je peux offrir un rendement semblable à ce que j’ai fait en G-League », a-t-il insisté.

Habitué à faire son entrée sur la surface de jeu tard dans les matchs à sa première campagne avec les puissants Raptors, Boucher a apprécié de pouvoir se donner du rythme tôt dans la rencontre.

« C’est sûr que c’est plus facile d’embarquer dans la game. Tu as le temps de prendre un réel élan. Tu te donnes pour objectif par exemple d’être plus-5 ou plus-10 dans le différentiel des points. Puis il y a aussi les temps morts télé. Tu retournes au banc, tu écoutes les directives des coachs et tu retournes sur le jeu les appliquer.  »

Compte tenu de la profondeur et de l’expérience dont regorgent les Raptors dans leur poussée vers le titre, une telle utilisation ne sera vraisemblablement pas un scénario reproduisable pour Chris Boucher durant les séries éliminatoires.

Sauf qu'il vient certainement d’emmagasiner de précieux points en vue de la campagne 2019-2020.

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Voici l'horaire des matchs éliminatoires des Raptors présentés sur RDS2 :

·  Match 1 : Magic vs Raptors

Samedi 13 avril

17 h

RDS2

·  Match 2 : Magic vs Raptors

Mardi 16 avril

20 h

RDS2

·  Match 3 : Raptors vs Magic

Vendredi 19 avril

19 h

RDS2

·  Match 4 : Raptors vs Magic

Dimanche 21 avril

19 h

RDS2

·  Match 5* : Magic vs Raptors

Mardi 23 avril

À confirmer

 

·  Match 6* : Raptors vs Magic

Jeudi 25 avril

À confirmer

 

·  Match 7* : Magic vs Raptors

Samedi 27 avril

À confirmer