Je dois l’avouer : je ne me rappelle pas avoir eu aussi hâte au début de la deuxième ronde des séries dans la NBA ! Rarement a-t-on regroupé autant de clubs de haut niveau qu’en 2019, avec un énorme potentiel de duels si serrés et percutants.

Dans l’Ouest d’abord, en date de vendredi soir, les affrontements ne sont toujours pas connus. Les Blazers de l’électrisant Dame Lillard attendent patiemment à la maison le gagnant de la série Spurs/Nuggets (qui ira à la limite). Alors que les Rockets eux ont tenu pour acquis qu’ils allaient se frotter à leur grand rival : les Warriors. Ils sont si confiants de voir les champions en titre venir à bout des surprenants Clippers en 6 ou en 7 qu’ils se sont rendus à San Francisco dès vendredi après-midi. Dans le cas éventuel d’une surprise monumentale en faveur des Clips, les Rockets devront rembarquer dans l’avion afin d’accueillir les matchs #1 et #2 du prochain tour. Une telle surprise ne devrait pas se produire. Devrait étant le mot-clé de cette phrase….

Vu l’aspect un peu brouillon du portait dans l’Ouest, je vous propose aujourd’hui de m’attarder à l’Est alors que le carré d’as y a été formé sans la moindre confusion. On attendait les Celtics, Raptors, Sixers et Bucks en début de saison. Et c’est exactement ce qu’on aura au final. Ce sera serré. Ce sera sanglant. Ce sera captivant.

76ers (#3) vs Raptors (#2)

1er match : samedi 19h25 à RDS

Face à face cette saison : Toronto a remporté 3 des 4 duels

Pourquoi les Raptors sont-ils (légèrement) favorisés pour débuter la série ? Parce que le club canadien bénéficie de l’avantage du terrain, qui pourrait s’avérer crucial quand on considère que Philadelphie a perdu ses 13 plus récents matchs en Ontario. Kawhi Leonard est en feu, sans oublier le rendement tranquille, mais constant de Pascal Siakam. Ensuite, il y a le brio défensif de Toronto qui s’est manifesté au premier tour face au Magic et qui pourrait continuer d’embêter les Sixers lors des deux prochaines semaines. Marc Gasol et Serge Ibaka sont bien équipés pour donner du fil à retordre à la superstar camerounaise #1 de Philly : Joel Embiid. Idem pour Kawhi face à la superstar australienne #2 : Ben Simmons.

Pourquoi les 76ers pourraient causer la surprise ? Parce que la force de frappe offensive de leur 5 partant est un peu plus musclée sur papier que celle des Raptors. Parce qu’Embiid, malgré un genou endolori au premier tour, a tout simplement anéanti les Nets. Tobias Harris et Jimmy Butler ont la capacité de marquer 30 points n’importe quel soir, en soutien aux deux autres vedettes. Et J.J. Redick demeure un des tireurs d’élite les plus redoutables du circuit. S’ils mettent fin à leur guigne dans la ville reine en début de série, ils pourraient ensuite devenir très difficile à battre devant leurs propres fans.

Le « facteur X » : Kyle Lowry. Premièrement, le vétéran meneur de jeu des Raptors est capable de perdre sa confiance et de s’effacer offensivement par moment cette saison. La preuve ultime : son match de 0 point en lever de rideau contre le Magic. Mais il est aussi capable de marquer 20 points, voler 4 ballons, réussir 3 tirs de 3 points et forcer l’adversaire à prendre 3 fautes offensives. Comme il l’a fait en fin de série contre Orlando. Si le Lowry calme, motivé, sous contrôle et en santé décide de se pointer le bout du nez, les Sixers auront de la difficulté à le contrer. De plus, à ne pas sous-estimer, Lowry est né à Philadelphie et y a joué son basket secondaire et universitaire. Il est toujours à son meilleur dans sa ville natale et sera gonflé à bloc d’affronter les Sixers pour la toute première fois en séries.

Le point d’interrogation : qui surveillera qui en défensive ? D’un côté comme de l’autre ? Kawhi sera probablement confronté à Ben Simmons et pourrait le manger tout rond des deux côtés du terrain. Lowry héritera-t-il donc de la mission de courir éternellement après Redick sur les écrans ? Jimmy Butler pourra-t-il exploiter Danny Green près de la clé ? Harris a-t-il les atouts pour ralentir Pascal Siakam ? La réponse à cette dernière question est non. Le jeu d’échecs des entraîneurs s’annonce fascinant.

La prédiction : Raptors en 7. Je suis convaincu que ce sera une guerre de tous les instants, et que quelques petits jeux feront la différence au bout du compte. Je réitère ceci : l’avantage du terrain pourrait peser gros dans la balance.

Celtics (#4) vs Bucks (#1)

1er match : dimanche 13h à Milwaukee

Face à face cette saison : Milwaukee a remporté 2 des 3 duels

Pourquoi les Bucks sont-ils favorisés pour débuter la série ? Un mot : Antetokounmpo. Le « Greak Freak » a été époustouflant du 1er au 82e match cette saison. C’est un extraterrestre sur le plan athlétique et sa passion du basket vient accoter ses prouesses physiques. Son moteur n’arrête jamais, il est monstrueux défensivement, son jeu du périmètre s’améliore chaque semaine. Et j’en passe. L’organisation des Bucks et leurs fans sont assoiffés de victoire, n’ayant pas accédé à la finale de l’Est depuis 2001 et à la grande finale depuis 1974. Ils ont enfin un entraîneur-chef au brio avoisinant celui de Brad Stevens. Leurs joueurs de soutien jouent tous leurs rôles à la perfection. Et tout comme la série précédente, j’imagine très bien l’avantage du terrain (dont ils bénéficient) peser lourd dans la balance.

Pourquoi les Celtics pourraient-ils très bien causer la surprise ? Alors que Milwaukee vient tout juste de remporter sa première série depuis 2001, Boston en a remporté pas moins de 20 durant la même période. Sans oublier que les Celtics ont accédé à la finale de l’Est en 2017 et 2018. Ils savent comment gagner. Leur noyau est aguerri et confiant en séries. Kyrie Irving joue actuellement son meilleur basket de la saison et semble toujours passer en 6e vitesse quand arrive le mois s’avril. Brad Stevens sait tirer sur les bonnes ficelles. Jayson Tatum a connu son lot de difficultés cette saison, mais est en voie de redevenir le joueur agressif et dominant de sa saison recrue. Et les Celtics forment peut-être la seule équipe de la ligue qui peut rivaliser de profondeur avec les Bucks.

Le « facteur X » : Gordon Hayward. Depuis le jour #1 de la saison 2018-19, il était évident que monsieur Hayward avait un bout de chemin à faire physiquement et mentalement afin de retrouver son niveau d’antan avec le Jazz. La blessure subie lors du premier match de la saison précédente avait laissé son lot de séquelles. Mais les signes encourageants sont de plus en plus nombreux récemment. 3 matchs de 20 pts ou plus à ses 8 dernières sorties, incluant quelques gros paniers et des percées agressives vers l’anneau contre les Pacers. S’il peut coller 2 ou 3 de ces performances face aux Bucks, il pourrait leur causer de sérieux maux de tête. Mention honorable : Malcolm Brogdon. Si le garde des Bucks revient en forme durant cette série, il s’avérerait un atout de taille.

Le point d’interrogation : Al Horford a-t-il les atouts requis pour ralentir le moindrement Giannis ? Une partie de moi a envie d’y croire quand on pense à son expérience, son intelligence, son gabarit, etc. ? Mais l’autre partie de mon cerveau est de l’avis que sa mobilité latérale sera insuffisante et que la vedette des Bucks pourrait lui donner la nausée en l’envoyant dans tous les sens. Ce duel pourrait faire la différence du vainqueur dans la série. Si Giannis fait la fête et marque 40 points par match, les Celtics sont cuits. Si Horford arrive à le frustrer et le limiter à (seulement !) 25 points et 12 rebonds par soir, les Bucks seront dans le trouble.

La prédiction : Bucks en 7. Oui, une autre série qui se rendrait à la limite et se déciderait à peu de choses. Boston avait raflé les honneurs en 7 contre Milwaukee au premier tour à pareille date l’an dernier. Je sens un air de vengeance en 2019.