Bien que les reportages hebdomadaires sur RDS2 et les baladodiffusions (avec mon acolyte Alexandre Tourigny) se sont succédés depuis la mi-octobre, je me disais qu’il était grand temps que je donne des nouvelles par l’entremise du RDS.ca en lien avec la captivante saison en cours dans la NBA. Les surprises sont nombreuses et le classement est fascinant à regarder tous les matins. Cela fait contraste avec les trois ou quatre dernières saisons dans le circuit Silver. Je vous propose donc mes cinq constats principaux après le premier quart de la saison :

1) Les Raptors sont franchement impressionnants

Le potentiel était évident, mais les questionnements l’étaient tout autant quand la transaction Leonard-DeRozan a été annoncée le 18 juillet dernier. Dans quel état d’esprit allait se présenter Kawhi au Canada? Et dans quel état physique? Kyle Lowry allait-il bouder le départ-choc de son meilleur ami? La chimie allait-elle prendre du temps à se développer? Comment l’entraîneur-chef recrue Nick Nurse allait-il rallier les troupes et reconfigurer sa rotation? Après 25 matchs, il s’agit d’un retentissant succès sur toute la ligne.

Leonard fait partie des trois principaux candidats, en date du 6 décembre, pour l’obtention du titre de joueur par excellence de la ligue. Il semble se plaire en Ontario et tout le monde l’adore là-bas. Il est capable de tout faire sur un terrain de basket, et on dirait qu’il y arrive sans trop forcer 98 % du temps. Les Raptors lui permettent de se reposer sur une base régulière et le parfait bonheur règne pour l’instant.

Lowry est encore un peu amer envers le DG Masai Ujiri, c’est du moins ce qu’il laisse sous-entendre en entrevue, mais il semble avoir accepté son nouveau rôle offensif. Sa moyenne de 10 aides par match, au sommet de la NBA, ne laisse personne indifférent. Serge Ibaka est transformé depuis des séries 2018 décevantes. Danny Green apporte beaucoup sur le terrain et dans le vestiaire. Et tout ça, c’est sans compter sur l’émergence inespérée du Camerounais Pascal Siakam.

À mon avis, Siakam est le héros oublié de ce magnifique début de saison. Il a doublé sa production de points de l’an dernier. Il apporte également une énergie contagieuse soir après soir des deux côtés du terrain. De plus, il amplifie la polyvalence dont dispose Nick Nurse contre les clubs athlétiques qui embêtaient les Raptors depuis quelques années.

J’ai hâte de voir maintenant comment notre club canadien naviguera les eaux plus houleuses des deux prochaines semaines. Après ce beau triomphe mercredi soir face aux dangereux 76ers de Philadelphie, ils croiseront le fer avec six clubs de premier plan qui se classent actuellement dans les séries et jouent du basket de haut niveau. Ce périple dans l’Ouest à Los Angeles, Golden State, Portland et Denver ne sera pas de tout repos. On en connaîtra davantage sur leur force de caractère au retour de cette aventure. À noter que le duel face aux Warriors du 12 décembre sera présenté sur RDS2 à compter de 22 h 30.

2) La parité est de retour, du moins pour l’instant

Soyez honnêtes, qui parmi vous aviez vu venir les succès actuels d’équipes comme les Clippers de Los Angeles, les Pistons de Detroit, les Grizzlies de Memphis et les Mavericks de Dallas? Pas moi, c’est certain. Il reste encore beaucoup de basket à venir et je suis prêt à parier qu’un ou deux de ces clubs ne se tailleront pas de place en séries. N’en demeure pas moins qu’ils ont tous réussi à lancer un message au reste de la NBA après 25 rencontres.

À Los Angeles, un nom (autre que LeBron) est sur toutes les lèvres: Shai Gilgeous-Alexander. SGA, de son sympathique abrégé. Le Torontois d’origine, âgé de 20 ans à peine, a été le 11e choix du plus récent encan amateur. Il semble que ce fut un petit vol des Clippers, alors que le meneur de jeu de 6 pieds 6 pouces a transformé l’énergie entourant le groupe et arrive déjà à s’imposer sur une base régulière. La transaction envoyant Blake Griffin - avec son corps fragile et son contrat mirobolant - à Détroit l’an dernier a été savante de la part de Doc Rivers. Les Clips se sont rajeunis, en augmentant leur flexibilité salariale, tout en faisant l’acquisition de l’excellent Tobias Harris. L’avenir est rapidement redevenu prometteur.

Parlant de Griffin, il surprend tout le monde en ayant trouvé une certaine fontaine de jouvence depuis quelques mois. Se proclamant en santé pour la première fois depuis quelques années, il se classe actuellement dans le top-10 au chapitre des points marqués. N’en demeure pas moins que l’effectif qui l’entoure à Détroit n’est pas extraordinaire et je prédis une certaine dégringolade en deuxième moitié de saison pour la troupe de Dwane Casey. À Memphis, on peut toujours miser sur un des duos de vedettes les plus sous-estimées de la ligue depuis 2008 : Mike Conley et Marc Gasol. En ce moment, je les classerais tous les deux parmi le top-25 de la ligue, même s’ils évoluent dans l’obscurité totale du Tennessee. Conley rend tout simplement les joueurs autour de lui meilleurs soir après soir. Alors que Gasol a rajouté un tir de 3 points à son arsenal déjà varié tard en carrière. Lui et son frère Pau se rejoindront un jour au temple de la renommée. Quant aux Mavericks, permettez-moi d’y revenir au constat no 4 un peu plus bas.

3) Trois prétendants attendus en arrachent

Pendant que certains clubs inattendus surprennent, j’en compte au moins trois ou quatre qu’on voyait gros et qui tirent de la patte en date d’aujourd’hui. Au bout du compte, je crois que les Warriors de Golden State, les Rockets de Houston et les Celtics de Boston se tailleront tous aisément une place en séries. Mais dans chaque cas, on a des casse-têtes à résoudre pour arriver à nos fins.

Les champions en titre ont réalisé à quel point Steph Curry était leur véritable moteur au cours des dernières semaines. Kevin Durant et Klay Thompson se débattaient avec vigueur en son absence, mais le groupe de soutien n’était pas à la hauteur, comme en témoigne leur fiche de 5-6 en l’absence du meilleur franc tireur de l’histoire de la NBA. Reste que Curry est non seulement revenu au jeu il y a 5 jours, mais il semble au véritable sommet de sa forme. Draymond Green finira lui aussi par retrouver le terrain. Idem pour DeMarcus Cousins. Le véritable visage de l’équipe à Steve Kerr se dévoilera seulement après Noël et le potentiel demeure terrifiant pour le reste du circuit.

Les Rockets m’inquiètent réellement. La défaite crève-cœur aux mains des Warriors en mai dernier semble avoir laissé son lot de séquelles. Le départ de Trevor Ariza n’était pas idéal et la profondeur est réduite. Le bref ajout de Carmelo Anthony n’aura absolument rien apporté. Le corps fragile de Chris Paul a déjà commencé à faire des siennes et ne s’améliorera pas par magie. On se classe actuellement 13e dans l’Ouest et l’effort de messieurs James Harden, Paul et Clint Capela devra être redoublé pour accéder aux séries dans une position un minimum confortable. Ce n’est pas de l’acquis.

À Boston, le début de saison a été semi-catastrophique et les hommes de Brad Stevens demeurent au 6e rang dans l’Est. Mais le bateau a commencé à se remettre à flot et les signes encourageants de redressement se multiplient. Gordon Hayward était surutilisé à mon sens en début de campagne et n’aurait pas dû être déployé dans le cinq partant aussi longtemps. Ses automatismes reviennent peu à peu en tant que réserviste, comme en témoigne son match de 30 points en 30 minutes samedi au Minnesota. De loin sa sortie la plus accomplie de cette jeune saison. Une soirée soulageante pour lui, l’organisation et ses nombreux partisans. Kyrie Irving demeure le leader clair du club et Stevens a commencé à trouver les rotations-combinaisons les plus efficaces pour la suite. Ils finiront quand même dans le top-3 dans l’Est.

4) Trois clubs ont fait une grave erreur au repêchage

Je n’étais pas le seul à proclamer ceci en juin dernier, mais je faisais partie du lot : Luka Doncic était le plus bel espoir du repêchage de la NBA et aurait dû être sélectionné au premier rang.

J’étais donc particulièrement incrédule quand pas moins de trois clubs ont décidé de regarder ailleurs. Les Suns de Phoenix lui ont préféré Deandre Ayton. Les Kings de Sacramento n’avaient des yeux que pour Marvin Bagley. Et les Hawks d’Atlanta ont choisi Doncic, mais aimaient davantage l’option de l’envoyer à Dallas contre Trae Young et une future sélection de premier tour. Je vous assure que les dirigeants de ces trois équipes regrettent chacune (au moins un peu) leur choix en date d’aujourd’hui.

Doncic est tout simplement époustouflant après 25 matchs à Dallas. Il est plus athlétique qu’on ne le croyait. Ses aptitudes de passeur n’étaient pas exagérées et il a la combinaison flair-charisme pour agrémenter le tout. Il sait comment se débrouiller autour du panier tout autant qu’à 25 pieds de l’anneau. Et il lève son niveau de jeu d’un cran additionnel lors des fins de matchs serrées. Vous avez besoin de preuves à l’appui? Ce montant du jeune slovène devrait faire le boulot :

Et pourtant, la majorité de ce qu’on voit actuellement, Doncic nous l’avait déjà montrée en Europe avec le puissant Real Madrid face à un niveau de compétition élevé. Bref, chou aux Suns, Kings et Hawks d’avoir raté leur évaluation en tentant de lui trouver des failles. Et chapeau à Mark Cuban et les Mavs d’avoir eu le flair de conclure cette transaction. Ils faisaient du surplace en prévision de l’ère post Nowitzki et le surplace semble déjà chose du passé. C’est la preuve ultime que l’arrivée d’un seul joueur polarisant peut changer drastiquement le parcours d’une concession dans la NBA.

5) Le joueur le plus utile est impossible à prédire

Fans de la NBA, j’aimerais bien savoir qui serait le joueur le plus utile du circuit à vos yeux en date du 6 décembre. N’hésitez pas à utiliser les « commentaires » de cette page ou me répondre sur Twitter pour vous manifester. Votre opinion m’intéresse doublement parce que je n’arrive pas tout à fait à me faire une tête pour l’instant. Giannis Antetokounmpo, des Bucks de Milwaukee, aurait probablement une très légère avance sur mon bulletin de vote actuellement. Le « Greek Freak » se classe dans le top-10 au chapitre des points et rebonds, puis dans le top-20 du pourcentage de tirs, des aides, des vols de balle et des tirs bloqués. Je vous mets au défi de me trouver des comparatifs semblables dans l’histoire de la NBA. On ne le qualifie pas de « freak » pour rien.

Sauf qu’à Toronto, Kawhi n’a pas grand-chose à lui envier. Surtout quand on regarde l’étincelante fiche des Raptors. Le seul retard qu’il accuse, et qui doit être pris en considération actuellement, c’est son nombre de matchs joués (20 sur une possibilité de 26). Et même là, ce n’est pas la fin du monde. Si Kawhi maintient ce rythme pour un total d’environ 70 matchs et que les Raps font de même collectivement, il pourrait fort bien devancer Giannis au final.

Encore là, d’autres prétendants n’ont sans doute pas dit leur dernier mot. Joel Embiid est archi-dominant à Philadelphie et sa santé tient le coup. Sans oublier LeBron James qui ne dérougit pas à 33 ans, entouré de jeunes loups à Hollywood.

Ce début de saison a définitivement réussi à capter mon attention. En espérant que le tout se poursuive!

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