À Golden State, il y a Stephen Curry pour s'occuper de l'attaque et Draymond Green pour donner le ton en défense : surmotivé, infatigable, harceleur, accrocheur, jacasseur, l'ailier fort a pesé de tout son poids dimanche dans la victoire contre Boston en finale NBA.

Déjà en danger après le match no 1 perdu à domicile, les Warriors devaient réagir, pour ne pas laisser les Celtics s'échapper dans cette série. Ils y sont parvenus  (107-88), pour égaliser à un partout, dans le sillage de celui qui est décrit comme « le coeur et l'âme de l'équipe » par l'entraîneur Steve Kerr.

« Il faut qu'ils sentent qu'on leur rentre dedans », avait appelé Green avant la rencontre. Et l'ailier a montré l'exemple dès la première attaque de Boston, en se jetant sur Al Horford, pour lui arracher le ballon des mains. Premier de nombreux actes de dissuasion à venir, qui a fait exulter le Chase Center, comme si Curry plantait un trois points du logo.

À San Francisco, c'est Green lui-même qui se charge de chauffer les fans à blanc dans la vidéo d'avant-match diffusée sur l'immense écran géant accroché au dessus du terrain. Encapuché, il s'adresse à eux, derrière une musique puissante : « Chaque saison a son histoire. Nous nous approchons de la fin. C'est là que vous entrez en scène Dub Nation! Faites-du-bruit! », crie-t-il rageur, en découvrant alors son visage.

« Il fera tout pour gagner »

Sur quoi Dray a joint le geste à la parole. « Il a allumé le feu, comme il l'a fait toute la saison. Et tout le monde le suit », a résumé Gary Payton II.  

Son chantier durant la première période fut immense et son impact se mesure bien au-delà des statistiques (9 points, 5 rebonds, 7 passes, 1 interception, 1 contre). Car Green est tombé presque sur tous les paletots verts.

Ceux de Grant Williams, traité d'idiot lors d'une prise de bec qui lui a valu une faute technique, de Jayson Tatum et de Jaylen Brown, avec lequel il a eu un début d'altercation, après avoir commis une faute sur l'arrière qui shootait à longue distance.

Dans leur chute, sa jambe n'est pas passée loin du visage de l'arrière des Celtics, qui l'a repoussée. Et quand ce dernier a voulu se relever, Green, se précipitant pour en faire de même, s'est accroché à son short.

« Draymond, il fera tout pour gagner, il va vous agripper, il va essayer de pourrir le jeu. Il élève le niveau d'intensité... c'est son truc. Il a fait sa carrière là-dessus », a soufflé Brown après-coup.

La réputation que s'est forgée le Warrior âgé de 32 ans, certainement pas enclin à altérer sa combativité (« essayer de me retenir ne marchera pas. Je dois rester moi-même », a-t-il martelé ensuite ), n'empêche pas une certaine clémence de la part des arbitres.

Le 10e meilleur passeur

Après cet incident, l'ancien officiel Steve Javie, consultant pour ESPN, avançait à raison que le trio arbitral allait tenir compte de son statut, pour établir s'il méritait vraiment une deuxième faute technique, donc l'exclusion. L'ailier l'a finalement échappé belle.

« Quand Draymond joue avec cette énergie et qu'il vole partout en faisant aussi des actions en attaque, notre équipe s'en nourrit. Il rend le jeu plus facile pour tout le monde. Il a joué un grand match, il a été notre leader », l'a salué le pivot Kevon Looney.

Un leader, dont le QI basket élevé, l'excellente lecture du jeu et la capacité à chercher des points au panier, sont des contributions non négligeables à l'attaque des Warriors. Quant à ses passes décisives, il en est à 194 réussies en play-offs, occupant la 10e place du classement historique derrière l'ancienne gloire de Boston, John Havlicek.

Au quatrième quart, plutôt que de décompenser un peu, le match étant gagné, Green débordait encore d'énergie pour encourager et donner des consignes aux remplaçants sur le terrain.

Et de s'interdire tout relâchement : « je dois continuer comme ça dans cette série. Car ça ne va pas devenir plus facile. Au contraire. Il va falloir encore monter de quelques crans ».