Les blessures, l'énergie pour reproduire les exploits, la force mentale, les ajustements tactiques seront les clés d'un match 6 dont les enjeux demeurent les mêmes, dimanche en finale NBA : une victoire pour le sacre chez les Lakers, une pour la survie chez le Heat.

Moins de 48 heures séparent la cinquième rencontre, arrachée par Miami (111-108), de la suivante, qui sera elle aussi décisive.

Le talon de Davis

Vendredi, Anthony Davis a vu une contusion au talon droit ravivée sur une action où il luttait au rebond avec Andre Iguodala, en fin de premier quart.

Sur le coup, la frayeur a traversé le banc californien. Mais l'ailier s'est relevé et a même réussi un gros match (28 points, 12 rebonds, 3 contres).

« La douleur s'est dissipée. Il fallait que je continue à bouger et, l'adrénaline aidant, j'ai pu continuer à jouer. Je serai bien là dimanche », a-t-il tenu à rassurer, précisant qu'il s'était blessé à ce talon lors du match no 5 de la finale de l'Association Ouest contre Denver.

« Anthony se bat contre la douleur. Il a du mal à bouger. On verra comment il se sent » samedi, a expliqué, inquiet, l'entraîneur Frank Vogel.

.Le réservoir de Butler

Héroïque (35 pts, 12 rbds, 11 passes) après 47 minutes jouées sur 48 possibles, Jimmy Bucke l'a avoué, toujours aussi combatif : « il ne me reste plus rien, j'ai tout laissé sur le terrain. Mais on va devoir jouer comme ça jusqu'au bout. On n'a plus le choix, pour nous c'est gagner ou... gagner ».

Mais si la tête fait beaucoup pour les jambes, elle ne fait pas tout, surtout qu'elle a été lourdement secouée par un coup de Dwight Howard.

Plus tard, il a eu toutes les peines du monde pour se lever et marcher après sa conférence de presse.

Comment va-t-il récupérer?

« Je ne sais pas. Je vais voir avec Armando (Rivas, son préparateur physique). Tout ce qu'il me dira de faire, je le ferai. Même si je déteste qu'on me dise ce que je dois faire. »

La chasse au doute

Tout devait mener les Lakers au sacre. Le maillot « Mamba Edition », fait par Kobe Bryant, avec lequel ils n'avaient encore jamais perdu, LeBron James en mode « King » (40 pts)... le trophée Larry-O'Brien leur tendait les bras à 21 secondes du terme, lorsque Davis a fait basculer le score à 108-107.

« Nous sommes passés très près, la défaite est rude », a convenu l'entraîneur Frank Vogel, assurant aussitôt que « l'équipe saurait rebondir (...) mais il faudra mieux jouer pendant les 47 minutes qui mènent à la dernière. »

James, qui a réussi avec Cleveland en 2016 contre Golden State l'exploit recherché par Miami, être champion après avoir été mené 3-1, a appelé à ne pas gamberger.

« Il faut rester calme et progresser, comprendre que nous pouvons être meilleurs. »

« Nous devons garder à l'esprit le fait que nous sommes toujours en tête dans cette série », a résumé Davis.

Le retour de Dragic

Il apparaît improbable. Le meneur slovène souffre encore de son aponévrose plantaire contractée au match no 1. Avant le quatrième match, le test tenté à l'échauffement n'a pas été concluant et ses yeux rougis de larmes en disaient long sur sa détresse.

Vendredi, la question ne s'est même pas posée de savoir s'il serait enfin apte. Qu'en sera-t-il dimanche?

 Les ajustements

« C'est comme une partie d'échec », a dit LeBron James à propos du combat tactique que se livrent son coach Frank Vogel et Erik Spoelstra.

Ce dernier a réussi son coup au match 3, avec des systèmes qui ont mis Butler dans ses angles de tirs favoris. Au suivant, Vogel a répondu en collant Davis, telle une pieuvre, sur le dos de l'ailier du Heat. Et vendredi, Spoelstra a mis ses tireurs dans les meilleures dispositions (Robinson, 26 pts), ce qui a attiré la défense californienne et fait de la place à Butler.

À Vogel de jouer à présent.

« Il faudra tirer les leçons lors de la séance vidéo », a dit James, conscient que Spoelstra comptait bien faire échec au Roi.