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RÉSULTATS

Butler veut enfin écrire la légende de Jimmy

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Trois ans après la finale perdue face aux Lakers, Jimmy Butler a une deuxième chance d'être enfin sacré champion NBA avec le Heat de Miami, dont il s'affirme encore plus aujourd'hui comme un leader d'exception, à force d'exploits mais d'exemplarité aussi, durant ces séries.

En 2020, dans la bulle anti-COVID d'Orlando, sa performance avait eu l'effet d'une révélation. Non pas s'agissant de son talent, déjà reconnu malgré ses passages non concluants et souvent orageux à Chicago, Minnesota ou Philadelphie, mais pour sa capacité à guider un groupe, lui qui fut longtemps estampillé poison de vestiaire. Pour sa volonté de se battre aussi, jusqu'à l'épuisement, comme lors du match no 5 où son triple-double monumental (40 pts, 11 rbds, 13 passes) offrit un sursis à Miami, qui avait finalement cédé au match suivant.

Butler s'est encore bonifié avec l'âge: à 33 ans, il demeure la star de l'équipe, avec les attributs de valeureux capitaine, celui qui fédère, donne confiance et assure la bonne ambiance. Fondu de musique, de country notamment en bon Texan d'origine qu'il est, il est le DJ du Heat dans le vestiaire, mais aussi et surtout son chef d'orchestre sur le terrain, celui qui donne le la, qui élève la note et que tout le monde suit en choeur.

Car à Miami, quand Jimmy dit, Jimmy fait.

Promesse tenue

La qualification en finale, actée lundi soir après le 7e match remporté à Boston, en est l'illustration la plus éclatante, puisque Butler, revanchard et décisif avec 28 points, a tenu sa promesse faite un an plus tôt, juste après l'élimination au même stade face à ces mêmes Celtics. « L'an prochain, avait-il annoncé, on sera exactement dans la même position et, cette fois, on finira le boulot. »

Dans cette série, Butler a connu des moments électriques, comme ce tête contre tête avec Grant Williams dont la provocation n'a eu d'autre effet que son réveil tonitruant au match no 2, et d'autres plus difficiles, les incessantes prises à deux faisant chuter son efficacité (24,7 pts de moyenne, 42 % de réussite). Mais ni le doute ni la peur ne l'ont envahi quand les Celtics ont recollé de 3-0 à 3-3, tout proches d'un renversement inédit que beaucoup leur promettait et qui n'a pas eu lieu.

« Il faut avoir un gars à qui l'on peut s'accrocher, surtout dans les moments de vérité. Je l'ai déjà dit: il n'y a aucun moyen de quantifier la confiance qu'il peut inspirer à tout le monde dans l'équipe. Je n'ai jamais vu quelque chose comme ça", a souligné son entraîneur Erik Spoelstra.

Dans son sillage, ses coéquipiers se sont mués en guerriers. Butler les galvanise comme il les libère, et eux de s'épanouir à ses côtés, à l'image de Caleb Martin, jouant de la gâchette aux dépens des Celtics, lui le membre du quatuor de non-draftés également composé de Gabe Vincent, Duncan Robinson et Max Strus.

« Maniaque et psychotique »

« Je crois tellement en ce groupe. C'est grâce à eux que nous sommes ici. Je sais à quel point nous sommes une bonne équipe », leur a rendu hommage Butler, qui s'était néanmoins fendu d'une masterclass en solo, au premier tour des playoffs, pour assommer les Bucks de Giannis Antetokounmpo, avec des pointes à 56 et 42 points lors des matchs no 4 et 5, et une adresse folle à presque 60 % de réussite sur la série.

Spoelstra n'avait pas manqué de rappeler à quel point il est l'âme du Heat. « Il est nous et nous sommes lui. Beaucoup de gens jouent au basket dans cette ligue, lui, il se bat pour gagner. C'est un langage différent. Il a l'énergie du désespoir, il est dans l'urgence, maniaque et parfois psychotique dans sa volonté de gagner. Et il le fait sentir à tout le monde. »

Parfois un peu trop fort, quand la saison passée, un soir de février où rien n'allait, une bagarre fut évitée de peu entre les deux hommes, au bord du terrain. L'altercation ne provoqua aucune cassure, bien au contraire.

« Jimmy n'a jamais eu à s'excuser. Je ne veux pas qu'il s'excuse de ce qu'il est et de la façon dont il aborde la compétition. C'est intense. Ce n'est pas pour tout le monde, et nous ne sommes pas pour tout le monde. C'est pourquoi nous pensons que c'est comme un incroyable mariage », a soutenu Spoelstra.

Il ne leur manque qu'une bague pour le célébrer dignement.