En juin dernier, la NBA et ESPN nous vantaient la cuvée du repêchage de 2014 comme l’une des plus prometteuses depuis celle de 2003, incluant entre autres LeBron James, Dwyane Wade, Carmelo Anthony et Chris Bosh.

Des gros souliers à chausser. On pourrait même se poser la question : était-ce trop de pression pour ces jeunes athlètes?

Le Canadien Andrew Wiggins a été sélectionné au tout premier rang et, jusqu’ici, il est épargné par l’hécatombe s’étant abattue sur les recrues de cette année.

Tout a commencé par Joel Embiid, sélectionné au 3e rang par les 76ers. Le centre originaire du Cameroun était déjà embêté par des blessures avant le repêchage et Philadelphie savait qu’il serait sur la touche pour la saison. Son talent lui a tout de même valu cette haute sélection et Embiid, malgré tout, est un projet à long terme très prometteur pour les 76ers. Un peu comme Nerlens Noel avant lui.

C’est par la suite que les choses se sont gâtées pour la cuvée 2014.

Julius Randle, sélectionné au 7e rang par les Lakers, s’est fracturé la jambe lors du premier match de la saison. Il ne sera pas de retour sur les parquets avant l’été prochain, au mieux. Doug McDermott, le 11e choix par les Nuggets avant d’être échangé aux Bulls, est à l’écart du jeu jusqu’en janvier en raison d’une blessure à un genou. Cleanthony Early, le 34e choix, est aussi passé sous le bistouri pour une blessure au genou droit. Aaron Gordon, 4e choix par le Magic d’Orlando, est blessé à un pied et sera absent encore quelques semaines.

Jabari Parker est le dernier, et non le moindre, à être tombé au combat. L’avant des Bucks, 2e choix du dernier repêchage, s’est déchiré un ligament du genou et ratera le reste de la présente campagne. Il menait d’ailleurs la plupart des scrutins vers le titre de recrue de l’année, lui qui a aidé les Bucks à présenter une fiche de 13-12 lors du premier tiers de la saison, bon pour la 6e place dans l’Est.

Avec la perte de Parker, trois des cinq premiers choix du repêchage de 2014 sont absents à ce stade de la saison. Deux ne reviendront pas avant l’an prochain. Devrait-on s’inquiéter de la surcharge de travail des jeunes athlètes?

Dans la NBA, la relance d’une équipe par le repêchage est un processus crucial en raison du petit nombre de joueurs dans chaque formation et des restrictions salariales moins souples que dans les autres ligues professionnelles. Quand une équipe a la main heureuse au repêchage, comme le Thunder d’Oklahoma City par exemple, les succès ne tardent pas. Inversement, des formations comme les 76ers, les Kings ou les Bucks stagnent au neutre en raison d’une vision à long terme amputée par des sélections moins judicieuses.

Les formations se retrouvent devant un dilemme : lancer les recrues dans la mêlée afin de maximiser leur impact, ou bien surveiller les minutes jouées afin de les acclimater aux exigences du jeu plus physique chez les professionnels.

Les blessures font partie du sport et le problème ne date pas d’hier. Blake Griffin, 1er choix en 2009, avait raté sa saison recrue afin de soigner une fracture de la rotule de son genou gauche. Les problèmes médicaux de Derrick Rose font la manchette depuis plusieurs saisons déjà. Sans oublier la triste histoire du premier choix en 2007, Greg Oden, freiné très tôt dans sa carrière par de multiples blessures. La perte de Jabari Parker pour la saison ressasse plusieurs mauvais souvenirs pour la NBA et sa jeune relève.

En souhaitant beaucoup de bonne fortune à Andrew Wiggins et aux autres recrues de la cuvée 2014.

Les Warriors freinés à Memphis

Les incroyables Warriors de Golden State ont vu leur série de 16 victoires consécutives s’éteindre face aux Grizzlies, mardi soir, lors d’un voyage à Memphis.

« The Grindhouse, where the streaks come to die »

C’était les derniers mots, mardi, de l’analyste à la télé quelques secondes après la victoire de 105-98 des Grizzlies. « Grindhouse » est le surnom du FedEx Forum des Grizzlies qui, soit dit en passant, arbore toujours le drapeau du Canada au plafond de l’amphithéâtre en souvenir des racines canadiennes de l’ancienne formation de Vancouver.

Avec une fiche de 21-3 depuis le début de la saison, les Warriors n’ont qu’un match d’avance sur les Grizzlies au sommet de l’Ouest. Après une série de 16 victoires consécutives étalée sur plus d’un mois, Golden State n’a même pas le luxe de prendre un peu de repos, sinon ils risqueraint de perdre du terrain dans une association ridiculement compétitive.

Steph Curry et ses coéquipiers présentent la troisième meilleure attaque de la NBA au niveau des points par match et la neuvième défensive au chapitre des points accordés. Un revirement drastique par rapport aux années sous Mark Jackson. À ce rythme, Steve Kerr est en route vers un titre d’entraîneur de l’année et les Warriors pourraient bénéficier de l’avantage du terrain lors des séries. Un avantage considérable en raison des foules bruyantes et passionnées qui se présentent soir après soir au Oracle Arena.

La séquence est peut-être terminée, mais Golden State est encore l’équipe de l’heure dans la NBA.