Les clés de la victoire pour les Pacers
Rythme en attaque, interceptions, profondeur de bancs : les clés de la finale NBA qui débute jeudi entre le Thunder d'Oklahoma City et les Indiana Pacers dès 20 h avec l'émission d'avant-match sur RDS et le RDS.ca.
Les Pacers donnent le rythme
Les bien nommés Pacers d'Indiana impressionnent la NBA avec le rythme qu'ils imposent à leurs adversaires, qui finissent asphyxiés lorsque le match ne ralentit pas à cause des fautes ou des temps morts.
« Beaucoup d'équipes jouent en transition en utilisant les pertes de balles adverses pour nourrir une contre-attaque. Indiana, à l'inverse, arrive à attaquer vite même après un panier encaissé », note pour l'AFP l'analyste Azad Rosay, qui contribue notamment au Dreamcast Show sur YouTube.
Après un panier adverse, les Pacers engagent très vite pour trouver le meneur Tyrese Haliburton, qui a la capacité d'envoyer un long ballon précis de l'autre côté du terrain à un partenaire coureur comme Aaron Naismith, Andrew Nembhard ou Pascal Siakam.
« Lorsque les Pacers ont réussi à retourner des matchs mal embarqués, comme le premier de la finale de conférence contre les Knicks de New York (15 points de retard à 4 min 48 de la sirène), ils prenaient des tirs 5 secondes après le début de la possession, ils arrivaient à générer entre 5 et 6 tirs par minute. »
« Ils compensent leurs manques en défense par leurs attaques rapides. Ils le font depuis deux ans et ils ont été un peu copiés cette saison par Chicago, Atlanta et Memphis », ajoute l'analyste.
Hormis Haliburton, « Indiana ne possède pas beaucoup de créateurs ballon en main, c'est donc un moyen de compenser le manque de " talent ". C'est une tactique adoptée je pense par nécessité. Des joueurs comme Obi Toppin ou Bennedict Mathurin sont surtout là pour courir et sauter, il est difficile de leur demander autre chose. Dans ce système-là, ça fonctionne. »
Pour l'entraîneur du Thunder Mark Daigneault, « leur système d'attaque est assez simple, la façon de le contrer aussi en théorie. Mais c'est très difficile à réussir dans la réalité ».
« Ils envoient des balles à 150 km/h. Vous pouvez vous y préparer autant que vous voulez, quand c'est à votre tour d'être le batteur, c'est une autre histoire », a-t-il imagé mercredi dans une analogie avec le baseball.
Interceptions contre manieurs de ballon
Malgré une volonté de foncer en attaque, Indiana perd peu de ballon, notamment grâce aux mains expertes de Tyrese Haliburton.
« Il a su jouer vite et long sans perdre le ballon ce qui est remarquable », avait souligné son coach Rick Carlisle, après le match 4 remporté face aux Knicks. « C'est devenu sa spécialité. Je sais qu'il en tire beaucoup de fierté et que ça le motive grandement. »
À l'inverse, Oklahoma City et sa légion de défenseurs interchangeables s'est fait une spécialité dans les interceptions pour se nourrir de contre-attaques.
« C'est pour cela que la finale va être intéressante, estime Azar Rozay. En gros Oklahoma City c'est l'équipe qui fait perdre le plus de ballons et Indiana, presque celle qui en perd le moins. On peut donc se demander si on va tendre vers quelque chose de très chaotique, avec énormément de pertes de balles, ou un jeu plus fermé. C'est le mystère qui plane autour de la série du côté tactique. »
Le banc jaune au crash test
Rick Carlisle a loué lors du tour précédent les progrès défensifs de son effectif.
« On a énormément travaillé cet aspect depuis un an et demi, on jouait encore plus vite en début de saison dernière avec moins de bons défenseurs. Mais on a su en recruter, avec Pascal Siakam par exemple qui a apporté de la taille et a entraîné les autres dans son sillage. » L'intérieur camerounais de 31 ans a de surcroît l'expérience d'une campagne victorieuse avec les Toronto Raptors en 2019.
Azad Rosay estime lui que les titulaires sont au niveau, mais que le problème pourrait venir du banc.
« Ils ne sont pas compétitifs. Dès qu'il y a un des joueurs du cinq majeur qui n'est plus sur le terrain, le « net rating » (différence de points par rapport à l'adversaire pour 100 possessions) s'effondre. Lorsque le cinq majeur joue, un tiers du temps, Indiana est à +16. Lors des deux tiers des possessions où au moins un des titulaires est remplacé, ils passent à -1. »
Et de conclure: « Je pense que tant qu'il y aura les cinq majeurs, ce sera équilibré, mais qu'Indiana risque de s'effondrer en perdant beaucoup de ballons quand Haliburton ne sera plus sur le terrain. »