MONTRÉAL - À sa première présence à titre de tête d'affiche sur les ondes du réseau américain ESPN, Kevin Bizier n’a eu aucun mal à relever le plus important défi depuis le début de sa carrière.

Faisant face à l’ancien champion unifié des poids légers Nate Campbell, Bizier a prouvé que la dernière année passée en gymnase a rapporté gros en l’emportant par knock-out technique à la suite de l’abandon de son adversaire après le huitième round, vendredi soir au Centre Bell.

À sa première finale montréalaise d’un gala de la série « Rapides et Dangereux » du Groupe Yvon Michel, Bizier (20-0, 14 K.-O.) a conservé son titre des mi-moyens de la NABA en plus d’ajouter celui intercontinental de la IBF à sa taille. Il est maintenant invaincu en 20 combats.

Souhaitant profiter de son avantage au niveau de la portée, du physique et de la jeunesse - son adversaire était de 12 ans son aîné -, Bizier a rapidement attaqué le corps de Campbell pour le ralentir. Reconnu pour son franc-parler, l’Américain n’a pas hésité à répliquer rapidement en tirant la langue pour narguer son rival originaire de la région de Québec.

Un plan parfait pour Bizier
Un plan parfait pour Bizier

« Ç’a été un combat difficile, mais les coups au corps ont rapidement marché », a expliqué Bizier après sa victoire. « Ç’a vraiment donné le tempo. J’aurais bien aimé connaître sa force de frappe, mais je ne lui ai jamais donné la chance! »

« Kevin est allé chercher de l’énergie rapidement. Nous voulions abuser des coups au corps et nous avons vraiment réussi », a ajouté son entraîneur Marc Ramsay. « Je suis content, car Kevin n’a pas juste été bon, il a suivi le plan de match à la lettre. »

« À ce niveau, un boxeur n’a pas le choix d’écouter les directives. Et une victoire contre ce type d’adversaire, ça te permet d’aller chercher ses forces. Kevin va s’en rappeler pour le restant de ses jours. »

Bizier a commencé à attaquer le visage de Campbell à compter du troisième, mais il a véritablement connu ses meilleurs moments au quatrième en variant ses frappes de façon méthodique et en mettant tout son poids sur son adversaire lorsqu’il l’avait dans les câbles.

Le pugiliste de St-Émile a semblé avoir la chance d’en finir au cinquième, mais comme il paraissait énormément respecter l’ancien champion unifié, il n’a pris aucun risque. Bizier a continué de marteler le corps de Campbell par la suite et ce dernier a finalement décidé de jeter l’éponge après le huitième round, prétextant des douleurs au dos. Il est possible de lui donner le bénéfice du doute, d’autant plus le boxeur de Jacksonville a paru extrêmement éteint pendant toute la soirée.

« Il dit qu’il avait mal au dos, mais je suis convaincu que ce sont mes coups qui l’ont arrêté », a répondu Bizier. « Mais le combat aurait pu durer encore longtemps, il me restait encore pas mal de jus! »

« Il y aura plusieurs correctifs à apporter, mais Kevin est un bon élève », a continué Ramsay. » C’est ça qui est plaisant avec Kevin. Il corrige ses lacunes dans le gymnase et parvient à répéter au Centre Bell. »

Bizier était censé affronter à l’origine au gaucher anglais John O’Donnell, mais une blessure à une main subie par ce dernier à l’entraînement l’a obligé à se tourner vers Campbell, un rival beaucoup plus expérimenté et dangereux.

Le promoteur Yvon Michel a quant à lui indiqué que le prochain duel de Bizier sera en mai ou juin, en demi-finale d’un des deux combats de championnat du monde qui seront présentés cet été à Montréal. Un invité surprise est cependant venu perturber la conférence de presse, l’entraîneur de Joachim Alcine, Anthony « Chill » Wilson réclamant un choc entre son protégé et Bizier.

Michel est plutôt resté de glace devant cette demande, expliquant qu’il avait d’autres projets en tête pour l’instant. Rappelons qu’Alcine avait causé une certaine commotion en décembre 2011 en battant David Lemieux par décision partagée des juges. Une histoire à suivre.

Laham haut la main
Laham haut la main

Laham sort un lapin de son chapeau
 

Baha Laham se félicitera longtemps d’avoir remplacé Joel Diaz au pied levé. Avec une rare chance de se battre sur ESPN, il a offert une prestation convaincante et battu Tyler Asselstine par décision majoritaire des juges (95-95, 96-94 et 96-95).

Les deux boxeurs se sont échangé une multitude de coups en puissance pendant tout le combat, laissant que très peu de place au jab. Même si la puissance des frappes n’étaient pas exceptionnelle, le spectacle n’en a aucunement souffert.

Grâce à une défensive étanche, Laham (11-0-1) a pris l’avantage en début de duel, Asselstine (12-1) ne réussissant pas à rivaliser avec son adversaire à l’intérieur. Mais plus les rounds passaient, plus l’Ontarien s’imposait physiquement et parvenait ainsi à placer ses coups.

Asselstine a même semblé parvenir à envoyer Laham au plancher des les derniers instants du combat, mais l’arbitre a jugé que le Québécois d’origine libanaise avait plutôt glissé. Cette décision a priori anodine a finalement décidé du résultat.

Asseltine semblait avoir réussi à envoyer Laham au plancher dans les derniers instants du combat, mais l’arbitre a jugé que Laham avait glissé.

En sous-carte, le super-plume maskoutain Michael Gadois et son adversaire polonais Krzysztof Rogowski ont également offert une véritable guerre de tranchées au terme de laquelle le premier est sorti vainqueur par décision majoritaire (56-56, 57-55 et 59-53).

Les deux yeux de Gadbois (9-0) ont rapidement été tuméfiés en raison des lourdes frappes de Rogowski (5-1), mais également à cause de plusieurs coups de têtes vicieux. Malgré tout, il a ébranlé son rival au troisième round avant de l’envoyer au plancher au quatrième.

Immédiatement après, son arcade sourcilière droite a commencé à saigner abondamment, obligeant l’arbitre à demander l’avis du médecin. Gadbois a cependant été en mesure de se protéger pour demeurer invaincu en 9 combats. Il avait accepté le duel à quelques jours d’avis et dû perdre 16,1 livres en seulement une semaine.

Le poids lourd montréalais Didier Bence en a eu quant à lui plein les bras avec l’Américain Joey Dawejko avant de difficilement s’imposer par décision unanime.

Bence (7-0) a été ébranlé à plus d’une reprise pendant le combat, Dawejko (7-2-2) atteignant presque toujours la cible avec ses uppercuts envoyés en contre-attaque au corps.

Les trois juges ont néanmoins remis des cartes de 58-56 en faveur de Bence, qui disputait un premier combat sous la férule de l’ancien médaillé de bronze olympique Chris Johnson.

Dans les autres combats présenté plus tôt dans la soirée, Steven Harvey (3-1) a battu Stéphane « Brutus » Tessier (3-30-2) par décision partagée, Steve Rolls (3-1) a vaincu Ahmad Selemani (0-8) par décision unanime et Marc Pagcaliwangan (3-0, 3 K.-O.) a gagné son duel en raison de la disqualification de son adversaire, Laszlo Fekete (6-1).

Bilan positif pour le clan Bizier
Bilan positif pour le clan Bizier
Une perche d'Alcine vers Bizier
Une perche d'Alcine vers Bizier

 

 

 

 

 

 

 





 

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