En jetant un coup d'oeil sur des statistiques relevées par le ministère responsable de la faune aquatique de la région de Montréal, il m'était permis de constater que le poisson qui s'affichait en tête de popularité était la perchaude, avec 92,3% des captures, au cours de la période hivernale. L'été, la moyenne était quelque peu réduite, mais c'était l'espèce, qui cumulait tout de même 64.9% de tous les poissons qui se pêchaient de façon sportive.

Si vous vous demandez quelle fût la raison de cette montée dans l'échelle des valeurs d'un tel poisson, ces quelques lignes vous apportent la réponse.

Sa chair délicate suscitait l'intérêt des gourmets, inévitablement les établissements de fine cuisine le réalisaient. C'était le cours normal des choses, ils en offraient de plus en plus à cette clientèle, ayant découvert la finesse des filets du poisson strié d'or et de safran. La perchaude, plus ou moins considérée à l'époque, devenait rapidement une denrée de plus en plus rare. Nos restaurants huppés en offraient, je me souviens que l'ami Jules Dumouchel, de l'ancien Rustik de Châteauguay en faisait une spécialité - et que dire des grands clubs privés de la rue Sherbrooke? Ce n'était là que quelques uns parmi des centaines. Il n'y avait rien d'illégal à l'époque, mais la surexploitation s'ensuivait.

L'offre et la demande

Un pêcheur expérimenté pouvait en capturer suffisamment en une journée, pour se faire un beau 100$, sans avoir à l'inclure dans son rapport d'impôt - je ne crois pas que les braconniers suivent la voie régulière des payeurs de taxes. Voilà un mode de travail qui relève drôlement un chèque de bien-être social. Tel était le prix payé par les acheteurs, dans le voisinage des frontières américaines au lac Champlain. De nos jours il s'en vendrait encore, à ce qu'on m'a dit et le prix serait de 11.00$ la livre pour des filets. Le marché américain serait maintenant moins intéressant, mais comme nous l'entendons souvent: " Tant qu'il y aura des hommes, il y aura de l'hommerie". Donc ce genre de commerce illicite se pratique encore chez-nous.

En guise de résultat, les québecois braconnent toujours la perchaude, même si les règlements sont beaucoup plus sévères et que le commerce de cette espèce est interdit.

Travail des agents de conservation

Puisque la perchaude suscite toujours autant d'intérêt, le ministère des Ressources Naturelles et de la Faune nous apprenait que monsieur Yvon Mailhot de ville de Léry était condamné par la juge Patricia Campagnone à payer une amende de 370$ pour une accusation de possession d'un surplus de perchaudes à Notre-Dame-de-l'Île-Perrot.

Un autre braconnier s'en tirait moins bien, ayant à débourser 1,500$ comme amende, en plus de se voir interdire la pratique de la pêche pour une période de deux ans. Celui-là, c'était David Riach, un récidiviste dans la pêche de la perchaude. Il avait d'ailleurs été condamné antérieurement pour braconnage au lac Saint-Louis, où il s'était vu interdire le droit de pêcher pour une autre année.

Il y en a beaucoup d'autres, qui réussissent à se faufiler entre les mailles des agents, De grâce dénoncez-les! Vous participerez à la conservation de votre faune: S.O.S. Braconnage, 1-800-463-2191.

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